Sayed Nasrallah a appelé à la mise en place d’une stratégie défensive contre Daesh.
Le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah a mis en garde contre les menaces que représente le groupe terroriste Daesh sur tous les pays de la région. S'exprimant au cours de la commémoration de la journée des leaders martyrs de la résistance islamique libanaise, Sayed Nasrallah a énuméré les atrocités commises par les terroristes contre les multiples peuples de la région, affirmant que ceux-ci constituent désormais une menace pour le monde entier. Sur ce point, Sayed Nasrallah a appelé les pays arabes mais aussi les différentes parties libanaises à mettre en place une stratégie de défense contre Daesh et sa soeur al-Nosra, citant les points essentiels visant à contrecarrer leur action.
Il a répondu entre autre à ceux qui appellent le Hezbollah à quitter la Syrie et précisé que ceux qui critiquent la position de son parti sur la situation à Bahreïn n'ont pas le droit de le faire, puisqu'ils sont derrière la guerre et la destruction de la Syrie.
Dans ce qui suit les principaux points du discours de Sayed Hassan Nasrallah:
"Que la paix de Dieu soit sur vous. Au début je salue votre présence en cette journée consacrée à commémorer le souvenir des leaders martyrs de la résistance. Avant de commencer mon discours, je voudrais condamner fermement le crime odieux et criminel commis par les terroristes de Daesh contre des travailleurs égyptiens en Libye, un crime insupportable à tous les plans, religieux et moral. Nous adressons nos condoléances à leurs familles opprimées, à l'église copte, au peuple égyptien, au gouvernement égyptien, et nous exprimons notre tristesse et notre sympathie pour cette calamité qui, en réalité, nous a frappé tous. Elle a frappé l’Islam et le Christianisme, et tout homme doté d’un esprit et d’une âme.
Je voudrais au début parler de l’occasion que nous commémorons, et passer ensuite aux questions liées au Liban et à la région.
Comme à chaque année, nous commémorons ensemble le souvenir des leaders martyrs, Sayed Abbas Moussaoui –notre secrétaire général, notre maitre, notre inspirateur, sa femme érudite et combattante Oum Yasser et son enfant Hussein, son éminence cheikh Ragheb Harb – cheikh des martyrs de la résistance islamique - et le grand dirigeant martyr Hajj Imad Moughniyeh. Ils sont le pilier de notre ténacité et de notre victoire. Nous commémorons leur souvenir pour notre profit, pour le profit de nos fils, de nos jeunes générations… Nous commémorons leur martyre pour que le passé proche que nous avons vécu, que nous avons réalisé ensemble, que ce passé lié à notre présent demeure vivant dans notre esprit et qu'il soit fortement présent dans la conscience de nos fils et des nouvelles générations.
Cette époque passée, surtout celle s’étendant de la mise en place d’Israël en 1948, aux guerres de 1967 et de 1973 qui s’en sont suivies, aux événements au Liban, à la résistance lancée par le peuple palestinien, et ensuite à la résistance de Sayed Moussa Sadr (que Dieu le fasse retourner sain et sauf avec ses compagnons), à Camp David, à la victoire de la révolution islamique en Iran que nous fêtons en ces jours, c’est une époque très riche en leçons, défis, expériences, défaites, et victoires, et nous ne pouvons avoir une approche convenable, objective et correcte par rapport à notre présent et aux défis de l’avenir sans que cette expérience ne soit présente et vivante en nous.
Les leçons de cette époque constituent une école humaine, culturelle, djihadiste et religieuse très importante à nos yeux, surtout que nous avons toujours besoin de ces martyrs, de Sayed Abbas, d’Oum Yasser, du cheikh Ragheb Harb, et du Hajj Imad, comme modèles à suivre pour apprendre d'eux comment vivre en austérité lorsque les richesses pleuvent de partout, comment être modestes lorsque nous réalisons des exploits, comment être braves face aux épreuves et aux tourmentes, et comment être sages face aux fitnas et complications.
