19-05-2024 09:05 PM Jerusalem Timing

Jordanie, cheval de Troie vers l’Est de la Syrie

Jordanie, cheval de Troie vers l’Est de la Syrie

Avant l’incinération de Kassassbeh, la Jordanie jouait le rôle d’arrière-base logistique pour Daech et Cie.

Des semaines après le contrôle par Daech de  la ville de Mossoul en Irak, l'Arabie Saoudite a proposé au Caire d’intervenir avec ses forces et celles pakistanaises en  Irak, et à l’est de la Syrie pour stopper sa progression sur le terrain.  

Selon des sources diplomatiques orientales à Beyrouth, citées par le quotidien libanais al-Akhbar,  «l'offre saoudienne, qui bénéficiait du feu vert  américain, a été rejetée enbloc, aussi bien par le Caire qu'Islamabad».

Mais les Etats-Unis et l'Arabie Saoudite n’ont pas baissé les bras..

A vrai dire, le tournant a eu lieu là où on s’attendait le moins.. C’est-à-dire en la Jordanie..
 Et pour cause..

Avant l’incinération de Kassassbeh, la Jordanie jouait le rôle d’arrière-base logistique pour Daech et les autres groupes armés takfiristes :

- Les villes al-Zarqah, al-Ramrha et al-Mafraq servaient de bases militaires logistiques et de ravitaillement pour les  factions pro al-Qaïda, notamment le Front al-Nosra, le mouvement Muthanna et d'autres factions.

-La Jordanie accueillait un  certain nombre de camps d'entraînement supervisés par des experts américains et pakistanais.

-La coopération était étroite entre les services de renseignement jordanien et les groupes takfiristes. Des sources bien informées du sud de la Syrie ont confirmé que le renseignement jordanien fournissait aux miliciens takfiristes les information pour localiser géographiquemenr les forces syriennes, les cibles stratégiques et les  sites militaires.



Après le crime sauvage et barbare du pilote Kassassbeh, la Jordanie est devenue la porte  pour une intervention militaire étrangère en Syrie..


- la salle des opérations conjointes Almoq qui comprend des officiers du Golfe, des Israéliens et des occidentaux a déménagé de la région al-Mefraq l'an dernier, vers Amman, avec un plus grand rôle pour les officiers du renseignement militaire israélien.

-ces derniers mois, la Jordanie a réduit ses aides humanitaires dans les camps de réfugiés syriens au nord, puis a tenté de recruter de jeunes mâles pour créer de nouveaux bataillons armés qui seront baptisés «combattre Daech» , composés de déserteurs de l’armée syrienne et formés par le renseignement jordanien.

- le renseignement jordanien a ordonné le mois dernier à l'ancien chef du gouvernement syrien, Riad Hijab, qui a fait défection, pour former une milice à partir des tribus à Deraa et au  nord de la Jordanie.

Sa mission : contrôler la frontière avec la Jordanie afin d’empêcher toute extention de la part de  Daech. Hijab était entré en contact avec des tribus irakiennes, après la chute de Mossoul entre les mains de Daech.

-Hijab a formé une milice à  l’aide de possibilités financières importantes, des armes et une variété de blindés, dirigée par  Mohammed Awad et son assistant, surnommé Abou Hatem, dont le siège est situé à Dar el-Baddaoui dans le sud-est de Deraa.

Mais encore..

Ces deux derniers jours, l’armée jordanienne a envoyé plusieurs de ses unités  à la frontière syro-irakienne, en conjonction avec l'arrivée d'un certain nombre de conseillers militaires américains et français.

Des sources militaires syriennes dans le sud ont rapporté qu’elles craignent  «une action suspicieuse de la part des forces jordaniennes en vue d’ ouvrir la voie pour une opération militaire à l'est de la Syrie».

Les sources affirment que «la Jordanie est devenue le cheval de Troie pour une intervention militaire étrangère en Syrie, au risque d’entrainer la région dans le chaos et le terrorisme, lesquels ne sauraient épargner la Jordanie ».

 

Traduit à partir du journal al-Akhbar