24-11-2024 07:20 AM Jerusalem Timing

Bahreïn: des ONG critiquent le recours au retrait de la nationalité

Bahreïn: des ONG critiquent le recours au retrait de la nationalité

"Les journalistes bahreïnis qui osent exprimer des positions critiques encourent déjà des risques sérieux".

Amnesty International et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) ont critiqué jeudi le recours croissant au retrait de la nationalité par les autorités de Bahreïn, une pratique qui permet au pouvoir de faire taire les voix critiques, selon ces ONG, citées par l’AFP.  

Réagissant à l'annonce samedi dernier par le royaume de Bahreïn d'un décret en vertu duquel il avait déchu 72 citoyens de leur nationalité, Amnesty a demandé à Manama "d'annuler cette décision", qui rend ces personnes "apatrides", et "d'arrêter de cibler des dissidents", indique un communiqué.

De son côté, le CPJ a relevé que sur la liste rendue publique par Bahreïn, il y avait au moins quatre journalistes, qui avaient déjà été poussés à l'exil.

"Les journalistes bahreïnis qui osent exprimer des positions critiques encourent déjà des risques sérieux, notamment l'action judiciaire et la prison. Maintenant, Bahreïn leur retire ce qu'ils ont de plus précieux (la nationalité)", a déploré Sherif Mansour, coordinateur du CPJ pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord.

Le régime bahreïni a justifié sa décision en prétendant que les 72 personnes visées avaient "nui aux intérêts du royaume".

Le ministre de l'Information, Isa Abdulrahman al-Hammadi, a ensuite indiqué que "la plupart" de ceux déchus de leur nationalité "se trouvent à l'étranger et peuvent faire appel auprès de la justice".

Bahreïn est un petit royaume du Golfe, allié des Etats-Unis. Il abrite la Ve flotte américaine.

Depuis 2011, il est le théâtre de manifestations appelant à des réformes constitutionnelles. Jusqu'ici, la dynastie des Al-Khalifa a réprimé par le sang toute contestation.