Elle veut conforter le rôle de l’Ukraine comme pays de transit pour ses achats de gaz russe
L'Union européenne doit briser sa dépendance vis-à-vis de la Russie et conforter le rôle de l'Ukraine comme pays de transit pour ses achats de gaz russe, soutient la Commission européenne dans un projet de stratégie énergétique qui sera présenté mercredi.
Le document, préparé par le vice-président chargé de l'Energie Maros Sefcovic, doit être officiellement validé par la Commission dirigée par Jean-Claude Juncker avec deux communications sur le Climat et les interconnexions électriques au sein de l'UE, puis soumis aux Etats membres.
La stratégie développée par le commissaire Sefcovic vise à assurer la sécurité des approvisionnements en gaz de l'UE, menacée par le conflit entre la Russie et l'Ukraine.
L'Union européenne a importé 53% de sa consommation de gaz en 2014 pour un coût de 400 milliards d'euros. Elle achète 300 milliards de m3 de gaz chaque année, dont 125 milliards de m3 au seul groupe russe Gazprom. La moitié de ces achats transitent par les gazoducs de l'Ukraine, ce qui assure une source de revenus à ce pays.
"La sécurité des approvisionnements impose de diversifier les sources, les fournisseurs et les routes", a expliqué à l'AFP un responsable européen.
Maros Sefcovic recommande à l'UE de "recadrer" la relation énergétique avec la Russie pour "la fonder sur l'ouverture des marchés, une concurrence loyale, la protection de l'environnement et la sécurité".
Il insiste par ailleurs sur l'importance à conserver le rôle de pays de transit pour l'Ukraine et de développer son partenariat avec la Norvège, son second fournisseur en pétrole et gaz.
Cette prise de position, si elle est validée par les Etats membres, sera une réponse à la volonté affichée par le patron de Gazprom Alexei Miller de cesser de livrer du gaz par l'Ukraine.
Alexei Miller l'a exposée à Maros Sefcovic lors d'une rencontre à Moscou le 14 janvier. Il lui a expliqué que cette réorientation était la conséquence directe des projets de création d'une Union énergétique européenne, censée permettre aux pays membres de resserrer les rangs face au puissant groupe russe. Il a également prévenu Maris Sefcovic que cette décision aurait un prix.
Le groupe gazier russe veut construire un gazoduc sous-marin vers la Turquie, appelée à remplacer l'Ukraine pour le transit du gaz russe vers l'UE.
Les autres voies pour les livraisons de gaz sont les gazoducs Nord Stream construit uniquement pour l'Allemagne et Yamal vers la Pologne via le Belarus.