David Cohen est l’architecte de la politique de sanctions des USA, qui consiste à adopter des restrictions financières contre les régimes indésirables pour les USA: un israélien..ben voyons.
Les renseignements américains accordent de plus en plus d'importance aux leviers financiers pour peser sur leurs ennemis, écrit mardi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.
C'est ainsi que le sous-secrétaire au Trésor américain chargé du terrorisme et du renseignement financier, David Cohen, a expliqué sa récente nomination au poste de directeur adjoint de la CIA. Selon lui, le préjudice économique infligé à l'Iran et à la Russie est le plus grand succès des sanctions américaines.
David Cohen est l'architecte de la politique de sanctions des USA, qui consiste à adopter des restrictions financières contre les régimes indésirables pour les USA (Iran, Russie, Corée du Nord, Syrie) et des organisations (EIIL, Boko Haram). Il a été nommé directeur adjoint de la CIA en janvier ce qui souligne l'importance croissante, aux yeux de la Maison blanche, des outils financiers dans le travail des services de renseignements.
Dans une interview accordée au Wall Street Journal, Cohen, surnommé le "Batman des finances", vante l'efficacité de sa ligne de sanctions dont les conséquences sont notamment visibles en Iran. La République islamique est aujourd'hui incapable de redresser sa situation économique sans trouver un terrain d'entente avec l'Occident, ce qui renforce la position de Washington dans le dialogue avec Téhéran. "L'accord de l'Iran pour entamer les recherches d'un compromis avec les Six en 2013 a résulté des sanctions", affirme Cohen. Les mesures de restrictions décrétées contre la Russie sont également un succès total: selon lui, elles auraient conduit à la chute du rouble de 50% et à l'abaissement considérable des prévisions de croissance économique en Russie.
En ce qui concerne l'État islamique, Washington se concentre actuellement sur l'élimination des sources financières alimentant cette organisation par des attaques aériennes contre l'infrastructure pétrolière des djihadistes et une pression sur leurs sponsors du Golfe, qui a permis de réduire le soutien financier. Toutefois, on parvient dans une moindre mesure à influer sur l'enrichissement des extrémistes par le biais des pillages et des enlèvements visant à demander une rançon.Les gens marchent sur les débris de bâtiments endommagés par l'EI en janvier de la ville syrien du Nord de Kobani
Les critiques constatent deux principaux défauts dans ces leviers financiers. Premièrement, l'affaiblissement partiel dû aux sanctions peut être utilisé par l'ennemi au détriment de la stratégie américaine générale. A titre d'exemple les observateurs citent l'Iran, contre qui une partie des sanctions a été suspendue. "Le nouveau budget iranien montre que les autorités ne trouvent pas crucial l'assouplissement des sanctions actuelles. L'Iran a appris à vivre avec", estime Patrick Clawson de l'Institut pour la politique au Proche-Orient de Washington. Deuxièmement, les mesures punitives peuvent affecter les alliés des USA par effet de ricochet. On le constate de plus en plus avec l'exemple de la Russie. "Les sanctions, ce n'est pas de la politique et il ne faut pas les utiliser pour cacher l'absence de politique", s'indignait le ministre slovaque des Affaires étrangères Miroslav Lajcak. Tout cela indique que ces mesures ne sont pas une panacée et doivent faire partie d'une ligne politique complexe pour régler des problèmes mondiaux.
Par ailleurs, dans le contexte actuel de mondialisation, le renseignement financier a une grande importance, bien supérieure à ce qu'elle était il y a encore cinquante ans. Cependant, on ne peut pas affirmer que d'autres types de renseignements perdent du terrain. Il existe divers domaines où le renseignement financier ne peut pas jouer de rôle central, comme la lutte contre le terrorisme international. Les flux monétaires y sont dérisoires et il est très difficile de les intercepter. En revanche, le renseignement financier a une importance cruciale dans la lutte contre le trafic de drogues.
Sputnik