La Résistance palestinienne se prépare pour la prochaine guerre contre l’ennemi israélien..
Les récentes évolutions dans les relations entre le Hamas et l'Iran se sont couronnées par une visite d'une délégation du Hamas en Iran, portant un message des Brigades al-Qassam : nous voulons des missiles plus performants en prévision d'une guerre future.
Ce revirement de bord de la part du Hamas à l'égard de l'Iran s'explique par la mauvaise expérience politique que ce dernier a vécu avec l'axe arabe, dit "modéré" ou avec le mouvement des Frères musulmans. Une expérience qui a révélé au Hamas que l'Iran est de loin le plus ferme et plus loyal envers la cause palestinienne et dans sa lutte contre l'occupation israélienne que ces pays arabes.
En effet, le témoignage des leaders du Hamas, la récente agression israélienne contre Gaza- la troisième en six ans- ont démontré au Hamas que "l'axe des modérés arabes» tout en prétendant vouloir se rapprocher de lui et construire des relations bilatérales, n'avait aucun scrupule à se dresser contre lui pendant la guerre".
D'où une intensification des réunions après la fin de la guerre entre les dirigeants du Hamas et ceux concernés par la question palestinienne à Beyrouth et Téhéran.
A l'issue de ces rencontres, les deux parties sont parvenues à ce qu'on pourrait appeler un protocole d'entente, répartis en plusieurs points, notamment :
-empêcher que le conflit en Syrie n'envenime la relation entre le Hamas et l'axe de la résistance
-financer la résistance palestinienne et l'armer, en particulier al-Qassam, avec des armes plus sophistiquées afin de lutter contre toute nouvelle agression.
Il convient de souligner que ces derniers jours, les médias israéliens répétaient que la République islamique a recommencé "après deux ans d'interruption" à envoyer de l'argent au Hamas.
Selon un cadre du Hamas, "nos intérêts exigent de se tenir avec ceux qui nous donnent des armes".
Et donc, la délégation du Hamas a demandé des armes iraniennes pour alQassam, notamment des missiles sol-sol de haute précision, ainsi que des missiles anti-aériens et antichars.
Bref des armes "stratégiques"..
Selon des sources proches de Hamas , «les Iraniens ont répondu à notre demande positivement, surtout que l'expérience de la guerre et notre évaluation des développements sur le terrain ont prouvé que nous avions besoin de missiles téléguidés afin d'atteindre des objectifs en profondeur en Israël et causer plus de dommages, au lieu de lancer des roquettes de manière sporadique».
Pour al-Qassam, "ces missiles sont devenus une nécessité, car la résistance doit rester en état d'alerte et être dotée suffisamment d'armes en prévision d'une guerre à l'avenir".
En effet, les responsables à Hamas s'attendent à une guerre avec l'ennemi à court terme, et ce en raison de la pression exercée sur les Gazaouis. Le porte-parole du mouvement, Sami Abu Zuhri, a fait remarquer que "la poursuite du blocus contre Gaza risque de pousser le Hamas à commetre des actes qui seront qualifiés de fous".
Outre la question d'un renforcement de l'armement , les responsables du Hamas et les Iraniens ont discuté le positionnement de certains pays arabes contre le Hamas et leur rôle dans la prolongation de la guerre à Gaza, sans oublier la pression saoudienne sur le Qatar afin de rompre avec les Frères musulmans . Sachant que Doha n'a pas cessé de rassurer les dirigeants du Hamas que les relations bilatérales ne seront pas affectées par ce genre de pressions.
Il n'empêche que pour le Hamas, la nécessité d'un repositionnement du mouvement s'est imposée de facto, repositionnement qui s'est traduit par une volonté de se réconcilier avec les Iraniens et le Hezbollah: des efforts censés se couronner par la prochaine visite du Président du Bureau politique , Khaled Mashaal, à Téhéran.
A Beyrouth, le Hamas cherche à consolider les relations avec les différents protagonistes palestiniens et libanais afin de réduire la tension mutuelle entre les partisans. Dans les prochains jours , une réunion est prévue entre les responsables du mouvement et ses fonctionnaires dans le but d'élaborer et de mettre en place un plan de «rééducation pour contenir la base populaire», a rapporté un responsable du mouvement.
Ces réunions entre les dirigeants du Hamas et son personnel ne se sont pas bornées à la scène libanaise, mais se font dans diverses scènes régionales..
Selon des sources du Hamas, «différentes initiatives ont facilité la visite de la délégation du Hamas en Iran, notamment celles de M. Nasrallah et de Ramadan Shallah (secrétaire général du Jihad islamique), qui oeuvrent ensemble pour améliorer la relation avec le Hamas».
A cela s'ajoute le constat suivant : le Hamas et autres factions palestiniennes ont apprécié « le sang froid de l'Iran et sa politique du long terme, alors que la mentalité arabe est plus émotionnelle et agit selon la logique de la vengeance. Par conséquent le Hamas et derrière lui les factions de la résistance palestinienne sont certains que le soutien iranien au Hamas ne s'arrêtera pas à cause du différend sur le dossier syrien, voire la République islamique n'abandonnera pas les Qassam, même si Téhéran a exprimé son désaccord avec le bureau politique du Hamas. »
Cela dit, il reste pour le Hamas a régler deux questions complexes: convaincre ses partisans qui soutiennent les rebelles syriens de leur alliance avec l'axe de la résistance, et le mouvement salafiste à Gaza.
Pour les premiers, des sources confirment que toutes ces voix, "quels que soient leurs niveaux et leurs confessions, n'ont pas de résonance à l'intérieur du mouvement, qui a pris une décision unanime de consolider la relation avec l'axe de la résistance quelque soit le prix".
Ces sources ont ajouté que des " mesures seront prises contre certains d'entre eux officiellement ".
Pour les seconds, "ils n'ont pas d'influence dans l'amélioration des relations ".