Nous apprenons d'eux comment poursuivre le combat lorsque les autres se fatiguent, comment se sacrifier sans limites lorsque c’est nécessaire, et comment avoir confiance en Dieu, en notre nation et en nos combattants lorsque les épreuves et les difficultés nous entourent.
A l’époque où Israël occupait nos terres, Sayed Abbas, cheikh Ragheb et Hajj Imad ne parlaient jamais de l’expulsion de l’ennemi du Sud. Ils prônaient toujours la vision selon laquelle Israël disparaitra à jamais au moment où l'ennemi était fort, occupait notre territoire et emprisonnait nos jeunes et nos femmes.
Nous étions faibles et ils parlaient d’une position de force. Voilà comment nous nous inspirons d’eux la vision, la confiance et l’espoir, et le plus important comment nous apprenons la sincérité et l’honnêteté et comment être à la hauteur des responsabilités : la responsabilité de préserver les exploits des martyrs et des combattants, de faire face aux défis actuels difficiles, d’assurer un avenir digne à notre peuple et notre nation. Pour cette raison, nous évoquons toujours leur biographie, leur comportement, leur moral, leur action, leur jihad et leurs sacrifices, pour permettre aux jeunes et aux générations de tirer des leçons.
Depuis 33 ans à ce jour, des milliers de jeunes qui avaient la vingtaine, ont pris part au jihad. De nombreux d'entre eux sont tombés en martyre, d'autres sont morts malades comme récemment l’un des grands chers dirigeants de la résistance Hajj Mostapha Chehadé, et d'autres ont souffert de l'incarcération dans les prisons de l'ennemi. Ces combattants traduisent le verset coranique : « Il est parmi les croyants des hommes qui ont tenu loyalement leur engagement vis-à-vis de Dieu. Certains d'entre eux ont déjà accompli leur destin, d'autres attendent leur tour. Mais ils n'ont jamais rien changé à leur comportement ».
Certains jeunes, dont certains de la première génération, sont tombés en martyre et ont tenu à leur engagement, alors que d’autres sont récemment morts dans l’opération de Qouneitra dans la dernière agression israélienne. Les fils de la première génération sont d’importants contributeurs dans la réalisation des victoires.
Cette année, la journée des leaders martyrs coïncide avec la mort en martyre du jeune fils de Hajj Imad, Jihad, qui est monté sur cette tribune pour renouveler son engagement de suivre la voie de son père, et d’affirmer son appartenance et son choix au chemin de la résistance. Il pouvait poursuivre ses études universitaires et aller à la cherche de sa vie, mais il a laissé tout de côté et est allé dans le Golan, à Qouneitra où il est tombé en martyre.
Le sang du martyr Jihad a ravivé beaucoup le sang du Hajj Imad. Tout le monde a senti comme si Hajj Imad était tombé en martyre une deuxième fois. Ce martyre a démontré que le souvenir de ce grand dirigeant demeure fort tant chez nous que dans l'esprit de l'ennemi, hanté toujours par ses exploits.
Passons à certaines questions concernant le Liban:
Premièrement, et à l'occasion de la commémoration de l'assassinat du président martyr Rafic Hariri le 14 février, nous présentons nos condoléances à sa famille, ses partisans, son courant et aux familles des victimes de cet attentat douloureux et très dangereux dont nous souffrons toujours au Liban de ses séquelles.
Stratégie nationale contre le terrorisme
Deuxièmement, face au danger du terrorisme qui menace le Liban et la région, nous, au Hezbollah, soutenons l'appel à mettre en place une stratégie nationale de défense pour faire face au terrorisme. Je pense que les dirigeants libanais et les forces politiques libanaises peuvent se mettre d’accord sur ce point. Cette tâche s’avèrerait moins difficile que celle de la stratégie défensive face à Israël. Nous sommes en mesure de converger sur le fait que le terrorisme est notre ennemi, mais diverger malheureusement sur Israël. En tout cas, nous sommes pour la mise en place d’une stratégie nationale pour la lutte contre le terrorisme.
Avant de continuer mon discours, je voudrais remercier nos partisans dans la Banlieue Sud et à Beyrouth qui se sont abstenus de tirer en l'air comme je les ai priés il y a quelques jours à l'occasion de cette commémoration. Nous avons toujours confiance en vous et nous allons coopérer ensemble sur les plans médiatique, culturel, et politique pour en finir avec ce phénomène.
