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Le "printemps arabe du Yémen": une leçon de démocratie et de volonté populaire

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Les Principaux points de la déclaration constitutionnelle:non à l’ingerence étrangère..

Vendredi 6 Février 2015: une date historique pour le peuple yémenite , une date symbolisant le fruit d'un long combat pour la dignité humaine, le combat d'un peuple revendiquant ses droits civils et civiques,  une lutte acharnée contre le despotisme et la tyrannie, une date marquée par le sang des martyrs yémenites qui se sont sacrifiés sur l'autel de la Liberté..

C'est aussi la date  de la victoire de la révolution yémenite, marquant une nouvelle époque pour le Yémen dont on devine ces grandes lignes à travers la déclaration constitutionnelle rendue publique depuis le palais présidentiel.


Dans sa déclaration, les Comités révolutionnaires ont déclaré que "le Yémen entrait dans une période transitoire qui nécessite la formation  d'un  Conseil national de transition composé de 551 membres , censé remplacé le Parlement qui a été dissout".

Pour ce qui a de la fonction de la présidence de la République, le texte souligne que " la présidence sera assurée  par un conseil présidentiel composé de cinq membres élus parle Conseil national et ratifié par les comités révolutionnaires".

La déclaration constitutionnelle prend effet à la date d'émission et tout le processus législatif en cours se poursuivra à moins qu'une  législation soit contraire avec la Déclaration,  avec cette annonce.

De plus, les autorités de transition de l'État s'engagent  à garantir toutes  prestations en respectant les règles du dialogue et l'accord de paix et de partenariat dans les deux années à venir".

Durant cette période de transition, les nouvelles instances dirigeantes auront pour mission d'élaborer une nouvelle Constitution à soumettre à référendum et d'organiser des élections législatives et présidentielle, selon le texte.
  
Le texte précise: "pour mettre en œuvre la volonté du peuple yéménite, qui ont souffert l'oppression des dirigeants, le commandement de la révolution se chargera de  libérer la nation du statu quo dans lequel elle est plongée, et  promet un avenir meilleur pour tous et une meilleure patrie".

La Déclaration a assuré que le travail sur une Constitution se poursuivra, les droits et libertés seront garantis, et l'Etat s'engage à les protéger".

La  déclaration constitutionnelle a par ailleurs, insisté "sur le réglement pacifique des conflits afin de garantir la paix et la stabilité de  la  de la nation surtout préserver  la réconciliation", soulignant que "la politique étrangère se fonde sur le principe du bon voisinage et du principe de non-ingérence dans les affaires de l'Etat".

Et de poursuivre: " le Haut-Comité révolutionnaire  est le garant  de la Révolution, il est divisé en comités révolutionnaires qui sont répendus à travers la République. Concernant le Conseil présidentiel, ce dernier doit désigner  une personne du Conseil national ou de l'extérieur pour lui assigner la mission de former  un gouvernement de transition avec des personnes jouissant de compétences nationales et que les comités révolutionnaires prennent la responsabilité de protéger la patrie et les citoyens".

Le chef du Sud,  Zaid bin Yahya a affirmé à la cérémonie de proclamation constitutionnelle : "Nous avons payé un lourd tribut pour préserver l'unité du pays, sachant que  les forces takfiristes et arriérées ont trahi leurs partenaires du Sud."

Yahya a ajouté: «Nous espérons que ce jour soit un jour nouveau pour le peuple yéménite dans  la dignité et la fierté."

Selon alAlam , l'émissaire onusien qui participait à la céremonie a quitté les lieux subitement et s'est envolé pour l'Arabie saoudite.

Le document porte la signature du "président du Comité révolutionnaire, Mohamed Ali al-Houthi", un parent du chef du mouvement Ansaruallah, Abdel Malek al-Houthi.
   
La "déclaration constitutionnelle" a été lue lors d'une cérémonie à laquelle assistaient des figures tribales et militaires, mais aussi les ministres de la Défense et de l'Intérieur du dernier gouvernement, qui a démissionné il y a deux semaines, le même jour que le président Hadi.

Il faut dire  que le Yémen, à travers sa révolution, inaugure  une nouvelle période totalement  liberée du joug des  Etats-Unis et de ses alliés arabes.

Etaient également présentes des figures politiques proches de l'ex-président Ali Abdallah Saleh, qui a quitté le pouvoir en février 2012 sous la pression de la rue, et présenté désormais comme un allié des houthis.
   
M. Saleh dirige toujours le plus grand parti politique du Yémen, le Congrès populaire général (CPG), majoritaire dans l'actuelle chambre des députés. Il est resté également influent dans le pays notamment dans les milieux de tribus et de l'armée.
   
A l'heure où ce rapport est rédigée,  la population  célébre en soirée la victoire de sa révolution dans les rues de Sanaa, sous les feux d'artifice qui illumine le ciel du Yémen.