"Notre objectif est de changer le comportement de la Russie".
Les Etats-Unis n'excluent pas de fournir des armes à l'Ukraine qui se bat contre des séparatistes prorusses, mais n'ont pris aucune décision en la matière, a assuré lundi la diplomatie américaine.
"Aucune option n'est sur la table (mais) aucune n'en est exclue. Une discussion est en cours", a répondu la porte-parole du département d'Etat Jennifer Psaki lors de son point de presse quotidien.
Celle-ci était interrogée à propos d'un article du New York Times affirmant que Washington et l'Otan envisagent d'apporter leur soutien à la livraison d'équipements de défense à l'armée de Kiev pour l'aider à contrer les rebelles prorusses soupçonnés d'être armés par Moscou.
"Nous continuons de voir qu'elle est la meilleure manière de soutenir l'Ukraine. Notre objectif reste d'aboutir à une solution par des voies diplomatiques. Et nous examinons en permanence d'autres options qui pourraient permettre de faire place à une solution négociée de la crise", a argumenté Mme Psaki, lisant un communiqué calibré au millimètre.
Elle a refusé de démentir ou de confirmer l'article du NYT, assurant qu'"aucune décision n'avait pas été prise" pour armer ou non les forces ukrainiennes.
"Nous nous réservons le droit d'envisager toute une gamme d'options", a prudemment ajouté Mme Psaki, avançant le même argumentaire développé il y a des mois par Washington sur l'opportunité ou non d'armer l'opposition en Syrie.
Selon le New York Times, s'appuyant sur des sources anonymes au sein de l'administration américaine, le président Barack Obama n'a pas encore pris de décision sur l'envoi d'"aide létale" à Kiev qui combat des séparatistes prorusses dans l'Est ukrainien.
Les Etats-Unis accusent la Russie d'armer les rebelles, ce que Moscou dément, mais ils ont exclu jusqu'à présent de fournir des armes à Kiev, se limitant à une assistance militaire "non létale" comme des gilets pare-balles, de l'équipement médical et des radars.
Très critique contre Moscou sur la crise ukrainienne, Washington fait toutefois tout pour ne pas envenimer davantage ses relations avec la Russie.
"Je ne pense pas que quiconque veuille d'une guerre par procuration avec la Russie. Ce n'est pas l'objectif. Notre objectif est de changer le comportement de la Russie. C'est pour cela que nous avons mis en place des sanctions", a expliqué la porte-parole du département d'Etat.