L’émir du Qatar s’est entretenu à Riyad avec le roi d’Arabie saoudite.
Le site d'analyse américain, Counterpunch, revient sur une information qui fait depuis quelques jours le tour des médias arabes : un éventuel dégel entre l'Arabie saoudite et son ennemi juré, la confrérie des Frères musulmans.
Selon ce site, Riyad serait prêt à faire la paix avec les "Frères musulmans dans le strict objectif de viser les intérêts de l'Iran", c’est ce qu’a rapporté l’agence iranienne Irib.
"C'est le meilleur moyen qu'a trouvé Riyad pour empêcher une promotion des relations de l'Iran avec les organisations sunnites de la région, pour nuire aux intérêts iraniens".
Après la mort du roi Abdallah d'Arabie, de nombreuses questions s’imposent sur de possibles changements de cap dans la politique étrangère du royaume saoudien: les relations avec l'Iran, les prix du pétrole, le dialogue avec le pouvoir syrien.
Parmi tous ces dossiers, les Saoudiens tiennent visiblement à coeur la question d'un dégel des liens avec les Frères musulmans, bien que les animosités entre les deux parties soient l'une des plus violentes de la région !
L'émir du Qatar à Riyad
Dans ce contexte, l'émir du Qatar a rencontré le roi d'Arabie saoudite mardi à Riyad, troisième haut responsable du Golfe à se rendre dans le royaume saoudien en moins d'une semaine.
Cheikh Tamim ben Hamad al-Thani s'est entretenu avec le roi Salmane, qui a récemment reçu l'émir du Koweït, cheikh Sabah al-Ahmad al-Sabah, et le vice-commandant des forces armées émiraties, Mohamed ben Zayed Al-Nahyane.
Selon l'agence officielle Spa, cité par l’AFP, les deux souverains ont discuté du renforcement des relations bilatérales et des développements de l'actualité internationale.
Pour le directeur du Centre stratégique et d'études juridiques de Djeddah, Anouar Eshki, ces visites font partie des efforts régionaux entrepris sous le règne du roi Abdallah d'Arabie saoudite, décédé en janvier, pour réconcilier le Qatar et l'Egypte dans le contexte de la montée en puissance des takfiristes de Daesh, devenus la bête noire des monarchies du Golfe. "Ils essaient de pousser le Qatar et l'Egypte à se parler", a indiqué M. Eshki.
Les relations entre Doha et Le Caire sont empoisonnées depuis la destitution en 2013 par l'armée, alors menée par Abdel Fattah al-Sissi, du président élu Mohamed Morsi, un dirigeant des Frères musulmans, soutenus par le Qatar.