De retour à mon idée sur la stratégie de défense, celui qui assume cette responsabilité est le gouvernement, mais aussi le Parlement. Le parlement présente une initiative, tient un dialogue national, et suivre la procédure. Cette procédure a besoin d’une discussion, mais en principe nous appelons à une mesure pareille.
Troisième point : la question du plan sécuritaire dans la Békaa. Nous réitérons notre soutien absolu et illimité à ce plan, et nous considérons qu’il est venu en retard. Nous appelons à sa poursuite et à son activation. La région de la Békaa a tant souffert des voleurs, des troubles sécuritaires, des corrompus, des enlèvements en échange de rançons, des intimidations contre la population. Le plan sécuritaire a montré son efficacité. L’Etat est la partie la plus apte à assumer cette responsabilité, et nous soutenons l’Etat, l’armée, les forces sécuritaires et le gouvernement pour régler la situation sécuritaire. Pour cette raison, le plan sécuritaire doit se poursuivre pour débarrasser la région des voleurs et des meurtriers.
Mais à côté de ce plan sécuritaire dans la Békaa, nous avons besoin de deux choses :
1- Un plan pour le développement vital de la Békaa. Si l’Etat veut imposer son contrôle et sa souveraineté, il devra mener des projets de développements : des hôpitaux, des routes, des opportunités de travail, de l’eau, de l’électricité, tout ce qui est nécessaire pour assurer une vie digne à la population, que ce soit dans la Békaa, au Hermel, mais aussi à Tripoli et à Akkar, la population a besoin de projets vitaux.
2- Résoudre le problème de dizaines de milliers de personnes recherchées pour des raisons banales ou très anciennes. Il n’est pas correct que des dizaines de citoyens soient recherchés et arrêtés aux barrages pour des raisons très simples.
Lutte contre Daesh: échéance cruciale
Par ailleurs, je voudrais parler d'une échéance cruciale et prochaine. Je n’entrerai pas dans les détails. Je veux juste souligner que cette échéance aura lieu après la fonte de la neige. De l'autre côté de l'Anti-Liban, dans les montagnes et les collines du jurd d’Aarsal, une grande échéance attend les Libanais. Daesh et al-Nosra sont déployés à Aarsal, au long de la frontière montagneuse.
Ils sont inactifs actuellement à cause de la neige. L'Etat doit se décider comment faire face à ce danger qui menace nos villages et tout le monde. Sachez que ces terroristes peuvent être vaincus facilement, mais nous avons juste besoin d’une décision et d’une volonté nationale. Nous devons prendre une position claire avant cette échéance.
En cette occasion, nous renouvelons notre salutation aux jeunes déployés aux sommets des montagnes, hautes de 2000 et de 2500 mètres, malgré le froid et la neige. Des officiers, des soldats de l’armée et des forces de sécurité, des combattants de la résistance sont présents dans la région et empêchent les attentats terroristes et l’envoi des voitures piégées aux différentes régions libanaises. Nous saluons et apprécions leur patience et leur ténacité devant les multiples tempêtes et la neige.
Attachement à l'accord d'entente avec le CPL
Sur un autre plan, et à l’occasion de la signature de l’accord d’entente entre le Hezbollah et le Courant patriotique libre, nous insistons sur l'importance de cet accord, dont l’importance se révèle de jour en jour. Ses effets positifs se font voir sur la situation politique au Liban et dans la région. La position adoptée face à la résistance, qui fait partie des tous les défis, les résultats et les victoires de la région, est l’un des effets positifs les plus importants dudit accord. Nous appelons à approfondir la relation entre le Hezbollah et le Courant patriotique libre, et à ancrer cette entente.
