François Roux appelle les accusés à choisir leurs avocats le plus vite possible
Le président du bureau de défense au Tribunal international pour le Liban l’avocat François Roux est arrivé à Beyrouth « pour être à côté des accusés », dont il ne connait ni les noms ni le contenu de l’acte d’accusation, d’après ce qu’il a confié à l’agence France Presse. Il a demandé aux accusés « la consultation immédiate d’un avocat ».
Selon Roux, « le chef du tribunal peut décider de publier l’acte d’accusation et de convoquer les accusés via la presse dans trente jours. Le délai pourra prendre fin entre le 15 et le 30 septembre. De cette façon, on saura si le jugement sera par contumace ou pas, ou si les accusés ont choisi des avocats ou pas ».
Tout en refusant de commenter les noms des accusés qui circulent dans la presse, l’avocat français a dit que « le mandat d’arrêt émanant d’un tribunal international est un fait très important (…) du moment où ces mandats sont déclarés. A partir de ce moment, les accusés ne sont plus libres, ils deviennent des fugitifs. Je crois que la seule personne au monde capable de libérer un accusé est un avocat. Ce n’est ni sa famille, ni son parti politique, ni sa communauté qui peuvent le faire. Seulement un avocat peut l’exempter des accusations qui lui sont attribuées ».
S’agissant des soupçons émis par le Hezbollah contre la crédibilité du tribunal, Roux a réagi : « On peut critiquer le Tribunal dans les universités, dans les médias, c’est bon, mais le débat doit se faire devant ce tribunal, parce que c’est à lui de décider en fin de compte », soulignant l’importance de présenter des indices juridiques valables. Et d’ajouter : « La décision ne sera pas prise par un parti politique mais par le tribunal».
Selon lui, l’acquittement est possible devant le tribunal, même dans les cas de jugements par contumace.
A la question de savoir si des contacts ont eu lieu avec le Hezbollah, Roux a dit : « Ma porte est ouverte, et mon téléphone est disponible. Ils peuvent m’appeler directement. Sur la liste des avocats figurent plus de 100 personnalités de 25 nationalités, dont des Libanais, Britanniques, Français, Suisses, Américains, Allemands, Marocains, Koweitiens, Algériens … toute une longue liste dont les accusés peuvent choisir, comme ils peuvent choisir d’autres listes ».
Et d’ajouter qu’au cas où les accusés ne choisissent pas d’avocats, le bureau de défense le fera. « A partir de cette date, la défense aura besoin de temps pour étudier l’acte d’accusation et réunir les dossiers », a-t-il dit, soulignant que « le juge de la mise en état Daniel Fransen a pris six mois pour étudier l’acte d’accusation avant de le ratifier. Donc, la défense aura besoin au moins de ce délai. Sachant que le procureur général Daniel Bellemare dit qu’il possède plus de données à présenter ».