L’incursion turque a eu lieu dans une zone contrôlée par Daesh, aucun affrontement n’a été signalé entre les deux parties.
La Turquie se permet tout dans le conflit syrien! Elle qui a toujours constitué le point de transit des miliciens terroristes et des armes pour aiguiser le conflit chez son voisin syrien, elle qui achemine le pétrole volé et vendu par Daesh en Irak et en Syrie, elle qui ouvre des camps d'entrainements sur son sol aux miliciens venus combattre le pouvoir et le peuple syrien, elle qui facilite le passage des femmes et des filles voulant pratiquer le jihad sexuel dans les rangs des groupes terroristes, elle qui abat des avions syriens sous prétexte qu'ils se sont approchés de son territoire… et la liste n'en finit pas.
Mais ce qui a eu lieu ce dimanche est une nouveauté. La Turquie ne se contente plus de soutenir ou de jeter de loin de l'huile sur le feu syrien. Contrairement aux lois et conventions internationales qui interdisent à un quelconque pays de violer la souveraineté d'un autre, la Turquie a dépêché 572 soldats et mobilisé une quarantaine de chars et plusieurs dizaines de véhicules blindés en territoire syrien frontalier!
L'objectif de cette opération: rapatrier la dépouille de Suleyman Shah, fondateur de l'empire ottoman, et les militaires chargés de sa garde.
"Une opération a été lancée à 21H00 (locales 19H00 GMT) avec le passage de 572 soldats par le poste-frontière de Mursitpinar (sud-est) », a dit le Premier ministre turc Ahmed Davutoglu, aux côtés de son ministre de la Défense, Ismet Yilmaz, et du général Necdet Özelu, le chef d’état-major des armées.
L'incursion turque a bénéficié d’une couverture aérienne, et a été menée sur environ 35 km. « Nous étions prêts à riposter de la manière la plus forte à toute attaque qui aurait pu avoir pour cible nos troupes », a allégué Davutoglu.
La dépouille de Suleyman Shah a été rapatriée « temporairement en Turquie pour être inhumée ultérieurement en Syrie », a encore indiqué le Premier ministre turc. Selon lui, une zone a été sécurisée en territoire syrien près de la localité d’Eshme, à quelques kilomètres de la frontière, afin d’y transférer les restes du dignitaire ottoman « à cet endroit dans les jours suivants".
Cette incursion turque n’a pas donné lieu à de combats. Seul un soldat y a accidentellement perdu la vie, d’après un communiqué de l’état-major. « Toutes les troupes turques et le contingent gardant la tombe sont rentrées sains et saufs tôt dimanche en Turquie et tout ce qui reste du lieu saint a été détruit », a précisé Davutoglu.
Condamnation officielle syrienne
Une source officielle du ministère syrien des Affaires étrangères a condamné l'agression flagrante turque contre les territoires syriens.
"Bien que le ministère turc des Affaires étrangères ait informé le consulat syrien à Istanbul à la veille de l’agression et de son intention de transporter la dépouille de Suleiman Chah à un autre endroit, il n’a pas attendu l’accord de la partie syrienne, conformément à l’accord signé en 1921 entre la Turquie et l’autorité de l’occupation française à l’époque", a indiqué ladite source citée par l'agence de presse syrienne Sana.
Et de poursuivre: "Ce qui suscite le doute sur la vérité des intentions turques, est que le mausolée se trouve à Raqqa où l’organisation terroriste Daesh y avait détruit les mosquées, les églises et les mausolées sans pour autant atteindre la tombe de Suleiman Chah, ce qui confirme les relations profondes entre le gouvernement turc et cette organisation terroriste.
La source a imputé aux autorités turques la responsabilité des répercussions de cette agression qui viole les dispositions de l'accord de 1921.
Source: divers