la diplomatie israélienne s’attelle pour briser un élan de solidarité des députés démocrates avec Obama.
Au moins deux sénateurs du groupe démocrate n'assisteront pas au discours du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, au Congrès américain le 3 mars, pour protester contre une invitation jugée trop politisée.
Le démocrate Patrick Leahy, figure imposante du Sénat dont il fut le président pro tempore jusqu'en décembre, a annoncé dans un communiqué acerbe mardi qu'il n'assisterait pas au discours que M. Netanyahu devrait consacrer à l'Iran et à son programme nucléaire controversé.
Il doit s'exprimer devant les deux chambres du Congrès réunies, à l'invitation du président républicain de la Chambre des représentants, John Boehner.
La Maison Blanche avait exprimé son exaspération de ne pas avoir été consultée en amont de l'invitation, et Barack Obama a souligné lundi l'inconvenance d'inviter un dirigeant étranger quelques semaines avant des élections, en l'occurrence les législatives israéliennes du 17 mars.
Surtout, l'exécutif y voit une tentative d'ingérence, en plein débat au Congrès sur l'opportunité de sanctions nouvelles contre l'Iran avant même la fin des négociations internationales sur le nucléaire.
Les dirigeants républicains "ont orchestré un coup de pub cavalier et de mauvais goût qui met dans l'embarras non seulement Israël mais aussi le Congrès lui-même", a déclaré Patrick Leahy.
"La règle et la pratique non écrites ont longtemps été, depuis des décennies, qu'en matière de politique étrangère, nous parlons et agissons avec considération, d'une seule voix quand nous le pouvons, avec l'intérêt national des Etats-Unis comme priorité ultime, et en faisant attention aux conséquences imprévues d'actions unilatérales comme celle-ci", a poursuivi Patrick Leahy.
Lundi, le sénateur indépendant Bernie Sanders, membre du groupe démocrate, a indiqué qu'il n'irait pas écouter Benjamin Netanyahu.
"Je n'irai pas, peut-être que je le regarderai à la télévision, mais en tout cas je n'irai pas", a-t-il dit lors d'une intervention à la Brookings Institution.
Le vice-président américain, Joe Biden, sera également absent, alors qu'il est généralement présent pour ce type de discours.
De nombreux autres élus, démocrates et républicains, ont en revanche confirmé leur présence.
Mais, signe du malaise créé par l'invitation, l'ambassadeur d'Israël aux Etats-Unis et le président du Parlement israélien, Yuli Edelstein, ont rencontré la semaine dernière plusieurs élus démocrates au Congrès, dont Nancy Pelosi, chef de groupe. Celle-ci sera bien présente, "si le discours a lieu", a précisé son porte-parole.