Soixante-huit députés ont accordé la confiance au Parlement (sur 128 au total).
Le Premier ministre libanais Najib Mikati, dont le gouvernement a obtenu la confiance du Parlement, s'est engagé à coopérer avec le Tribunal spécial pour le Liban (TSL).
Soixante-huit députés ont accordé la confiance au Parlement (sur 128 au total). Les députés de l'opposition ont quitté la salle juste avant le vote.
"Le gouvernement (...) continuera sa coopération (avec le tribunal) conformément à la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU ayant créé ce tribunal pour servir la justice", a dit M. Mikati, dans un discours ayant précédé le vote.
"Faire justice est l'objectif le plus noble, un objectif que nous poursuivrons, fidèles à la mémoire des martyrs", a-t-il ajouté.
Quant au mot "en principe", le Premier ministre a indiqué qu'il est "issu de la formule présentée par le gouvernement du président Saad Hariri à la réunion du Conseil des ministres arabes des Affaires étrangères le 2 mars 2011".
Mikati a exprimé l'attachement de son gouvernement à la stabilité du Liban, à son union et à sa paix civile car " il estime que l'attentat contre le président martyr est condamnable et vise à saper la stabilité du pays". "Le gouvernement ne renie pas le sang des martyrs, notamment celui du président Hariri", a-t-il ajouté.
Le président Mikati a rejeté "toute surenchère à ce propos", affirmant qu'il ne tergiverse pas sur la justice pour rester au pouvoir". "Le président Rafik Hariri n'est pas le martyr d'un courant politique ou d'une communauté et je n'admettrai pas une faille dans l'accomplissement de la justice", a-t-il dit dans ce contexte.
Au sujet des armes, il a signalé que "son gouvernement n'ignore pas, dans sa déclaration ministérielle, l'affaire des armes dans les villes et les localités". "La protection de la sécurité est une responsabilité de l'Etat et le désarmement est l'une de ses premières préoccupations après le vote de confiance pour retirer les armes à l'ombre du climat consensuel aussi loin que possible de toute incitation", a-t-il poursuivi.
Et d'expliquer qu'ils " suivront de près le sujet des armes palestiniennes en dehors des camps ".
Par ailleurs, il a précisé que "son gouvernement n'a pas ignoré la tension accrue actuelle " mais qu'il " cherche à respecter à la Constitution et à appliquer entièrement l'accord de Taef".
"Le gouvernement a vu le jour par une volonté libanaise, bien que l'absence d'une partie libanaise du gouvernement était volontaire et non contrainte", a-t-il conclu.
A sa sortie du Parlement, Mikati a affirmé que "les séances étaient importantes". "Nous avons de grands défis et d'énormes difficultés qui ne seront résolus qu'avec la coopération entre toutes les parties", a-t-il ajouté.
Il a indiqué que "les autres démarches seraient que le président de la République Michel Souleiman appelle le comité de dialogue national à se réunir et il prendra la décision appropriée du moment convenable".
A son tour, le ministre de l'Intérieur Marwan Charbel a indiqué, dans une discussion informelle avec les journalistes que "personne ne peut s'auto gouverner". "Nous coopérerons et nous savons mener le jeu démocratique", a-t-il ajouté.
Charbel a signalé que "la saison estival serait prometteuse, la situation de sécurité est sous contrôle et nul ne veut provoquer une discorde et créer des problèmes".
Le député Walid Joumblatt, chef du Front de Lutte National, a qualifié la procédure actuelle "de démocratique", expliquant que "le plus important est que la confiance leur a été accordée".
Durant la sénace matinale qui a précédé le vote de confiance, le député du Hezbollah Mohammed Raad a réitéré la position de la majorité concernant le Tribunal spécial pour le Liban qu'il a qualifié de politisé.
"Je vais présenter notre point de vue. Que ceux qui le veulent écoutent et que ceux qui le désirent soient convaincus", a-t-il signalé.
M. Raad a affirmé que l'expérience libanaise a montré l'aptitude du pays à absorber les crises tout en préservant ses constantes, soulignant que "le Liban est le pays de l'ouverture, de la coexistence et de la Résistance".
Il a également indiqué que ce gouvernement a été le premier au Liban à être formé sans ingérences extérieures, réfutant les allégations selon lesquelles ce cabinet est monochrome et celui de l'affrontement.
"Ce gouvernement fera face à l'ennemi israélien et s'attachera au trinôme armée - peuple - résistance", a-t-il clamé, notant que le TSL fait partie de la stratégie de l'ennemi pour anéantir ce trinôme et mettant en garde contre tout complot avec cette stratégie.
M. Raad a par ailleurs estimé que menacer de recourir à la communauté internationale pour boycotter le gouvernement libanais est un complot et une enfreinte à la logique de l'Etat et à la souveraineté.
"Nous sommes conscients que le TSL politisé, non crédible et subjectif représente un danger pour le Liban, menace la stabilité sans dévoiler la vérité tout en étant un outil entre les mains des Américains et des Israéliens pour venir à bout de la Résistance. Nous refusons ce tribunal et l'acte d'accusation injuste qui en est issu et nous assurons au Libanais qu'aucun conflit n'éclatera au Liban", a conclu le député.