Les dégâts subis par Kobané sont spectaculaires.
Bâtiments éventrés, rues désertes jonchées de débris: la ville syrienne de Kobané, entièrement contrôlée depuis deux jours par les forces kurdes, a été largement détruite par les quatre mois de combats acharnés qui les ont opposées aux jihadistes du groupe Etat islamique (EI).
Les dégâts subis par Kobané sont spectaculaires, ont constaté des journalistes de l'AFP qui ont pu entrer dans la ville.
Les combattants des Unités de protection du peuple (YPG), la milice du principal parti kurde de Syrie, règnent en maîtres sur des rues abandonnées par la plupart de leurs habitants. Seuls quelques rares civils ont été aperçus dans des rues de la partie occidentale de la ville, moins touchée par les affrontements.
A plusieurs carrefours, des groupes de miliciens en tenues mi-militaires, mi-civiles, ont salué la présence des journalistes par des rafales de Kalachnikov tirées dans le ciel et en faisant le "V" de la victoire.
Dans certaines rues, des obus de mortiers non explosés gisent encore au milieu des gravats et de quelques véhicules criblés de balles abandonnés, témoins de la violence des affrontements.
Le calme régnait dans l'ensemble de la ville, alors que les opérations militaires se poursuivaient dans les villages environnants.
Les avions de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis continuaient mercredi de survoler la ville à l'affût de cibles jihadistes. De mardi jusqu'à mercredi matin, 13 frappes ont permis d'y détruire douze véhicules, a annoncé le Pentagone.
Malgré la fin de la bataille, la frontière entre la Turquie et la Syrie restait hermétiquement fermée mercredi par des gendarmes et des soldats turcs, empêchant les réfugiés de revenir à Kobané et dans ses environs.
L'offensive jihadiste lancée mi-septembre dans la région de Kobané a poussé quelque 200.000 Syriens, pour l'essentiel kurdes, à trouver refuge en Turquie.
"Nous ne laissons rentrer aucun réfugié jusqu'à nouvel ordre", a indiqué à l'AFP un responsable de l'agence gouvernementale turque en charge des situations d'urgence (Afad) s'exprimant sous couvert de l'anonymat.
Les autorités turques ont déployé d'importants effectifs de gendarmes et de soldats autour du poste-frontière de Mursitpinar, à quelques kilomètres de la ville de Suruç (sud), afin de prévenir toute traversée.
Mardi, ces forces ont eu recours aux gaz lacrymogènes et aux canons à eau pour repousser des groupes de personnes qui s'approchaient de la frontière.
Avec AFP