25-11-2024 02:33 AM Jerusalem Timing

Le Hezbollah à la frontière du Golan : le travail d’un an vaporisé

Le Hezbollah à la frontière du Golan : le travail d’un an vaporisé

Israël réclame le retour de l’Undof au moment où les défenses des milices s’effondrent face à lavancée de l’armée syrienne au sud de la Syrie.

Au moment où l’armée syrienne avance dans les provinces de Deraa et de Quneitra, au sud de la Syrie, les autorités israéliennes suivent de près ce qui s'y passe, et voient déjà les combattants du Hezbollah sur la ligne frontalière avec le Golan, dont ils occupent une grande partie.

Baptisée Opération des Martyrs de Quneitra, en allusion au convoi des 6 cadres du Hezbollah et du colonel des Pasdarans iraniens tombés en martyre dans un raid israélien le 18 janvier dernier, l’attaque a permis à l’armée syrienne de prendre d’importants pans de cette région, stratégique aussi bien sur le plan local, car elle constitue la porte sud de Damas, que sur le plan régional, car à cheval entre le Liban, la Jordanie et la Palestine occupée.

 

Israël réclame le retour de l'Undof

Officiellement, rapporte la chaine de télévision arabophone al-Mayadeen, le représentant de l’entité sioniste a demandé aux Nations Unies le retour des soldats onusiens de l’Undof dans cette région. Ces derniers en avaient été délogés l'an dernier par la branche armée d’Al-Qaïda en Syrie le front al-Nosra, et avec un feu vert tacite israélien.

Entre temps, les medias évoquent de plus en plus la possibilité de la présence du Hezbollah sur la ligne frontalière avec le Golan occupé.

Le travail d’un an vaporisé

Pour la 7ème chaine israélienne, «  c’est le travail complet d’un an de soutien aux anti Assad parmi les modérés qui s’est vaporisé en quelques heures ».

Sachant que l’entité sioniste n’a pas seulement soutenu dans cette région «les modérés», mais aussi les durs islamistes takfiristes de la branche armée d’Al-Qaïda en Syrie le front al-Nosra, et ce de l’aveu des Nations Unies.   

Toujours selon la 7ème chaine de télévision israélienne, « les miliciens trouvent du mal à stopper l’avancée de l’armée et le prochain objectif du Hezbollah sera sans aucun doute la prise de Tal al-Harat », rapporte le site d’information libanais al-Hadath News.

Cette dernière qui est une colline se situe à proximité de plusieurs collines Tillal al-Ahmar lesquelles se trouvent tout à fait en face de la région du Golan.   

Quneitra comme Qousseir

« Ce qui se passe à Quneitra ressemble beaucoup à la bataille que le Hezbollah avait mené à Qousseir sur la frontière syro-libanaise. Le problème réside dans le fait qu’ils réussissent à déloger les insurgés de là-bas  - et je ne vois pas que cela va arriver, mais il se peut qu’il arrive-, s’ils chassent les insurgés et parviennent jusqu’à nos frontières, je pense que c’est la dernière chose qu’Israël voudrait voir, un nouveau front avec le Hezbollah. Ils parlent dès maintenant d’une résistance populaire et de la formation d’un front uni », s’est inquiété  le chroniqueur des questions sécuritaires pour la chaine 2 de télévision israélienne Ehud Yaari.

Rappelant que les combats se situent à 10 kilomètres de la ligne des forces de démarcation du Golan, Yaari s’est posé la question de savoir la réaction d’Israël, surtout après les déclarations lancées le mois passé, sur le refus de permettre au Hezbollah former une base dans cette région.

Quant à la chaine 10 de télévision israélienne, la plus proche de l’armée israélienne, elle voit dans ce qui se passe au sud de la Syrie comme étant « la récurrence du scénario de Chébaa dans le Golan ».

La participation de combattants du Hezbollah à cette bataille a été reconnue par une source militaire syrienne pour l’AFP à partir de lundi.

 

Une bataille préventive

Pour des observateurs arabes, cités par la chaine de télévision arabophone AlMayadeen, l’offensive de l’armée syrienne est avant tout une opération préventive car elle a empêché la mise à exécution d’une attaque de grande envergure préparée contre la capitale syrienne par les milices de cette région.
L’opération s’adresse aussi à la Jordanie, dont les ingérences dans cette région syrienne ne connaissent pas de répit.

«  Cette situation-là n’est plus admis, comme une voiture de transport des déchets qui jettent les miliciens en Syrie, après leur avoir fait subir un entrainement militaire nécessaire en coordination avec les Américains », s’offusque l’un d’entre eux, rapporte al-Hadath News.      


Terrain

Sur le terrain, après avoir sécurisé les localités Der Maker, Der Adass et al-Danaji, ainsi que les collines Tallet Arouss, Tallet Sarjat, Tallet Msayyeh et Tallet Merii, au nord de la province de Deraa, les troupes gouvernementales avancent vers l’est de Deraa, et plus precisemenet Kherbet Sultanet et Tallat Fatima qui sont sous les tirs de l’artillerie de l’armée syrienne, ainsi que vers l'Kfar Chams à l’ouest de la province de Deraa

Selon le correspondant de notre chaine de télévision al-Manar au sud de la Syrie, l’armée procède dans son opération par avancées horizontale et verticale, et ne se contente seulement d’attaquer les positions des milices. Ce qui lui permet de gagner en géographie et de dérouter en même temps les miliciens.

Le correspondant d’al-Manar assure aussi que l’axe des combats se situe entre Kherbet-Sultanet, Habbariyé et Kfar Chams.

Cette dernière étant le bastion militaire des milices, dont la branche armée d’Al-Qaïda, le front al-Nosra, les Bataillon al-Fourqane, Tawhid al-Oumma( Unifier la Nation) et les combattants de la vallée du Hourane.

Selon al-Akhbar, les divergences y avaient éclaté entre les milices de l’Armée syrienne libre (ASL) et nombreuses d’entre elles ont quitté la localité où il ne reste plus que les éléments du Nosra et leurs alliés. La milice d’Al-Qaïda détient des missiles anti char de type Taw et d’autres équipements américains ainsi qu’un réseau de communication codé difficile d’être intercepté.

C’est le face-à-face qui confrontera le Hezbollah au Nosrat, voient déjà certains observateurs.