23-11-2024 07:10 PM Jerusalem Timing

Ventes d’armes au Liban: atermoiements français face au pragmatisme américain..

Ventes d’armes au Liban: atermoiements français face au pragmatisme américain..

Selon une source de l’armée libanaise, le contrat franco-saoudien a échoué

Les magouilles dans les ventes d’armes ont été depuis toujours  le gagne-pain de certaines puissances..

Il suffit de regarder le dossier de la vente d’armes à l’Angola pour se rappeler que tout le monde a trempé dans la soupe à la corruption. La chaîne de la corruption démarre au plus haut niveau de l’Etat français pour se terminer au plus haut niveau de l’Etat acheteur, en passant par une série d’intermédiaires plus ou moins douteux ou officiels. Hormis l’affaire des ventes d’armes à l’Angola, il y a  d’autres affaires comme celle des Frégates de Taïwan qui  s’est  terminée en queue-de-poisson.

Mais aussi, récemment il y a l’affaire de la vente d’armes pour le Liban : une affaire qui implique un  don saoudien de 3 milliards de dollars, que la France cherchait devrait monayer en armes pour l’armée libanaise..  

Or, selon une source de l’armée libanaise, citée par le quotidien libanais al-Akhbar « le contrat franco-saoudien a échoué » et pour cause..

La source explique qu'en échange d'un milliard de dollars, "la valeur réelle de l'équipement militaire offert ne dépasse pas les 600 millions de dollars".

De surcroit, s’exclame  la source " nous ne savons pas où sont passés les trois millars de dollars du don saoudien . De plus,  les armes n’ont pas de valeur stratégique, elles ne sont pas du  genre à provoquer de sérieux changements sur le terrain dans un conflit contre des groupuscules terroristes armés».

En conséquence, la source affirme que «la direction de l'armée a décidé de ne plus compter  sur la  France».. et de se tourner vers l'offre américano-britannique.

En effet..

Parallèlement à la ventes d’armes franco-saoudienne, les Américains et les Britanniques sont entrés en ligne pour tenter d’arracher une proposition de  ventes d’armes au Liban..

En fait, selon le quotidien alAkhbar,  les Américains n’approuvaient pas  l'accord franco-saoudien avec  l'armée,  et donc ils ont fait pression  dans deux directions: la première est de faire répartir le  don d'un milliard de dollars, dont la supervision de la dépense était confiée à l’ex- Premier ministre Saad Hariri , en budgets et les distribuer aux services de sécurité et aux forces armées, pour acheter ce dont ils ont besoin en équipements militaires. La deuxième consiste à accélérer le programme de  soutien américain ouvert  à l'armée et qui est de l'ordre de 600 millions de dollars, sur un total d'un milliard de dollars ».

Toujours selon la même source militaire les Américains ont fourni à l’armée libanaise des munitions et du matériel logistique.

Et d'ajouter: " Sans compter qu’ils nous ont procuré des datas de renseignements et d’informations.  Pratiquement, ce soutien nous a beaucoup aidé , surtout en munitions, et sans cette aide, nous aurions du affronter de sérieuses difficultés  dans plus d'une région, notamment à Ersal, où nous avons abandonné nombre de notre  équipement faute de pièces de rechange».

Toutefois la source avoue: «Sans le soutien américain, nous aurions été obligés d'accepter les dons russes et iraniens, ce qui nous urait créé des  problèmes avec le bloc du 14-Mars , mais aussi avec les Américains et les Européens. Certes, le soutien des États-Unis contribue surtout à nous empêcher  d'aller vers les Russes et les Iraniens comme solution de rechange».

Pour sa part, la Grande-Bretagne a offert divers programmes de formation militaire et de sessions . «Américains et Britanniques fournissent au service de renseignement militaire libanais de précieux renseignements  dans la lutte contre le terrorisme» explique la source.

Quand aux Britanniques,  "ils poursuivent ce qu’ils ont commencé à faire il y a près d'un an, c’est-a-dire la construction de 13 à 20 sentinelles de surveillance, munis de radars et de dispositifs de contrôle le long de la frontière libano-syrienne, à partir de Qouleiat jusqu'à Ersal, évitant les zones où les combattants de la résistance sont répandus. Ces équipements  permettent de couvrir de grandes zones géographiques périphériques, sous la supervision d’une  cellule d'opérations de l'armée " précise la source.

Dans ce contexte, on comprend pourquoi la source  affirme que  «l'armée ne  ressent pas de pression  venant de la part des Etats-Unis  ou de la Grande-Bretagne en raison d’une "coordination"  avec le Hezbollah ».