Le banquier d’affaires français Matthieu Pigasse, de la banque Lazard, a été choisi par le nouveau gouvernement grec pour le conseiller sur la question de la dette.
Le banquier d'affaires français Matthieu Pigasse, de la banque Lazard, choisie par le nouveau gouvernement grec pour le conseiller sur la question de la dette, a estimé mardi que la troïka avait "tout faux" en imposant une cure d'austérité à la Grèce.
"La cure d'austérité imposée par la troïka (des créanciers de la Grèce représentés par Le FMI, la BCE et l'UE) a conduit à un véritable désastre", a assuré M. Pigasse à la radio France Inter.
M. Pigasse, un des spécialistes du conseil aux Etats très endettés, s'était déjà illustré fin janvier en estimant qu'il fallait réduire de 100 milliards d'euros la dette d'Athènes qui s'élève à plus de 300 milliards d'euros.
Le nouveau gouvernement grec d'Alexis Tsipras tient en haleine ses partenaires européens depuis la victoire électorale du parti de gauche Syriza, bâtie sur la promesse de mettre un terme aux politiques d'austérité. Il souhaite réduire le fardeau de la dette, mais se heurte à ses partenaires européens.
"La Grèce est dans une situation de détresse financière et connaît une crise humanitaire comme l'Europe n'en a jamais connu depuis la Seconde guerre mondiale", a expliqué mardi M. Pigasse.
"On a ajouté la récession à la récession et la souffrance à la récession", a-t-il ajouté expliquant comprendre "le vote de dignité et de fierté" qui a porté au pouvoir le parti antiaustérité Syriza le 25 janvier.
"Je pense que les politiques menées par ce qu'on appelle la troïka sont erronées et ont conduit la Grèce dans le mur et risquent de conduire l'Europe dans le mur", a expliqué M. Pigasse, avant de conclure: "je pense que la troïka avait tout faux".