05-05-2024 06:02 AM Jerusalem Timing

La Grèce et la zone euro en total désaccord

La Grèce et la zone euro en total désaccord

Athènes dénonce des plans "toxiques et particulièrement catastrophiques".

La réunion des ministres des Finances de la zone euro mercredi à Bruxelles n'a débouché sur aucun accord avec la Grèce, qui "n'a pas accepté" la prolongation du programme d'aide en cours, a indiqué une source gouvernementale grecque.

"Cet Eurogroupe n'a pas débouché sur un accord. La prolongation du mémorandum n'a pas été acceptée", a affirmé cette source, selon laquelle la négociation va se poursuivre "en vue d'un accord mutuellement bénéfique" pour les deux parties sur l'avenir du financement, des réformes et de la dette de la Grèce.

"Nous ne sommes pas parvenus à une conclusion commune", a confirmé le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, lors d'un point de presse à l'issue de plus de six heures de réunion.

Nous n'avons "pas pu faire de communiqué, c'est tout ce que je peux dire", a-t-il ajouté.

"Mon ambition était d'aboutir à un accord sur les prochaines étapes pour les prochains jours. Malheureusement, cela n'a pas été possible, et donc nous allons continuer nos discussions lundi et avancer à partir de là", a-t-il insisté.

Des experts grecs et des créanciers de la Grèce (Commission, BCE, FMI) doivent travailler d'ici là pour tenter de trouver des pistes de solutions.

La réunion extraordinaire des ministres des Finances de la zone euro avait débuté vers 16h30 GMT pour tenter de rapprocher les points de vue et prendre connaissance du plan d'Athènes pour se financer à court terme.

La Grèce, représentée par son ministre des Finances Yanis Varoufakis, "a argumenté sur l'échec des mémorandums", ces accords passés depuis 2010 entre Athènes d'une part, la troïka (UE-BCE-FMI) d'autre part, et basés sur l'octroi de 240 milliards d'euros de prêts en échange d'une austérité drastique et d'une longue liste de réformes.

"C'était mon premier Eurogroupe, c'était fascinant", a déclaré M. Varoufakis, dans une brève déclaration à la presse. "Nous avons pu entendre de nombreux points de vue, et maintenant nous nous dirigeons vers la prochaine réunion lundi en espérant qu'à la fin, il y aura une conclusion optimale à la fois pour la Grèce et nos partenaires européens".

"Nous avons exprimé nos vues qui ont pour objectif la mise au point d'un nouvel accord avec l'Europe afin que la Grèce ne fasse plus la une des journaux, ne soit plus un sujet de discussion récurrent des Eurogroupes", a-t-il ajouté, en dénonçant de nouveau des plans "toxiques et particulièrement catastrophiques".

Le programme d'aide, qui doit s'achever fin février, est rejeté par le nouveau gouvernement de gauche radicale grec, qui le rend responsable de l'explosion du chômage et de l'appauvrissement de la population, avec une dette publique qui atteint des niveaux record. Au cours de l'Eurogroupe, Athènes a d'ailleurs "posé dans le débat la question de la crise humanitaire et de la dette", selon la source grecque.

Les Européens veulent convaincre Athènes de demander une extension du programme actuel, avant d'envisager des solutions pour alléger la dette, qui représente plus de 175% du PIB grec.

La décision doit être prise au plus tard lundi prochain lors de la prochaine réunion de la zone euro.