23-11-2024 07:26 PM Jerusalem Timing

La Fatwa de Daesh sur l’incinération et la réponse de l’école des Ahl al-Beit

La Fatwa de Daesh sur l’incinération et la réponse de l’école des Ahl al-Beit

Hezbollah condamne l’incinération du pilote jordanien et la fatwa qui la motive

Le Hezbollah a condamné le crime abominable commis par la milice wahhabite takfiriste Daesh (Etat islamique) contre le pilote jordanien Maaz al-Kassassibah et l’a qualifié de « méthode abjecte à laquelle recourent exclusivement les pires criminels massacreurs ».

Dans un communiqué publié mercredi, le parti de la Résistance islamique au Liban a présenté ses condoléances au peuple jordanien, insistant sur la nécessité que de nombreux pays de la région et du monde révisent leur politique qui consistait à soutenir les groupuscules terroristes en Syrie et en Irak. 

Ces derniers «commettent volontairement des massacres et les pires horreurs dans le but de déformer l’image de l’Islam et des Musulmans », accuse le texte du communiqué.
Le Hezbollah accuse Daesh de vouloir écarter les gens de la religion « en adoptant des fatwas (décrets religieux) étranges et fallacieux ».

« C’est le soutien accordé à ces groupuscules, en argent, en armes et en appui politique et moral et le fait de couvrir leurs crimes tout ceci a aggravé leurs menaces et il est désormais nécessaire de prendre une position unifiée , claire et franche pour les combattre , politiquement, culturellement et opérationnellement», conclut le Hezbollah.

La Fatwa de Daesh

S’agissant de la fatwa, directement après l’exécution de Kassassibah, Daesh a publié le texte religieux sur lequel il s’est basé dans sa sentence.

Dans une note émise par sa tribune législative, l’Instance des Recherches et de Jurisprudence (IRJ), il pose la question suivante : quelle est la position quant à l’incinération d’un mécréant par le feu jusqu’à ce qu’il succombe.

Dans la réponse, il est attribué à deux écoles sunnites, les Chafiites et les Hanafites d’avoir permis dans l’absolu l’incinération.

Rapportant une citation prophétique, catégorique là-dessus : « l’incinération est une torture qui revient exclusivement à Dieu », le communiqué explique que les adeptes de ces deux écoles l’auraient comprise comme étant par modestie du prophète.

 

L'histoire farfelue des Arinéens

Il est également rapporté dans la fatwa de Daesh une remarque de Hafez Ibn al-Hajar, un proche intime d’Ibn Taymiyya ( l’inspirateur de l’école wahhabite) , selon lequel la preuve sur l’autorisation de l’incinération remonte au fait qu’elle a été exécutée par les compagnons du prophète, à la base, selon cette version, que le messager de Dieu a lui-même brulé au fer chaud les yeux des membres de la tribu des Arinéens après les avoir liquidés.

Dans leur version, rapporté selon le texte du livre des Hadtihs du "Sahih al-Bukhari",  il est dit qu'il voulait de la sorte les châtier pour avoir tué le berger de son troupeau de chamelles et d’autres musulmans et arraché leurs yeux, alors qu’ils les avaient accompagnés et aidés , par une prescription du prophète, à se guérir d'une maladie contagieuse.

Le communiqué rapporte que chez certaines références religieuses, l’incinération est interdite dans l’absolu, mais permise par mutilation des cadavres.

La fabrication des citations

Dans l’école des Ahl al-Beit (la sainte Famille du prophète), en l’occurrence les chiisme duodécimains le prophète Mohammad (p) n’a jamais ni brûlé, ni crucifié, ni brûlé les yeux, ni jamais mutilé le cadavre de personne.

Sur le blog du religieux libanais cheikh Ali Kourani, il est dit que certaines citations confectionnée et attribuant de la cruauté à la personnalité du prophète de Dieu (p) avaient pour but de justifier la tyrannie des gouverneurs.

L’histoire des Arinéens a été totalement démentie par le quatrième imam, Ali Zein al-Abidine (s), fils de l’imam Hussein (petit0fils du prophète). « Jamais le messager de Dieu (p) n’a brûlé les yeux de quiconque », a-t-il dit quand on lui a rapporté cette histoire.

Plus tard, le cinquième imam, Mohammad al-Baqer a accusé le compagnon du prophète, Anas Ibn Malek d’avoir menti sur le prophète pour justifier aux gouverneurs leurs violations et leurs sévices contre ceux qui s’opposaient à eux.

Anas fait partie de ceux qui ont rapporté l’histoire que le prophète Mohammad a torturé un homme en lui clouant les mains au mur, ce qui constitue, selon l'imam Baqer, une fabrication de toute pièce.

 

Loi du Talion

Et puis une autre explication a été délivrée pour brûler le pilote. Elle a été donnée par un dirigeant de Daesh, surnommé Abou Khattab al-Yamani, dans un article publié sur un site électronique proche de la milice.

Le pilote « brûlait les enfants et les femmes des musulmans avec le feu de ses missiles aériens... selon certaines références religieuses, il n’est pas permis d’entamer un châtiment par le feu, mais il est par contre permis d’y recourir selon la loi du Talion », écrit-il.

Selon lui, Kassassibah a rejoint la bannière de la Croix, en allusion à sa participation à la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis. Ce qui d’après lui l’exclut de la communauté des musulmans et justifie son incinération.

Avant sa crémation, le pilote jordanien avait été laissé sans nourriture pendant 5 jours , car il se devait aussi de mourir affamé et incendié, rapporte le journal libanaisal-Akhbar.