Des voix s’élèvent en France pour contester le financement en provenance de certains pays arabes, notamment du Golfe.
Le Premier ministre français Manuel Valls a déclaré jeudi vouloir des mesures pour empêcher le financement de l'islam de France par "un certain nombre de pays étrangers" et s'est de nouveau inquiété de l'influence des Frères musulmans et des salafistes.
"Comment accepter que l'islam de France reçoive des financements d'un certain nombre de pays étrangers, quels qu'ils soient? C'est une première question qui doit être posée", a dit M. Valls qui était interrogé au Sénat.
Le Premier ministre a estimé nécessaire de "prendre un certain nombre de mesures pour, demain, empêcher ces financements, notamment quand ils confortent un certain nombre de comportements".
Régulièrement, des voix s'élèvent en France pour contester le financement en provenance de certains pays arabes, notamment du Golfe, des mosquées dans le pays.
Manuel Valls a dans le même temps appelé à "désigner" "ceux qui, à l'extérieur ou à l'intérieur de notre pays, cherchent à changer la face de l'islam".
Il faut selon lui "s'inquiéter notamment de l'influence des Frères musulmans, s'inquiéter de l'influence d'un certain nombre de groupes salafistes qui se retrouvent dans un certain nombre de quartiers".
Le Premier ministre a évoqué également l'influence "particulièrement inquiétante" de ces groupes "dans la mouvance tchétchène".
Déjà lundi, Manuel Valls avait estimé qu'il fallait "combattre le discours des Frères musulmans dans notre pays" ainsi que "les groupes salafistes dans les quartiers" défavorisés.
La dénonciation du salafisme est très courante, d'autant que cette mouvance influencée par le wahhabisme saoudien a gagné du terrain dans les mosquées, jusqu'à en contrôler une centaine (sur environ 2.300) aujourd'hui.
La critique frontale des Frères musulmans est moins répandue aujourd'hui au plus haut niveau de l'Etat. Cette sensibilité qui défend un islam à la fois réformiste et plutôt conservateur engagé dans le champ social et politique, est représentée par l'Union des organisations islamiques de France (UOIF).
M. Valls a par ailleurs annoncé que son ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve engagerait "dans les prochains jours" un cycle de consultations sur l'avenir de l'organisation du culte musulman en France.
Douze ans après sa création pour représenter auprès des autorités quelque 5 millions de croyants - dont environ 2 millions de pratiquants -, le Conseil français du culte musulman (CFCM) échoue à remplir cette mission, dénoncent de nombreux responsables religieux et politiques.
Avec AFP