Selon une source de l’armée libanaise, le contrat franco-saoudien a échoué
Les magouilles dans les ventes d’armes ont été depuis toujours le gagne-pain de certaines puissances..
Il suffit de regarder le dossier de la vente d’armes à l’Angola pour se rappeler que tout le monde a trempé dans la soupe à la corruption. La chaîne de la corruption démarre au plus haut niveau de l’Etat français pour se terminer au plus haut niveau de l’Etat acheteur, en passant par une série d’intermédiaires plus ou moins douteux ou officiels. Hormis l’affaire des ventes d’armes à l’Angola, il y a d’autres affaires comme celle des Frégates de Taïwan qui s’est terminée en queue-de-poisson.
Mais aussi, récemment il y a l’affaire de la vente d’armes pour le Liban : une affaire qui implique un don saoudien de 3 milliards de dollars, que la France cherchait devrait monayer en armes pour l’armée libanaise..
Or, selon une source de l’armée libanaise, citée par le quotidien libanais al-Akhbar « le contrat franco-saoudien a échoué » et pour cause..
La source explique qu'en échange d'un milliard de dollars, "la valeur réelle de l'équipement militaire offert ne dépasse pas les 600 millions de dollars".
De surcroit, s’exclame la source " nous ne savons pas où sont passés les trois millars de dollars du don saoudien . De plus, les armes n’ont pas de valeur stratégique, elles ne sont pas du genre à provoquer de sérieux changements sur le terrain dans un conflit contre des groupuscules terroristes armés».
En conséquence, la source affirme que «la direction de l'armée a décidé de ne plus compter sur la France».. et de se tourner vers l'offre américano-britannique.
En effet..
Parallèlement à la ventes d’armes franco-saoudienne, les Américains et les Britanniques sont entrés en ligne pour tenter d’arracher une proposition de ventes d’armes au Liban..
En fait, selon le quotidien alAkhbar, les Américains n’approuvaient pas l'accord franco-saoudien avec l'armée, et donc ils ont fait pression dans deux directions: la première est de faire répartir le don d'un milliard de dollars, dont la supervision de la dépense était confiée à l’ex- Premier ministre Saad Hariri , en budgets et les distribuer aux services de sécurité et aux forces armées, pour acheter ce dont ils ont besoin en équipements militaires. La deuxième consiste à accélérer le programme de soutien américain ouvert à l'armée et qui est de l'ordre de 600 millions de dollars, sur un total d'un milliard de dollars ».
Toujours selon la même source militaire les Américains ont fourni à l’armée libanaise des munitions et du matériel logistique.
Et d'ajouter: " Sans compter qu’ils nous ont procuré des datas de renseignements et d’informations. Pratiquement, ce soutien nous a beaucoup aidé , surtout en munitions, et sans cette aide, nous aurions du affronter de sérieuses difficultés dans plus d'une région, notamment à Ersal, où nous avons abandonné nombre de notre équipement faute de pièces de rechange».
Toutefois la source avoue: «Sans le soutien américain, nous aurions été obligés d'accepter les dons russes et iraniens, ce qui nous urait créé des problèmes avec le bloc du 14-Mars , mais aussi avec les Américains et les Européens. Certes, le soutien des États-Unis contribue surtout à nous empêcher d'aller vers les Russes et les Iraniens comme solution de rechange».
Pour sa part, la Grande-Bretagne a offert divers programmes de formation militaire et de sessions . «Américains et Britanniques fournissent au service de renseignement militaire libanais de précieux renseignements dans la lutte contre le terrorisme» explique la source.
Quand aux Britanniques, "ils poursuivent ce qu’ils ont commencé à faire il y a près d'un an, c’est-a-dire la construction de 13 à 20 sentinelles de surveillance, munis de radars et de dispositifs de contrôle le long de la frontière libano-syrienne, à partir de Qouleiat jusqu'à Ersal, évitant les zones où les combattants de la résistance sont répandus. Ces équipements permettent de couvrir de grandes zones géographiques périphériques, sous la supervision d’une cellule d'opérations de l'armée " précise la source.
Dans ce contexte, on comprend pourquoi la source affirme que «l'armée ne ressent pas de pression venant de la part des Etats-Unis ou de la Grande-Bretagne en raison d’une "coordination" avec le Hezbollah ».