24-11-2024 02:52 PM Jerusalem Timing

alQassam à Téhéran: "Nous voulons des missiles sol-air et des antichars"

alQassam à Téhéran:

La Résistance palestinienne se prépare pour la prochaine guerre contre l’ennemi israélien..

Les récentes évolutions dans les relations entre le Hamas et l'Iran se sont couronnées par une visite  d'une délégation du Hamas en Iran, portant un message des Brigades al-Qassam : nous voulons des missiles  plus performants en prévision d'une guerre future.

Ce revirement de bord de la part du Hamas à l'égard de l'Iran s'explique par la mauvaise  expérience politique que ce dernier a vécu avec l'axe arabe, dit  "modéré" ou avec le mouvement des Frères musulmans. Une expérience qui a révélé au Hamas que l'Iran est de loin le plus ferme et plus loyal envers la cause palestinienne et dans sa  lutte contre   l'occupation israélienne que ces pays arabes.

En effet, le témoignage des leaders du Hamas, la récente agression israélienne contre Gaza-  la troisième en six ans- ont démontré  au Hamas  que "l'axe  des modérés arabes»  tout en prétendant vouloir se rapprocher de lui et  construire des relations bilatérales, n'avait aucun scrupule à se dresser  contre lui pendant la guerre".

D'où une intensification des réunions après la fin de la guerre entre les dirigeants du Hamas et ceux concernés par la question palestinienne  à Beyrouth et Téhéran.

A l'issue de ces rencontres, les deux parties sont parvenues à ce qu'on pourrait appeler un protocole d'entente, répartis en plusieurs points, notamment :


-empêcher que le conflit en Syrie n'envenime la relation entre le Hamas et l'axe de la résistance
-financer  la résistance palestinienne et l'armer, en particulier al-Qassam, avec des armes plus sophistiquées  afin de lutter contre toute nouvelle agression.

Il convient de souligner que  ces derniers jours,  les médias israéliens répétaient que la République islamique a recommencé "après deux ans d'interruption" à envoyer de l'argent au Hamas.

Selon un cadre du  Hamas, "nos intérêts exigent de se tenir avec ceux qui nous donnent des armes".

Et donc, la délégation du Hamas a demandé  des armes iraniennes pour alQassam, notamment des missiles sol-sol de haute précision, ainsi que des missiles anti-aériens et antichars.

Bref des armes "stratégiques"..

Selon des sources proches de Hamas , «les Iraniens ont répondu à notre demande positivement,  surtout que l'expérience de la guerre et notre évaluation des développements sur le terrain ont prouvé que nous avions besoin de   missiles téléguidés afin d'atteindre des objectifs en profondeur en Israël et causer plus de dommages, au lieu de lancer des roquettes de manière sporadique».

Pour  al-Qassam, "ces missiles sont devenus une nécessité, car la résistance doit rester en état d'alerte et être dotée suffisamment d'armes en prévision d'une guerre  à l'avenir".

En effet, les responsables à Hamas  s'attendent à une guerre avec l'ennemi à court terme, et ce en raison de la pression exercée sur les Gazaouis. Le porte-parole du mouvement, Sami Abu Zuhri, a fait remarquer que "la poursuite du blocus contre Gaza risque de pousser le  Hamas à commetre des actes qui seront qualifiés de fous".

Outre la question d'un renforcement de l'armement , les responsables du Hamas et les Iraniens ont discuté le positionnement de certains pays arabes contre le Hamas et leur rôle dans  la prolongation de la guerre à Gaza, sans oublier la  pression saoudienne sur le Qatar afin de rompre avec les Frères musulmans  . Sachant  que  Doha n'a pas cessé de rassurer les dirigeants du Hamas que les relations bilatérales ne seront pas affectées par ce genre de pressions.

Il n'empêche que pour le Hamas, la  nécessité d'un repositionnement du mouvement s'est imposée de facto, repositionnement qui s'est traduit par une volonté de se réconcilier avec les Iraniens et le Hezbollah: des efforts censés se couronner par  la prochaine   visite du Président du Bureau politique , Khaled Mashaal, à Téhéran.

A Beyrouth, le Hamas cherche à consolider les  relations avec les différents protagonistes palestiniens et libanais afin de réduire la tension mutuelle entre les partisans.  Dans  les prochains jours , une réunion est  prévue entre les responsables du mouvement et ses fonctionnaires dans le but d'élaborer et de mettre en place un plan de  «rééducation pour contenir la base populaire», a rapporté un responsable du mouvement.

Ces réunions entre les dirigeants du Hamas  et son personnel ne se sont pas bornées à la scène libanaise, mais se font dans diverses scènes régionales..

Selon des sources du  Hamas,   «différentes initiatives ont  facilité la visite de la délégation du Hamas en Iran, notamment celles de M. Nasrallah et de  Ramadan Shallah (secrétaire général du Jihad islamique), qui oeuvrent ensemble pour améliorer la relation avec le Hamas».

A cela s'ajoute le constat suivant :  le Hamas et autres factions palestiniennes ont apprécié   « le sang froid de l'Iran et sa politique du  long terme, alors que   la mentalité arabe est plus émotionnelle et agit selon  la logique de la vengeance. Par conséquent le Hamas et derrière lui les factions de la résistance palestinienne sont  certains  que le soutien iranien au Hamas ne s'arrêtera pas à cause du différend sur le dossier syrien, voire  la République islamique n'abandonnera pas  les Qassam, même si Téhéran a exprimé son désaccord avec le bureau politique du Hamas. »

Cela dit, il reste pour le Hamas a régler deux questions complexes:  convaincre ses partisans qui soutiennent les rebelles syriens de leur alliance avec  l'axe de la résistance, et le  mouvement salafiste à Gaza.

Pour les premiers, des sources confirment que toutes ces voix, "quels que soient leurs niveaux et leurs confessions, n'ont pas de résonance à l'intérieur du  mouvement, qui a pris une décision unanime de consolider la relation avec l'axe de la résistance quelque soit le prix".

Ces sources ont ajouté que des " mesures seront prises contre certains d'entre eux  officiellement ".

Pour les seconds, "ils n'ont pas d'influence dans l'amélioration des relations ".