Malgré la publication d’un enregistrement sonore attribué à Sissi et dans lequel il méprise les monarchies du Golfe.
Deux dirigeants arabes du Golfe ont rassuré le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, lors d'entretiens téléphoniques, sur la solidité de leurs relations, après la rediffusion d'un enregistrement sonore controversé, a-t-on annoncé lundi de sources officielles.
Ces entretiens, à l'initiative de M. Sissi, sont intervenus à la suite à la rediffusion le weekend dernier par la chaîne Al-Jazeera du Qatar d'un enregistrement sonore, prêtant à M. Sissi des propos dans lesquels il aurait envisagé un scénario pour faire du chantage aux riches monarchies du Golfe afin de leur soutirer des milliards de dollars.
Selon la chaine de télévision qatarie al-Jazeera, citant une autre chaine, "Mkammiline", Sissi aurait taxé les Etats du Golfe d'"Etats fantoches" qui possèdent de gros porte-monnaies. Ces propos ont été tenus en présence du directeur de son bureau, alors qu'il était encore ministre de la Défense.
Selon l'agence officielle Spa, le roi Salmane d'Arabie a assuré M. Sissi que le soutien de son pays à l'Egypte "est immuable" et que les liens "stratégiques et exemplaires" entre Ryad et Le Caire ne seraient affectés par "aucune tentative destinée à les troubler".
Le prince héritier d'Abou Dhabi, Mohamed Ben Zayed Al-Nahyane, a assuré pour sa part à M. Sissi que "toute tentative haineuse n'aura pas d'impact sur les relations entre les deux pays, qui sont solides et se développent".
Cité par l'agence officielle Wam, cheikh Mohamed a ajouté que son pays se tenait aux côtés de l'Egypte dans ses efforts pour "consolider sa sécurité et assurer son développement".
Le président Sissi a eu aussi lundi soir des entretiens téléphoniques similaires avec les souverains de Bahreïn et du Koweït.
L'Arabie saoudite, les Emirats et le Koweït sont les principaux pourvoyeurs de fonds du gouvernement de M. Sissi, auquel ils ont promis quelque 12 milliards de dollars depuis la destitution du président islamiste Mohamed Morsi.
L'Egypte et le Qatar avaient observé une pause dans leur brouille née du soutien du Qatar aux frères musulmans, la confrérie dont est issu M. Morsi, destitué par l'armée en 2013.
Cette brouille était à l'origine d'une vive crise entre le Qatar et ses trois voisins du Golfe (Arabie saoudite, Emirats et Bahreïn). La crise a été
contenue en novembre avec le retour des ambassadeurs de ces derniers pays à Doha, d'où ils avaient été rappelés en mars.
Source: Avec AFP, al-Jazeera