Le numéro un iranien accuse certains négociateurs de faire chanter son pays
Le numéro un iranien le grand ayatollah Sayed Ali Khamenei a affirmé qu’il vaut mieux qu’il n’y ait pas d’accord qu’un mauvais accord sur le programme nucléaire de son pays, et a accusé certains négociateurs de faire chanter son pays.
"Les Américains répètent sans cesse qu'il vaut mieux qu’il n’y ait pas d'accord que de conclure un mauvais accord. Nous sommes d'accord avec cela. Pas d'accord est mieux que conclure un accord qui est en contradiction avec les intérêts de notre nation", a déclaré le numéro un iranien.
"Je suis favorable à un accord qui peut être conclu, mais pas à un mauvais accord", a-t-il répété en recevant des commandants et des cadres de l'armée de l'air iranienne.
« La délégation iranienne a réalisé des exploits importants dans les pourparlers mais l’autre partie ne se recourt pas à la logique et tente de (nous) faire chanter », a-t-il dit, selon le site de la télévision iranienne arabophone al-Alam.
Le guide suprême de la révolution islamique s’est arrêté sur les propos du président iranien Hassan Rouhani sur les négociations.
« c’est un bon point celui que le président a évoqué en disant que les négociations signifient que les deux protagonistes deoivent parvenir à des points en communs, et ceci veut dire que chaque protagoniste se doit de savoir qu’il n’obtiendra pas tout ce qu’il voudrait », a-t-il indiqué.
Et de poursuivre : « nos négociateurs s’emploient pour faire avorter les outils de l’embargo que notre ennemi utilise, s’ils parviennent à le faire tant-mieux, sinon tout le monde devrait savoir qu’il y a d’innombrables moyens pour réduire leurs séquelles. »
2ème rencontre Kerry-Zarif
Selon l’AFP, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a rencontré dimanche matin, pour la 2ème fois à Munich, son homologue iranien Mohammad Javad Zarif pour des discussions qui n'avaient pas été annoncées sur le programme nucléaire de l'Iran. Organisé en marge de la conférence sur la sécurité, Il a duré 90 minutes.
Peu de détails ont filtré sur les discussions avec Téhéran mais les deux parties espèrent trouver un accord politique avant le 31 mars, pour ensuite conclure un accord global final incluant tous les aspects techniques avant le 1er juillet.
Interrogé sur la date butoir, le chef de la diplomatie iranien s’est prononcé contre son nouveau report, rapporte l’AFP.
"Je crois qu'une nouvelle extension n'est dans l'intérêt de personne", a déclaré M. Zarif, selon lequel la précédente extension n'avait déjà pas été très "utile".
"Si nous n'arrivons pas à un accord, ce ne sera pas la fin du monde. On aura essayé, on aura échoué (...) on trouvera d'autres procédures", a-t-il poursuivi.
Selon l’AFP, les grandes puissances exigent que l'Iran réduise ses capacités nucléaires afin d'empêcher qu'il puisse disposer un jour de la bombe atomique. Téhéran, qui dément tout caractère militaire de son programme, revendique son droit à une filière nucléaire civile complète et demande la levée totale des sanctions économiques occidentales.
Moghreni : une opportunité à ne pas rater
Pour sa part, la Haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères Federica Mogherini a annoncé que les négociations entrent dans une phase critique.
"Nous sommes entrés dans une phase critique de notre travail intense visant à trouver une solution universelle au problème du nucléaire iranien, qui doit prendre en compte le droit de Téhéran d'avoir accès au nucléaire civil, ainsi que garantir la nature strictement pacifique de ce programme", a déclaré la chef de la diplomatie européenne dimanche à Munich, rapporte l’agence russe Sputnik. Toujours selon elle, il reste "peu de temps" pour régler le dossier nucléaire iranien.
"L'heure est venue de faire preuve de volonté politique, car nous ne pouvons pas laisser passer une telle opportunité", a indiqué Mme Mogherini.