Selon lui, les Iraniens ont été surpris par les événements (...) et souhaitent que s’instaure un dialogue national
Le soutien apporté par l'Iran aux rebelles chiites (Zaïdites) houthis "a contribué" à leur avènement et à la chute du gouvernement yéménite, a assuré le secrétaire d'Etat américain John Kerry mardi.
L'appui que Téhéran a fourni aux rebelles yéménites s'est avéré "crucial", a déclaré M. Kerry devant des parlementaires américains.
Interrogé au sujet de l'aide iranienne aux Houthis et à son rôle dans la chute du gouvernement de Sanaa, le chef de la diplomatie américaine a répondu: "je pense qu'elle y a contribué, il n'y a aucun doute là-dessus".
"Mais je sais également que les Iraniens ont été surpris par les événements (...) et qu'ils souhaitent que s'instaure un dialogue national", a déclaré John Kerry lors d'une audition au Sénat.
M. Kerry a eu des entretiens avec son homologue iranien à Genève dimanche et lundi pour parler du programme nucléaire controversé de Téhéran, mais il a reconnu avoir "brièvement" abordé d'autres sujets.
Sanaa, la capitale du Yémen est contrôlée par les rebelles Houtis, qui y sont entrés en septembre.
Ayant fui samedi dernier Sanaa, où il était en résidence surveillée, le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi tente de reprendre la main depuis Aden, la grande ville du sud et fief de ses partisans.
La plupart des pays occidentaux ont fermé leurs ambassades et appelé leurs ressortissants à quitter le pays, en raison de la situation.
Une Française qui travaille pour la Banque mondiale a été enlevée mardi à Sanaa par des hommes armés.
Au plan politique, M. Hadi a mis fin mardi au flou entourant sa démission, annoncée avec fracas en janvier alors que sa résidence de Sanaa était encerclée par les Houthis.
M. Hadi, âgé de 69 ans, a finalement "retiré" cette démission présentée au Parlement, a annoncé l'un de ses assistants à Aden.
Réagissant à cette décision, les Houthis ont dénié toute légitimité à M. Hadi et appelé les pays étrangers à "ne pas traiter avec lui", affirmant qu'il serait poursuivi par la justice yéménite.
Mardi, John Kerry a annoncé qu'il comptait parler de la crise au Yémen avec les dirigeants du Conseil de Coopération du Golfe -Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Oman, Qatar et Koweït- vendredi à Londres.
Avec AFP