Appel à d'autres ententes
Nous appelons aussi toutes les parties libanaises à conclure des accords pareils sur le plan national. Nous souhaitions à l’époque que ledit accord s’élargisse pour englober d’autres composantes libanaises. Peut-être que certaines clauses suscitent quelques sensibilités. Laissons-les de côté. Si deux parties, deux courants, trois parties ou plus, décident de conclure un accord d’entente, nous allons tous nous y rallier. Tout ce qui peut rassembler les Libanais et multiplier les points de convergence, nous sommes en sa faveur pour le profit du pays.
Reprendre les efforts pour la présidentielle
Concernant l'échéance présidentielle, nous appelons, non pas à poursuivre les efforts internes, parce que ces efforts n’existent pas. Nous appelons à reprendre les efforts internes nationaux et vous savez où, comment et avec qui traiter à ce sujet. A tous ceux qui sont soucieux de mettre fin au vide présidentiel et de réactiver l’action des institutions au Liban, je leur dis de ne pas attendre les changements régionaux et internationaux.
N’attendez pas les résultats des pourparlers nucléaires iraniens, ni le dialogue irano-américain, ni le dialogue irano-saoudien: n’attendez rien au niveau de la région, cette région qui se dirige vers plus de crises et de conflits. De nouveaux fronts seront ouverts. Par le passé, nous disions parfois que telle personne n’est pas libre pour dialoguer avec l’autre. Dans l’avenir, personne ne le sera. Si nous sommes sérieux, si nous sommes vraiment souverainistes, venons alors reprendre les efforts internes nationaux pour mettre fin à cette question et mener à bout l’échéance présidentielle.
Soutien à l'action du gouvernement
Par rapport au gouvernement, nous soutenons son action, et ceci est une nécessité nationale. Les Libanais n’ont pas d’autres choix. La seule alternative à ce gouvernement est le vide et la perdition, et je ne pense pas qu'une quelconque partie accepte ce choix. Nous devons faire tous les efforts pour que le gouvernement continue de se réunir et régler les différends.
Résultats positifis du dialogue Hezbollah-Futur
Nous sommes toujours engagés dans le dialogue avec le courant du Futur et nous aspirons à la réalisation de ses objectifs concrets. Ce dialogue a permis d’aboutir à des résultats positifs pour l’instant, selon le plafond fixé dès le début. Laissez de côté ce qui est dit dans les tribunes. Nous sommes d’accord sur l’ordre du jour, et selon cet ordre les résultats sont positifs et nous espérons arriver à une bonne fin pour le profit des Libanais et du Liban. D’aucuns sont contrariés, et disent des choses inconvenables. Nous devons avec nos partisans supporter et surmonter tout ce qui est dit pour le bien du pays.
Et nous soutenons tout dialogue entre les différentes composantes politiques libanaises, quel que soit le titre de ce dialogue, et ses résultats. C’est le meilleur choix possible devant les Libanais.
Passons aux questions régionales liées au Liban:
Depuis des décennies, deux logiques opposent les Libanais. D’aucuns appellent à mettre le Liban à l'écart de tout ce qui se passe dans les pays voisins et dans la région. Ils appellent à ne pas s’ingérer dans les pays voisins. Ces belles paroles théoriques ne sont pas nécessairement appliquées en réalité.
Théoriquement, il existe une logique qui stipule de ne pas s’ingérer politiquement, médiatiquement ou militairement dans les autres pays. C’est la politique de distanciation prônée par certains Libanais sous prétexte que le Liban ne peut supporter ces conditions, surtout qu’il souffre de complications difficiles. La plupart des Libanais font partie d’un axe régional quelconque et s’ingèrent dans les affaires de la région.
Cette logique est en réalité irréaliste. L’histoire, la géographie, la démographie, la sécurité, la vie en paix sont tous des facteurs naturels. Par exemple, si une tempête de neige frappe la région, nous ne pouvons, en tant que Libanais, exiger de cette tempête qu’elle ne frappe pas le Liban. On ne peut dire : nous sommes à l’abri des tempêtes, à l’abri de la neige et des pluies. Nous ne pouvons prétendre que nous avons notre propre neige et notre propre pluie, que le Liban est une partie du paradis et que nous n’avons rien à voir avec les autres.
