"Jouissant d’un soutien américain direct, l’Arabie veut déclencher une guerre contre les Houthis et le nord du pays à partir des provinces du sud".
Les pays du Golfe jouent leur dernière carte au Yémén face aux Houthis.
Leur allié, le président Abd Rabbo Mansour Hadi, qui a réussi à fuir la capitale Sanaa pour trouver refuge à Aden (Sud), tente de reprendre la main face aux Houthis (mouvement Ansarullah).
Pour sa part, le général yéménite en fuite, Ali Mohsen AlAlhmar est arrivé à Aden en compagnie de plusieurs dirigeants saoudiens pour inciter le président démissionnaire à agir contre le Nord du pays.
Selon l’agence d’information yéménite Yakin, cité par la chaine iranienne arabophone AlAlam, AlAhmar qui est l'un des forts alliés des pays du Golfe est arrivé à Aden à bord d’un avion privé. Il était notamment accompagné par plusieurs membres des renseignements saoudiens.
Et d’ajouter : « Jouissant d’un soutien américain direct, l’Arabie veut déclencher une guerre contre les Houthis et le nord du pays à partir des provinces du sud ».
Les pays du Golfe incitent Hadi à renoncer à sa démission et à annoncer Sanaa « capitale occupée », a-t-on rapporté de même source.
Hadi rejette "le coup d'Etat" des Houthis
M. Hadi, dont la démission a été annoncée en janvier pour créer un vide dans le pays, a présidé dimanche à Aden une réunion régionale au cours de laquelle il a appelé à relancer la transition politique, selon son entourage.
Il s'agit de sa première activité politique au lendemain de son arrivée à Aden où il a aussitôt rejeté comme "nulles et non avenues (...) toutes les mesures" prises par les Houthis depuis la prise de Sanaa en septembre.
Il a exhorté la communauté internationale à "rejeter le coup d'Etat" des Houthis.
M. Hadi aurait réussi à s'échapper par une porte dérobée dans la résidence où il était assigné depuis la prise du palais présidentiel par les Houthis le 20 janvier. Il avait présenté sa démission deux jours plus tard, en même temps que son Premier ministre Khaled Bahah, une décision qui consacrait la prise de contrôle totale des Houthis à Sanaa.
Mais l'un des neveux, Nasser Ahmed Mansour Hadi, qui tentait de le rejoindre a été arrêté samedi à la sortie sud de la capitale par des Houthis, selon l'entourage du chef de l'Etat, cité par l'AFP.
Le gouverneur d'Aden, Abdel Aziz Ben Habtour a déclaré aux journalistes que "M. Hadi va poursuivre ses activités politiques et diriger les affaires du pays durant la prochaine étape depuis Aden (...) où il devrait rencontrer des délégations étrangères ayant demandé à le rencontrer".
En réussissant à fuir Sanaa, "M. Hadi a renversé la table sur toutes les parties" qui négocient une sortie de crise, a pour sa part estimé l'analyste Majed al-Medhagi.
Hadi réclame des négociations hors de la capitale
De son côté, l'émissaire de l'ONU a rapporté que Hadi réclame que les négociations pour une sortie de crise se poursuivent hors de la capitale.
M. Hadi a exprimé des "réserves quant à la poursuite du dialogue politique à Sanaa", a indiqué l'émissaire de l'ONU Jamal Benomar sur sa page Facebook, faisant état d'un entretien téléphonique entre les deux hommes.
"Il a souhaité que (ce dialogue) soit déplacé" et qu'il se tienne "dans un +endroit sûr+ avec l'accord des participants", ajoute l'émissaire de l'ONU.
Selon M. Benomar, M. Hadi s'est félicité de la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU qui a exigé le 16 février des Houthis d'abandonner le pouvoir.