Abdel Malek al-Houthi a mis en garde contre toute tentative de "déstabiliser" le pays.
Le chef du mouvement yémenite Ansarullah, également appelé Houthis, a haussé le ton mardi en mettant en garde contre toute tentative de "déstabiliser" le pays.
Dans un discours télévisé depuis son fief à Saada, dans le nord du Yémen, Abdel Malek al-Houthi a prévenu que "l'intérêt de tous, à l'intérieur et à l'extérieur, est que le Yémen soit stable".
"Ceux qui parient sur le chaos et veulent nuire à l'économie et à la sécurité du peuple se trompent", a-t-il ajouté, en les prévenant que "leurs intérêts en pâtiront".
Son avertissement s'adresse aux Yéménites, soutenus par l’étranger, mais aussi aux autres pays, sans les nommer, et qui ont désapprouvé la démarche des Houthis, dont les Etats-Unis, l'Union européenne ou ses voisins arabes.
Il a particulièrement cité les monarchies du Golfe qui ont menacé de "défendre leurs intérêts" face au "coup d'Etat" au Yémen, soulignant que "leur intérêt est que la situation soit stable et sûre" au Yémen, un pays frontalier de l'Arabie saoudite, un poids lourd pétrolier mondial.
Les comités révolutionnaires ont annoncé vendredi la dissolution du Parlement et l'installation de nouvelles instances dirigeantes, après la démission fin janvier du président Abd Rabbo Mansour Hadi.
La démission du président, sous pression étrangère, vise à déstabiliser le pays, selon les Houthis.
Un partenariat" dans le cadre de "la déclaration constitutionnelle
S'adressant à ses adversaires politiques, Abdel Malek al-Houthi a proposé "un partenariat" dans le cadre de "la déclaration constitutionnelle" annoncé par les comités révolutionnaires.
Il s'en est pris particulièrement au parti Al-Islah, les appelant à renoncer à leur idéologique "qui exclut les autres" et à accepter de s'impliquer dans "un partenariat équitable" pour diriger le pays.
Le chef d'Ansrarullah, qui s'exprimait à la veille du 4e anniversaire du début du soulèvement ayant conduit en février 2012 au départ de l'ex-président Ali Abdallah Saleh, a appelé ses partisans à sortir "massivement" mercredi à Sanaa pour célébrer cet événement.
En soirée, les formations politiques, à l'exception du Parti nassérien (panarabe), qui ont renoué le dialogue lundi, se sont retrouvées dans un hôtel de Sanaa pour poursuivre leurs discussions sur une sortie de crise.
L'émissaire de l'ONU au Yémen, Jamal Benomar, devrait présenter aux participants la synthèse des idées discutées la veille et qui, selon des participants, prévoyaient notamment la création d'un Conseil présidentiel.
Deux chefs de partis participant aux discussions ont fait état mardi à l'AFP d'un "accord de principe" sur ces questions mais des responsables des Houthis ont refusé de confirmer une telle entente.
Les Houthis rassurent les missions diplomatiques
Le chef des Houthis a tenté dans ce contexte de rassurer les missions diplomatiques. "Certains suscitent des craintes chez les missions diplomatiques pour que (leurs employés) fuient le pays", a-t-il dit, affirmant que ces craintes étaient infondées. "La situation sécuritaire est très stable" à Sanaa, a-t-il assuré.
Les Etats-Unis ont cependant annoncé mardi avoir fermé leur ambassade et évacué tout leur personnel en raison de l'aggravation de l'insécurité dans le pays.
Conquête d'une nouvelle ville
Alors que sur le plan politique, les discussions semblent piétiner, les Houthis, qui contrôlent notamment Sanaa et des provinces du nord, ont poursuivi leur offensive militaire dans le centre du pays où ils ont conquis mardi Baïda, chef-lieu d'une province de même nom, selon des habitants.
La ville était le théâtre ces derniers mois de violents combats entre les Houthis et Al-Qaïda.
Avec AFP