Depuis toujours, le Liban est affecté par ce qui se passe dans la région. L'usurpation de la Palestine par Israël a eu par exemple des répercussions directes sur le Liban et la région. Tout ce qui a eu lieu dans la région se reflète sur le Liban.
Le sort des pays dépend de la région
De nos jours, le Liban est plus que jamais affecté par ce qui se passe dans la région. Aujourd'hui, le sort du Liban n’est pas seulement décidé au Liban, tout comme le sort de la Syrie, de l’Irak, de la Jordanie, de la Libye, de l’Arabie Saoudite, du Bahreïn et du Yémen…
Le sort chaque pays se décide par rapport à celui de la région. Toute la région a été remuée et elle est en train d’être remodelée. Celui qui veut déterminer le sort du Liban doit contribuer à la détermination du sort de la région entière. Et celui qui se dérobe à cette responsabilité, est en train de demander aux autres de déterminer son propre sort. Aujourd’hui, le sort des pays de la région se détermine dans la région. Plus encore, le sort du monde entier est en train d'être élaboré dans notre région. Allons-nous vers une destruction des pays de la région ou vers un remodelage de cette région?
Nous considérons que ce qui se passe de la région fixe l'avenir et le sort du Liban. On ne peut dissocier le pays des événements en cours dans la région.
Je voudrais dire une chose: celui qui critique notre position sur Bahreïn, et prétend que notre position affecte les relations avec ce pays, je lui réponds: celui qui a pris part à la guerre en Syrie, acheminé des armes, et tué son peuple, n'a pas le droit de critiquer une position verbale de notre part, surtout que notre position a toujours appelé au dialogue et à l'entente entre le gouvernement Bahreïni et l'opposition. Au lieu que ces autorités saluent cette position positive, elles font la sourde oreille et menacent de chasser les Libanais de leur territoire si nous commentons une fois de plus ce qui se passe dans ce pays.
Ces autorités sont effrayées et ne peuvent adopter autre que la politique de lutte contre l'opposition.
La menace de Daesh
Passons à la question régionale: nous avons dit que ce groupe représente une menace pour la région, pour tous les pays arabes, voire pour la religion islamique. Aujourd'hui, le monde entier a réalisé que le courant takfiriste représente une menace existentielle, à l'exception d'Israël qui dit que Daesh et al-Nosra ne sont pas une menace.
Il est de droit d'Israël de penser ainsi parce que tout ce qu'a fait Daesh sert les intérêts d'Israël. Ce groupe terroriste use des scènes hollywoodiennes pour décapiter les otages coptes égyptiens, bruler le pilote jordanien… Daesh n'a pas d'action à mener en Palestine. L'action de Daesh vise la Mecque et la Médine. Aujourd'hui, ils ont nommé un dirigeant de ce groupe à la Médine et à la Mecque.
Cherchons le rôle du Mossad, de la CIA et des renseignements britanniques dans le soutien à l'action de Daesh. Ce groupe a fait tout ce qui sert les intérêts du Mossad et de la CIA. La ministre italienne de la défense a récemment appelé à lancer une campagne internationale pour exterminer Daesh en Libye parce que le terrorisme se trouve à 350 km de l'Italie et menace ainsi son pays. Que les dirigeants du 14 mars m'entendent bien. Cette ministre tire la sonnette d'alarme parce que les terroristes sont à 350 km de son pays alors que Daesh se trouve dans les jurd libanais et les dirigeants du 14 mars mettent en doute notre action de lutte contre ce groupe terroriste...
Stratégie de lutte contre Daesh
Nous sommes tous invités à combattre Daesh, et nous appelons à une stratégie efficace au niveau de toute la nation. Les peuples, les armées, les oulémas et autres sont concernés par ce combat:
- Il faut considérer que la lutte culturelle et spirituelle est une défense de la religion islamique. Tout comportement fait par un musulman quelconque ne peut être qualifié d'islamique que s'il est en accord avec l'Islam et la nature humaine. On ne peut attribuer un acte méprisable à la religion islamique. Nous considérons à travers notre lutte contre Daesh que nous sommes en train de protéger la religion islamique pure du prophète Mohammad, et les lieux saints de l'Islam. Pour cette raison, nous irons au bout de ce combat à l'instar du combat de l'Imam Hussein, petit-fils du prophète. Savants, écrivains et intellects doivent contribuer à protéger la religion de Dieu.
