L’Espagne a démantelé plusieurs réseaux de ce type ces derniers mois.
L'Espagne a annoncé mardi avoir démantelé un réseau de recrutement via Facebook, notamment de jeunes femmes, pour le compte du groupe takfiriste Daesh (EI), et arrêté quatre personnes dont deux à Melilla au Maroc.
Les deux personnes arrêtées à Melilla "sont les responsables de la création et l'administration de plusieurs plateformes internet utilisées pour diffuser tout type de matériel de propagande" en particulier pour le groupe Daesh, affirme le ministère de l'Intérieur dans un communiqué.
"Dans la droite ligne de la stratégie du groupe terroriste Daesh, ils se centraient sur le recrutement de femmes qui, après le processus d'endoctrinement, finissaient par intégrer ce groupe terroriste dans les zones de conflit", ajoute le ministère dans un communiqué.
Selon lui, ces recruteurs organisaient également "des réunions privées à domicile" pour recruter les volontaires, ajoutant "que certains de ces jeunes avaient déjà lancé les préparatifs" pour se rendre en zones de conflit mais sans fournir le nombre de jeunes concernés.
"L'un des détenus administrait une communauté virtuelle qui éditait du matériel de propagande" pour Daesh et avait "plus d'un millier d'abonnés et un grand impact dans des zones d'Espagne avec un fort taux de radicalisation", ajoute cette source.
"Sur Facebook aussi, il disposaient d'une multitude d'abonnés à l'extérieur de l'Espagne, plus précisément en Amérique latine, et dans d'autres pays comme la Belgique, la France, le Pakistan, le Maroc, l'Arabie saoudite, les Etats-Unis, la Turquie et la Tunisie".
La garde civile tente d'établir les liens entre ces deux personnes et les deux autres, arrêtées dans les provinces de Gérone et Barcelone (nord-est).
L'un de ces deux derniers suspects, "qui s'était défini dans un reportage de la chaîne américaine CNN comme un sympathisant de Daesh", est décrit comme offrant "un profil typique de l'acteur solitaire, c'est-à-dire, passé de la consommation de la propagande pro-terroriste au prosélytisme intense".
L'autre diffusait du matériel vidéo pour recruter de nouveaux takfiristes, selon le ministère. Des perquisitions ont été ordonnées à leurs domiciles respectifs.
L'Espagne a démantelé plusieurs réseaux de ce type ces derniers mois, en particulier à Melilla et à Ceuta, seules frontières terrestres entre l'Europe et l'Afrique.
Les autorités estiment qu'une centaine d'Espagnols ont rejoint les rangs de "milices takfiristes" en Irak ou en Syrie, un chiffre relativement faible par rapport aux centaines de Français, Britanniques ou Allemands qui sont partis.
Le Maroc, ayant récemment renforcé sa législation antiterroriste, ne masque pas son inquiétude face au phénomène alors que plus de 2.000 Marocains, en comptant les binationaux, auraient rejoint des groupes comme Daesh.
Avec AFP