Athène interdit l’appareillement vers Gaza et propose aux activistes d’acheminer lui-même cette aide "par les canaux existants".
Le capitaine américain d'un bateau de la flottille pour Gaza, arrêté vendredi après avoir appareillé malgré une interdiction de la Grèce, est détenu dans des "conditions choquantes", ont indiqué dimanche des participants à la flottille.
Le capitaine John Klusmer a été interpellé quand le "Audacity of Hope", vaisseau amiral de la flottille pro-palestinienne, a tenté de quitter les eaux territoriales grecques vendredi malgré l'interdiction d'Athènes faite aux navires à destination de Gaza de lever l'ancre. M. Klusmer est convoqué devant le juge mardi à Athènes.
Un avocat new-yorkais Richard Levy, qui participe à la flottille et a rendu visite à M. Klusmer dans une prison près d'Athènes, a affirmé qu'"il n'avait pas de lit ni de toilettes dans sa cellule, et qu'il ne recevait ni nourriture ni eau".
Selon l'organisation US Boat to Gaza, il n'avait pas encore reçu dimanche une assistance consulaire.
"Nous avons proposé de payer sa caution", a dit un autre passager Robert Naiman, de l'organisation américaine Just Foreign Policy. "Mais nous n'avons reçu aucune information indiquant qu'il serait libéré avant mardi", a-t-il dit.
"Audacity of Hope" --qui transportait 3.000 lettres de soutien pour les Palestiniens-- a pris la mer vendredi sans prévenir, pour défier le blocus israélien de Gaza. Il a été rapidement intercepté par les garde-côtes grecs.
Le Premier ministre grec accusé d'avoir vendu l'âme de la Grèce
Des activistes ont accusé le Premier ministre grec d'avoir "vendu l'âme de la Grèce".
Des membres du bateau américain ont commencé dimanche une grève de la faim devant l'ambassade des Etats-Unis à Athènes, appelant le gouvernement américain à "défendre (leur) droit d'appareiller depuis la Grèce".
D'autres militants américains, rejoints par des passagers français, grecs et danois, ont manifesté devant le Parlement grec. Une centaine de personnes
ont scandé "Laissez-nous partir!" et "Gaza, nous arrivons!" en brandissant des pancartes condamnant l'attitude d'Athènes.
La flottille pour Gaza a connu une série d'avatars bureaucratiques et deux cas de sabotage. Seuls quatre navires sur les 10
initialement engagés étaient toujours dans la course dimanche: un Espagnol, un Canadien et deux Français.
Athène propose d'acheminer lui-même l’aide "par les canaux existants"
Le gouvernement grec a interdit dimanche le départ des militants pro-palestiniens de la flottille d'aide vers Gaza,
proposant aux activistes d'acheminer lui-même cette aide "par les canaux existants".
La Grèce "propose d'entreprendre le transport de l'aide humanitaire, avec des navires grecs ou d'autres moyens appropriés, par les canaux existants", comme l'a demandé l'ONU, a déclaré dans un communiqué le ministère grec des Affaires étrangères.
Le Premier ministre grec Georges Papandréou a eu dimanche un entretien téléphonique avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et lui a présenté sa proposition que la Grèce se charge de transporter l'aide qui se trouve sur la flottille, selon un communiqué du gouvernement grec.
En réponse Abbas "a jugé la proposition positive et a exprimé son soutien", indique le communiqué du gouvernement grec.