"C’est une réponse aux actions agressives de la Russie, qui a violé la loi internationale et annexé la Crimée".
L'Otan va décider jeudi de renforcer sa présence sur son flanc Est en approuvant la création d'une nouvelle force de 5.000 hommes et de six "centres de commandement", en réponse à "l'agression" de la Russie en Ukraine, a indiqué le secrétaire général de l'Alliance, Jens Stoltenberg, cité par l'AFP.
"Nous avons d'importantes décisions à prendre. Des décisions relatives à la manière dont nous pouvons renforcer notre défense collective", a déclaré M. Stoltenberg en arrivant à une réunion des ministres de la Défense des pays membres de l'Otan à Bruxelles.
Lors de leur sommet au Pays de Galles en septembre, les chefs d'Etat et de gouvernement avaient décidé de muscler leurs moyens de « défense » après l'annexion de la Crimée par la Russie, suivie par son intervention dans l'est de l'Ukraine.
La réunion des ministres de la Défense jeudi vise à concrétiser cet engagement.
"C'est une réponse aux actions agressives de la Russie, qui a violé la loi internationale et annexé la Crimée", a souligné M. Stoltenberg.
"Nous allons décider de la taille et de la composition de la nouvelle force, dite +fer de lance+ (spearhead en anglais), et nous assurer qu'elle pourra être déployée en quelques jours", a-t-il expliqué. Elle devrait être composée de "5.000 hommes" lorsqu'elle sera déclarée opérationnelle en 2016.
Les ministres devraient également approuver la création de "six centres de commandements" en Europe orientale, où l'inquiétude vis-à-vis de Moscou est réelle. Ils devraient voir le jour dans les trois pays baltes, en Pologne, en Roumanie et en Bulgarie, et accueillir chacun une quarantaine de militaires, dont une moitié de personnels des pays hôtes, selon des responsables de l'Otan.
Ils marqueront la présence symbolique de l'Otan aux frontières de la Russie, en organisant des exercices. En cas de nécessité, ils faciliteront le déploiement de la force "fer de lance", selon les mêmes sources.
Ces décisions s'inscrivent dans le cadre plus large de la modernisation de la "Force de réaction rapide" (Nato Response Force, "NRF"), créée en 2003 mais dont les délais de déploiement sont jugés trop lents et les effectifs trop réduits.
La composition de la NRF, actuellement de 13.000 hommes, devrait être portée jeudi à "30.000 hommes", a précisé M. Stoltenberg.
Le patron de l'Otan a qualifié ces mesures de "défensives", en soulignant les risques causés par Moscou. "La Russie continue à bafouer les règles internationales et à soutenir les séparatistes" en Ukraine "avec des équipements militaires sophistiqués, de l'entraînement et des forces", a-t-il dit.
Il a indiqué qu'il rencontrerait en fin de semaine, dans la cadre de la conférence sur la sécurité à Munich, le vice-président américain Joe Biden, le président ukrainien Petro Porochenko et le ministre russe des Affaires étrangères Sergeï Lavrov.
M. Stoltenberg a estimé que l'Otan devait également être prête à se défendre sur son flanc sud. "La violence s'étend également en Afrique du nord et au Proche-Orient, ce qui alimente le terrorisme dans nos propres pays".