La Russie se tenait également prête à fournir une aide financière à la Biélorussie.
L’arrivée de Tsipras à la tête du gouvernement en Grèce a fait couler beaucoup d’encre, comme à la suite d’un attentat terroriste. Les conclusions et les spéculations vont bon train, alors que l’on sait que les changements brutaux en matière de géopolitique sont rares. Il convient donc d’être prudent dans l’interprétation des actions du nouveau gouvernement grec.
Tsipras n’a aucun intérêt à couper brutalement avec l’UE (et d’ailleurs, le peut-il?), mais a tout intérêt à se rapprocher de Moscou. C’est un jeu fin qui n’a rien de transparent.
Au cours d’une interview qu’il a donnée à la chaîne américaine CNBC, Anton Siluanov, le ministre russe des Finances, a indiqué que son pays pourrait accorder une aide financière à la Grèce, et à la Biélorussie.
Cette déclaration intervient alors que le gouvernement grec s’est désolidarisé de ses homologues de l’UE pour appliquer de nouvelles sanctions à la Russie. Siluanov a précisé que la Grèce n’avait pas encore sollicité l’assistance de la Russie, mais qu’il n’écartait pas la possibilité de la conclusion d’un accord dans cette éventualité.
« Nous pouvons imaginer toutes les situations, aussi, si une demande est formulée au gouvernement russe, nous l’envisagerions définitivement, mais nous prendrions en compte tous les facteurs de la relation bilatérale entre la Grèce et la Russie, c’est tout ce que je peux dire. Si elle nous est soumise, nous l’envisagerons », a dit le ministre.
Il a également indiqué que la Russie se tenait également prête à fournir une aide financière à la Biélorussie, dont il a dit que l’économie était «étroitement liée » à celle de la Russie, mais à condition qu’elle s’engage dans des réformes.
Jeudi, le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, avait averti que son pays nécessiterait peut-être une restructuration de sa dette, et qu’il comptait sur l’aide de la Russie.
Plus tard, Reuters avait noté qu’il avait changé de rhétorique, et simplement évoqué une nécessité de refinancement.
Questionné sur la conjoncture russe, Siluanov a affirmé que la volatilité des cours du pétrole avait eu un rôle prépondérant dans la dégradation de l’économie russe. Il a évalué l’impact cumulé des sanctions occidentales et de la faiblesse des cours du pétrole à près de 200 milliards de dollars « peut-être un peu plus ».
« La chute des cours du pétrole a eu la plus grande influence. Selon nos estimations, les sanctions ont compté pour 40 à 50 milliards de dollars de la pénurie de capitaux, mais encore une fois, le principal facteur de ce ralentissement est le cours du pétrole », a déclaré le ministre.
Lundi, l’agence de notation Standard & Poor’s a dégradé la cote de crédit de la Russie pour la porter à BB+, c’est-à-dire, en valeur spéculative, une première depuis 10 ans.
SOUrce: Express.be