Dumas a rejeté l’expression "islamo-fascisme" employée lundi matin par Manuel Valls.
Sur l'antenne de France 24, l'ancien ministre de François Mitterrand, Roland Dumas, a réitéré ses propos sur "l'influence juive" de Manuel Valls. "Quand je pense quelque chose, je le dis", a-t-il déclaré.
Lundi 16 février, sur France 24, l'ancien ministre (PS) des Affaires étrangères, Roland Dumas, a une nouvelle fois soutenu que Manuel Valls était probablement sous "influence juive".
Des propos qu'il avait tenus le matin même sur RMC et BFMTV en évoquant ses "alliances personnelles" et, sans la nommer, l'épouse du Premier ministre, Anne Gravoin. "Chacun sait qu'il est marié avec quelqu'un, quelqu'un de très bien d'ailleurs, qui a de l'influence sur lui", avait-il déclaré.
"Quand je pense quelque chose, je le dis […]", a-t-il assumé sur France 24 tout en réfutant l’accusation de l’antisémitisme. "Mais vous voyez de l’antisémitisme partout ! […] Je ne suis pas arrivé à l’âge où je suis pour dire : ‘je ne sais pas… je vais réfléchir…’" Quant à la déferlante de réactions qu’il a provoquée dans la matinée, Roland Dumas semble s’en amuser : "Comme diraient les Suisses, j’ai mis le feu au lac".
Ses déclarations ont pourtant provoqué un tollé dans la classe politique française. Manuel Valls a dénoncé des propos "qui ne font pas honneur à la République". Le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale Bruno Le Roux s'est dit "révulsé par les propos de monsieur Dumas". "A un moment où il faut combattre l'antisémitisme, c'est honteux". Proche de Manuel Valls, le sénateur PS Luc Carvounas a dénoncé des "propos nauséabonds".
Le CSA instruit un dossier
Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a annoncé qu'il instruisait un dossier, sans préciser ce qui était visé exactement dans cette enquête.
Le Premier ministre est régulièrement attaqué dans les milieux proches de l'extrême droite et ceux proches de Dieudonné M'Bala M'Bala, qui le qualifient "de petit soldat israélien veule et docile".
Dans un dossier consacré à Valls le 30 janvier 2014, le très droitier hebdomadaire Valeurs Actuelles écrivait notamment que "de nombreuses sources, place Beauvau, attestent du ‘jusqu'au-boutisme’ d'Anne Gravoin, elle-même membre de la communauté juive, dans la lutte contre l'humoriste controversé [Dieudonné]. Une influence qui expliquerait que Manuel Valls ait mis tout son poids dans un combat pourtant loin d'être prioritaire".
L’ancien ministre de Mitterrand a par ailleurs rejeté l'expression "islamo-fascisme" employée lundi matin par Manuel Valls. "Le fascisme, c'était pas ça, l'hitlérisme non plus, il ne faut pas exagérer". "Il y a une sorte d'escalade qui se produit, moi j'appelle à la raison", a-t-il dit.
Il s'est enfin dit "assez sévère" sur la politique extérieure actuelle de la France qui n'est "plus indépendante. La meilleure preuve : elle a des complexes dans la politique actuelle. Elle devance et va plus loin" que les États-Unis. Dans le dossier syrien, "c'étaient les Américains qui nous freinaient, c'est un comble".
Avec AFP