La rébellion libyenne s’apprête à déclencher une offensive majeure sur le front Ouest avec l’objectif d’être à portée de canon de Tripoli.
Seif Al-Islam Kadhafi, deuxième fils du dirigeant libyen et porte-parole officieux du régime, estime "impossible" une solution au conflit qui "n'implique pas" son père, dans un entretien au journal français Le Monde publié lundi.
"Mon père ne fait pas partie des négociations. C'est un conflit libyen avec des Libyens et des traîtres, des milices, des terroristes. Vous pensez qu'on peut trouver une solution qui ne l\'implique pas ? Non c'est impossible", déclare-t-il.
Le fils du colonel Kadhafi juge également qu'"avec ou sans l'Otan, les rebelles vont perdre" la guerre.
"L'opération de l'Otan est particulièrement stupide, mal préparée (...) Nous, nous avons notre armée. Nous avons plus de munitions, plus d\'armes. Le moral est au plus haut", selon lui.
Série de raids de l'Otan sur des "sites civils"
Des raids de l'Otan ont visé lundi à l'aube le port de Zouara et des points de contrôle "civils" dans cette ville située à 120 km à l'ouest de Tripoli, a annoncé la télévision d'Etat libyenne, faisant état de morts et de blessés.
L'agence officielle libyenne Jana, a indiqué pour sa part qu'un raid "croisé" avait visé lundi matin des points de contrôle à Bani Walid, à 180 km au sud-est de la capitale libyenne, "faisant plusieurs morts et blessés".
La télévision libyenne a dénoncé une "guerre d'extermination" et de "crimes contre l'humanité" commis par l'Otan en Libye.
L'Otan a affirmé samedi qu'elle continuait d'augmenter la pression sur le régime de Kadhafi pour "protéger les civils partout où ils sont sous la menace d'attaques".
La rébellion se prépare à une offensive
Entre-temps, la rébellion libyenne s'apprête à déclencher une offensive majeure sur le front Ouest avec l'objectif d'être à portée de canon de Tripoli.
Leur porte-parole militaire, Ahmed Omar Bani, a affirmé dimanche que les rebelles allaient faire une offensive majeure dans les 48 heures pour s'emparer de secteurs au sud de Tripoli.
Les rebelles rejettent l’accord-cadre de l’Union africaine
Les rebelles ont en outre rejeté dimanche un accord-cadre préparé par l\'Union africaine (UA) pour la Libye parce qu'il "n'inclut pas le départ de Kadhafi, de ses fils et de son cercle rapproché", a expliqué Abdel Hafiz Ghoga, un de leurs porte-parole.
"Nous avons réitéré (cette exigence) à plus d'une occasion", a-t-il ajouté, soulignant qu'"aucune future proposition ne doit inclure un quelconque avenir (à la tête du pays) pour Kadhafi et son cercle rapproché".
Un sommet de l'UA en Guinée équatoriale a adopté vendredi un accord-cadre prévoyant d'écarter le colonel Kadhafi des négociations, tout en refusant d'appliquer le mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale contre le dirigeant libyen pour crimes contre l'humanité.
Le document de l'Union africaine n'a pas appelé Mouammar Kadhafi à céder le pouvoir.