"Si des Français partent commettre des exactions en Irak et en Syrie, à leur retour, ils représentent un danger plus grand encore", a dit le ministre de l’intérieur français.
Six Français, dont le départ vers la Syrie apparaissait imminent, ont été privés de leurs passeports, une première depuis le vote en novembre de ce dispositif dans la loi antiterroriste, a-t-on appris lundi 23 février de source proche du dossier.
Les passeports de ces six hommes majeurs, ainsi que leurs cartes d'identité, ont été confisqués pour une durée de six mois renouvelables, selon cette source, confirmant une information de RTL.
Première application de la loi antiterroriste
Ces six Français, âgés de 23 à 28 ans, dont les services de renseignement avaient estimé qu'ils allaient "de façon imminente" se rendre en Syrie, se sont vu remettre un récépissé en échange de leurs papiers d'identité. "Ils proviennent notamment de la région Rhône-Alpes et de Provence", a précisé cette source, précisant que "certains d'entre eux s'étaient déjà rendus en Syrie".
"Mais ils ne font pas l'objet d'une procédure judiciaire, en tout cas pas encore", a expliqué cette source. Cette disposition, l'interdiction administrative de sortie de territoire, est inscrite dans la loi antiterroriste votée en novembre, dont l'un des objectifs est de freiner les départs en Syrie et en Irak. Elle n'avait toutefois pas encore été appliquée.
"Si des Français partent commettre des exactions en Irak et en Syrie, à leur retour, ils représentent un danger plus grand encore (...) et risquent de commettre des actes terroriste de grande ampleur", a rappelé le ministre de l'Intérieur lors d'un point-presse Place Beauvau.
Ces interdictions de sortie de territoire ont "vocation à monter en puissance ces prochaines semaines", a assuré Bernard Cazeneuve, précisant qu'une "quarantaine" d'autres interdictions étaient "en préparation". Interrogé sur ces premières interdictions administratives de sortie de territoire lors de sa visite au Salon de l'Agriculture lundi matin, le Premier ministre, Manuel Valls, a d'ailleurs prévenu: "Il y en aura d'autres".