L’armée syrienne se trouve aux portes de Noubbol et Zahra, assiégées depuis juillet 2013.
Comme si l’armée syrienne s’attelle pour sécuriser ses régions frontalières. Parallèlement à l’opération menée au sud de la Syrie, limitrophe de la Jordanie et de la Palestine occupée, sans omettre celle du Qalamoune proche du Liban, elle a déclenché une bataille décisive dans le nord syrien, et plus précisément dans la province nord d’Alep, limitrophe de la Turquie.
Derniers exploits : des militaires réguliers sont entrés dans la localité assiégée de Zahra après avoir infiltré les défenses des miliciens, mais la localité n’est pas encore libérée.
Les dernières informations avaient rendu compte que l’armée se trouvait à deux km de cette localité et de sa jumelle Noubbol, toutes deux chiites, et assiégées depuis juillet 2013. Ce mardi encore, elles ont essuyé des obus de mortiers meurtriers qui ont couté la vie à certains de leurs habitants.
Cette avancée a été possible grâce à la prise du camp de Handarate. Et depuis, les conquêtes se sont succédé : Bachkoy, Ritane et Hardetrine ont été libérés (à 12 km d'Alep).
Des batailles ont eu lieu dans la région de Castello et l’armée y a contrôlé plusieurs de ses fermes, dont Mallah.
En même temps, l’armée a ouvert un deuxième front, au nord-ouest de la ville d’Alep, et plus précisément à Chihane al-Maamel, laquelle constitue le dernier nœud pour boucler le siège sur les quartiers est de la ville.
Des offensives ont eu lieu en direction de Jamiyyat-Zahra, à l’ouest d’Alep, à Layramoune-Rachidine et sur le front des vieux quartiers.
L’essentiel est que l’armée syrienne contrôle désormais l’artère stratégique qui relie la Turquie en passant par la localité Azzaz, aux autres régions occupées par les miliciens aussi bien à Alep, que dans sa province. Ce qui lui permettrait de couper leurs approvisionnements en hommes et en armes, et d’assiéger encore plus les miliciens confinés dans les vieux quartiers à l’est de cette ville historique.
Les milices sur place, à leur tête l’Armée islamique, soutenue par l’Arabie saoudite, Jaïcha al-Moujahidine, les « AlMouhajirine wal alAnsar », regroupant des miliciens de différentes nationalités étrangères, ainsi que la branche armée d’Al-Qaïda, le front al-Nosra le mouvement Noureddine alZenki essuient de lourdes pertes.
Ce dernier a perdu son chef militaire Hassan Moaykat (à gauche), dans des accrochages avec l’armée syrienne dans la localité de Retiane.
Un commandant du « jaïch al-Moujahidine, Abdel Aziz Batbo a été grièvement blessé.
Selon les chiffres véhiculés par l’OSDH, ce serait 65 miliciens qui auraient été tuées, dont 20 étrangers. Les blessés sont évacués vers la Turquie.
L’OSDH évoque aussi 16 insurgés qui ont été tués dans la ville.
Les miliciens ont riposté en bombardant les quartiers de l’ouest loyaliste d’Alep, dont as-Syriane, Saadallah Jaberi, Aziziyyé, tuant 9 personnes et blessant 24 autres.
Plusieurs objectifs pourraient être réalisés via cette opération: permettre à l’armée syrienne de couper les liens entre la Turquie et les milices sur place, assiéger davantage les miliciens retranchés dans l’est de la ville septentrional d’Alep, et débloquer le siège imposé aux deux seules localités chiites de la région, Noubbol et Zahra.
"Les troupes du régime ont deux objectifs dans la région: couper la route reliant Alep à la frontière turque, qui est la voie principale d'approvisionnement des rebelles et ouvrir la voie vers Naboul et Zahra", a quant à lui suggéré le directeur de l'OSDH Rami Abdel Rahmane, selon l’AFP.
Ville historique, et ancien cœur industriel de la Syrie, Alep est coupé en deux depuis juillet 2012: les miliciens se trouvant à l'est (avec 350.000 habitants) et l’armée à l'ouest, où s’entassent plus de 6 millions d’habitants.
Dans la province d'Alep, c'est l'inverse: les forces gouvernementales sont plus présentes à l'est tandis que leurs adversaires partout ailleurs.
Jobar: le siège rasé
A l’est de la capitale syrienne, et plus précisément à Jobar, dans la Ghouta orientale, l’armée syrienne a détruit lundi matin un siège important des miliciens situé dans un immense bâtiment connu sous l’appellation al-Maalameïn.
Surplombant le quartier Qaboune et le terminal Aabbasine, le bâtiment a été totalement rasé.
Les militaires syriens, des membres de la garde républicaine selon al-Hadath News ont piégé un tunnel qui se trouvait dans son souterrain et qui avait été creusé dans le passé par les miliciens eux-mêmes pour leur permettre de l’occuper.
Cette opération ressemble celles que les miliciens avaient réalisées contre des sièges des forces gouvernementales, notamment à Alep.