- Les médias doivent être sur les gardes et ne pas servir les intérêts de Daesh. Certains médias servent ces terroristes sans le savoir même. Sachez que les peuples de la région ne sont plus en mesure de supporter les atrocités de ces terroristes.
- Daesh et le front al-Nosra ne font qu'un. Cessez ce jeu qui qualifie les éléments de Daesh de terroristes et ceux d'al-Nosra de révolutionnaires. Les divergences entre eux concernent seulement l'identité du dirigeant à désigner à leur tête.
- Les pays de la région doivent contribuer à geler et cesser les combats dans les différents pays. Aujourd'hui, il existe deux priorités majeures: Faire face au projet sioniste qui détruit les maisons et les lieux saints en Palestine et combattre le terrorisme.
Les pays du Golfe sont aussi menacés, mettez de côté les haines et la rancune, et venez contribuer à freiner Daesh. Adoptons une politique différente en Irak. Au lieu que les chaines satellitaires des pays du Golfe attisent la haine sectaire en Irak qui connait un processus politique, soutenez plutôt ce processus.
Vous avez été vaincus au Yémen: Cherchez les raisons de cette défaite. L'objectif de Daesh était dès le début de prendre le contrôle du Yémen et de la Mecque. Au Yémen, vous devez adopter aujourd'hui une approche calme pour ne pas faire imploser ce pays. Optez pour le dialogue avec le mouvement Ansarullah qui s'est montré ouvert à tout dialogue.
A Bahreïn, les réformes sont un besoin populaire et une nécessité.
En Syrie, les combats ne mèneront nulle part. Permettez à l'opposition non takfiriste de se mettre à la table du dialogue. Le régime a affiché sa volonté de dialoguer avec l'opposition.
Au Liban, donnez le feu vert aux Libanais pour choisir un président.
- Les peuples de la région ne doivent pas s'attendre à une stratégie internationale et américaine. Nous devons faire face de nos propres forces à ce courant terroriste.
Projet maléfique des USA
Les Etats-Unis volent le pétrole de la région, pillent l'argent (des centaines de milliers et de milliards de dollars) sous prétexte de combattre Daesh. Les Etats-Unis détruisent la région entière pour le service d'Israël et de leurs propres intérêts. Washington n'a pas hâte de résoudre l'affaire de Daesh avant la date des élections présidentielles. Celui qui mise sur les Américains mise en effet sur des illusions.
Nous ne devons attendre personne, ni la communauté internationale, ni les Etats-Unis.
Comme l'ont fait la résistance au Liban et celle en Palestine, elles ont combattu l'ennemi et triomphé. Elles n'ont attendu ni l'Otan, ni la communauté internationale. En Irak, le peuple a vaincu Daesh à Diyala, Salahedine, Anbar et ailleurs avant l'arrivée de la coalition internationale.
En Syrie, on n'a attendu personne pour chasser Daesh de Qousseir, du Qalamoune et d'autres régions du pays.
Appel à rejoindre le Hezbollah en Syrie
Vous seriez étonnés de ma demande: A ceux qui nous appellent à quitter la Syrie, je les appelle à aller ensemble en Syrie. Je leur demande aussi d'aller en Irak, et à tout endroit dans le but de faire face à cette menace et de protéger le Liban et le peuple libanais. C'est ainsi qu'agissent les grands pays.
A l'ombre des événements en cours, venons débattre ensemble de notre logique et de la vôtre. Avant la fonte de la neige dans l'Anti-Liban, j'appelle à une étroite coopération entre les deux armées libanaise et syrienne, j'appelle les gouvernements libanais et syriens à régler le dossier des réfugiés.
Depuis toujours, depuis notre jeune âge, nous avons œuvré pour protéger le pays. Aujourd'hui encore, le convoi des martyrs se poursuit et nous allons persévérer sur cette voie jusqu'à ce que Dieu nous départage.
Et que la paix de Dieu soit sur vous.