25-11-2024 07:26 PM Jerusalem Timing

USA : Un milliardaire juif menace d’humilier les élus US anti Netanyahou

USA : Un milliardaire juif menace d’humilier les élus US anti Netanyahou

Le lobby pro israélien se mobilise pour briser le front des démocrates autour d’Obama.

Signe inéluctable de la mainmise aux limites de l’arrogance du lobby sioniste pro israélien au cœur même de la super puissance américaine, qui se veut guide du monde démocratique : ses ténors se permettent de menacer publiquement les représentants du peuple américain, en toute impunité, et se croient tout permis lorsqu’il s’agit de défendre l’entité sioniste.

L’affaire du  discours que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou voudrait prononcer contre tout accord nucléaire avec l’Iran, devant les deux chambres du Congrès, le 3 mars prochain, à l’insu de la Maison blanche, en est une nouvelle incarnation, voire des plus flagrantes.

Le milliardaire juif américain (pro Likoud), Sheldon Adelson a menacé vendredi publiquement d’user de tout son argent pour humilier et empêcher la réélection de tout élu au Congrès qui boycotterait l’intervention de Netanyahou, a révélé ce vendredi le site « Le Monde juif ».

En stigmatisant ce qu’il considère être « la pression de l’administration Obama» sur de nombreux élus démocrates qui ont annoncé ou envisagent de boycotter le discours du dirigeant israélien, le site pro israélien trouve normale qu’Adelson lance ses avertissements, et déploie ses efforts pour briser tout effort de solidarité entre les élus  démocrates et le président tout autant démocrate.

Pourtant, et selon l’AFP, ce sont seulement deux sénateurs du groupe démocrate qui ont affiché ne pas vouloir assister au discours à l’allocution du chef du Likoud : Patrick Leahy, figure imposante du Sénat, ainsi que le sénateur indépendant et membre du groupe démocrate Bernie Sanders.

Ne pouvant faire autrement, du fait qu’il est tout de même vice-président, Joe Biden a lui aussi osé ce défi, mais s’est efforcé de bien le maquiller. Il a attribué son absence au discours à un déplacement à l’étranger. Ce dernier a été  « récemment programmé », rapporte le site Le Monde Juif qui ne manque pas l’occasion d’afficher ostensiblement l’influence dont jouissent les ténors sionistes, les menaces qu’ils profèrent, et les désistements mesquins des responsables américains.

Parmi les acteurs de cette campagne de pressions, figurent l’ambassadeur d’Israël aux Etats-Unis, ainsi que  le chef de la Knesset Yuli Edelstein qui a fait le déplacement, pour rencontrer son homologue américaine, Nancy Pelosi, et obtenir qu’elle brave le mécontentement d’Obama et assiste au discours.

Le poids de ce lobby est tel que ses pressions se répercutent aussi sur l’opinion des Américains, qui affichent des positions contrastantes voire contradictoires sur cette affaire.

Dans un sondage réalisé par Huffington Post depuis quatre jours, (sur un échantillon de 1.000 personnes), ce sont 47% qui qualifient la visite du Premier ministre israélien « d’incongrue », (contre 30% à penser le contraire) ; et ils sont en même temps et paradoxalement 46% qui pensent que leurs élus devraient assister au discours (contre 24% le contraire). Concernant la participation des élus, force est de constater que 30% se sont abstenus de répondre. Signe de malaise si ce n’est d’appréhension  à afficher une position claire.

Sur cette question, un clivage entre blancs et noirs s’est installé dans le corps des électeurs démocrates. 67 % des noirs s’opposent à toute participation au discours contre 47% chez les blancs (et 55% chez les Hispanophones).
Sachant que la plupart des élus noirs ont décidé de boycotter le discours, le qualifiant « d’irrespectueux » au président.   
 
Il semble aussi que la crispation se soit étendue vers la relations entre les juifs américains eux-mêmes, entre la Ligue Contre la Diffamataion et l’organisation J-Street.

Alors que le Premier ministre israélien veut se présenter dans son discours comme étant « le représentant des tous les juifs du monde », J-Street mène campagne contre lui dans tous les Etats-Unis, sous le slogan « Je suis Juif et Netanyahou ne me présente pas ».

Pour sa part, Abraham Foxman le chef de la Ligue, reproche à J-Street de rejeter l’engagement et la responsabilité du gouvernement israélien à l’encontre des juifs du monde et de  vouloir écarter les juifs des USA d’un Premier ministre élu légitimement « au moment où les négociations entre l’Occident et l’Iran ont atteint une phase cruciale ».

Alors que le gouvernement israélien est persuadé qu'Obama compte coute que coute finaliser un accord avec l'Iran, les pro israéliens sont mobilisés plus que jamais pour le briser.

A ne pas manquer de voir qui aura le dernier mot dans ce bras de fer.