L’armée syrienne riposte et lance des raids aériens contre Douma. La bataille de la Ghouta orientale ne doit plus tarder.
Le chef de la milice pro saoudienne de Jaïch al-Islam (JI), Zahrane Allouche a de nouveau mis à exécution ses menaces de pilonner la capitale syrienne .
Selon le correspondant du journal libanais as-Safir, depuis sept heures et demi du matin, 9 civils syriens et un policier ont été tués et des dizaines d’autres ont été blessés, dans les attaques avec des dizaines d’obus de mortier qui ont visé les quartiers Mazzé, Baramké, Malki, Adaoui, l’entourage de l’université des Sciences, al-Mazraa et le vieux Damas.
Selon l’agence libanaise Asia News, les quartiers Zabaltani, Kassaa, Place Nejmé, rue Alep, la région de la Zone libre, al-Ghassani, la banlieue d’Assad, la rue d’as-Saoura, le siège du Croissant rouge et la place située en face de la mosquée des Omeyyades ont fait l’objets d’obus de mortier du JI.
L’agence russe Sputnik a elle aussi rendu compte que l'ambassade de Russie à Damas a essuyé des tirs de mortier.
Goûtez ce que vous faite goûter
Pour sa part, Allouche a dit sur son compte Twitter que les régions pilonnées sont les sièges des renseignements aériens, de la sécurité politique, de la sécurité d’Etat, du ministère des affaires étrangères de l’Etat-major et le siège présidentiel à Maliki ainsi que des positions militaires.
« Goûtez ce que vous faites goûter aux gens de la Ghouta. Des centaines de missiles sont en train de s’abattre sur les têtes des « voyous » du président syrien Bachar al-Assad maintenant », rapporte le site d'information al-hadath News.
Toujours sur son site, il est écrit : « la campagne va se poursuivre jusqu’au nettoyage de la capitale ».
Allouche avait fait la même chose le 25 janvier dernier tuant également une dizaine de syriens de Damas.
Les photos contre Allouche
Les photos publiées sur les différents sites d'information libanais démentent les allégations de Allouche. La plupart des positions frappées étant des sites civils.
Le site américain arabophone Tahtel-Mijhar a publié la photographie d’une salle de cérémonies qui a été réduit en cendres (voir photo) dans le pilonnage de Damas. Elle se trouvait dans un club huppé de Damas, l’Orient, dans l’entourage de la place Nejmé (Etoile).
Les photos publiées par le site libanais Arb-Press, montre que le pilonnage a visé un centre universitaire.
Celles de Asia News montre des destructions dans l’enceinte de l’université de l’éducation.
60 raids de l'armée
En riposte, l’aviation militaire syrienne a bombardé violemment Douma, le siège des FI dans la Ghouta orientale et il est question de plusieurs dizaines de tués et de blessés. Il est question d'une soixantaine de raids aériens effectués contre Douma
Une forte mobilisation de troupes régulières escortées de chars s’est concentrées dans le camp Wafidine et Tal Kourdi, en préparation semble-t-il d’une opération militaire contre la Ghouta orientale. Ces derniers jours, les troupes régulières ont fait d'importantes avancées à Jobar, quartier périphérique de la Ghouta.
Version OSDH : des enfants !!
Quant à l’Observatoire syrien des Droits de l’homme (OSDH), instance de l’opposition syrienne pro occidentale armée, siégeant à Londres, il rend compte de 66 tués à Douma, dans un bilan provisoire, dont 12 enfants.
Les chiffres de l’OSDH ont toujours été biaisés et manquaient de crédibilité. Au début de l’éclatement de la crise syrienne, il œuvrait pour minimiser voir camoufler les pertes infligées aux forces ou à la population loyalistes. Il est longtemps passé outre des crimes commis par les milices rebelles contre la population.
Curieusement, lorsqu’il couvre les pertes infligées par les raids de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis et ceux de l’armée syrienne contre les positions de Daesh (Etat Islamique) au nord de la Syrie, les premiers ne comptent jamais de civils alors que les seconds en regorgent, avec surtout des enfants.
Les raids de l'aviation syrienne auraient fait aussi plus de 140 blessés à Douma, Erbine, Kafar Batna et Aïn Tarma, quatre localités de la région rebelle de la Ghouta orientale, d'après l'OSDH.
Or le compte Facebook de la Ghouta ne fait pas allusion à ce grand nombre de tués pour ce jeudi. Il rend compte d'une vingtaine de tués, sans aucune photographie à l'appui et se contente de poster quelques photos ( à gauche).
Pour sa part, l’agence d’information libanaise Asia News, citant des sites de coordination de l’opposition, rend compte de nombreux miliciens ayant péri dans les raids réguliers.
L'AFP à Douma: des blessés surtout
Dans sa couverture, l’AFP qui favorise version de l’OSDH et suit dans sa ligne éditoriale la position du gouvernement français hostile au pouvoir syrien, écrit : (( Il s'agit d'une journée particulièrement sanglante dans la grande banlieue de Damas qui a été la cible de plus de 60 raids aériens et de missiles sol-sol.
Quant à la capitale contrôlée par le régime, jamais elle n'avait reçu 120 roquettes tirées par les insurgés, entraînant la fermeture de l'université tandis que la population se terrait chez elle...
Le photographe de l'AFP à Douma a vu plusieurs blessés évacués dans des hôpitaux de campagne, des enfants terrorisés et des hommes en pleurs. "La situation est vraiment mauvaise car ils manquent de tout. Un médecin et des ambulanciers ont été blessés par les bombardements", a-t-il raconté.))
Force est de constater que le photographe de l’AFP ne dit pas avoir vu des tués à Douma.
Il poursuit : ((La population est terrée dans les sous-sols des immeubles et jamais Douma n'avait connu une telle journée, a-t-il précisé. Certains habitants ont critiqué Jaich al-Islam mais les bombardements ont commencé avant les obus sur Damas, selon lui.))
L'AFP à Damas: annihiler les terroristes
Et puis, sans opérer aucune liaison, le même photographe de l’AFP se met à décrire la situation dans un quartier loyaliste comme suivant :
(( "En quelques minutes, notre rue très fréquentée s'est vidée", a assuré à l'AFP une habitante de Baramké, un quartier du centre-ville, où se situent plusieurs facultés ainsi que le siège de l'agence officielle Sana.
La directrice d'une école du quartier a indiqué qu'elle avait fait descendre les élèves dans un abri.
"Si les terroristes pensent qu'en bombardant Damas ils vont alléger la pression sur eux, ils se trompent. Nous allons continuer à les traquer jusqu'à les annihiler", a affirmé à l'AFP un haut responsable de la sécurité à Damas.))
Et de constater dans cette deuxième partie de la couverture, celle de la capitale: aucune allusion à des blessés, comme c'est le cas pour Douma, ni à la terreur des enfants, ni aux habitants terrés, ni à des hommes en pleurs...