25-11-2024 05:57 PM Jerusalem Timing

Syriza irrite l’Espagne et le Portugal

Syriza irrite l’Espagne et le Portugal

Tsipras, chef de la gauche radicale, a accusé samedi les gouvernements conservateurs de Madrid et Lisbonne de s’être montrés intransigeants dans les négociations sur la dette grecque, pour des raisons électorales

L’Espagne et le Portugal ont répliqué vertement dimanche au nouveau premier ministre grec, Alexis Tsipras, qui les accusait de s’être ligués contre lui, lui reprochant de chercher des boucs émissaires face aux difficultés qu’il rencontre en Grèce.

  Dans un premier accrochage public avec ses pairs européens depuis son arrivée au pouvoir en janvier, Tsipras, chef de la gauche radicale, a accusé samedi les gouvernements conservateurs de Madrid et Lisbonne de s’être montrés intransigeants dans les négociations sur la dette grecque, pour des raisons électorales. Même les tensions entre les négociateurs grecs et l’Allemagne n’avaient pas atteint ce niveau d’attaques au grand jour.

  « Le parti de la gauche radicale [Syriza] a décidé que la faute des problèmes de la Grèce retombait sur le gouvernement du Portugal et le gouvernement espagnol », a ironisé dimanche le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy.

  « Nous ne sommes pas responsables de la frustration qu’a créé la gauche radicale grecque en faisant des promesses qu’elle savait intenables », s’est-il emporté devant des militants de son parti à Séville en Andalousie (sud).
  « Se chercher un ennemi à l’extérieur […], nous l’avons déjà vu plusieurs fois dans l’Histoire, cela ne résout pas les problèmes, ça ne fait que les aggraver », a-t-il poursuivi. « La seule solution c’est d’être sérieux ».

  Le ton était tout aussi outré au Portugal. Ces accusations « sont totalement absurdes et […] tristes de la part d’un dirigeant qui devrait être à la hauteur de ses responsabilités », a fustigé Marco Antonio Costa, porte-parole du parti gouvernemental de centre droit PSD.

  Les déclarations de Tsipras « sont très graves, lamentables et fausses », et « les difficultés internes que traverse Syriza ne suffisent pas à justifier » de tels propos, a-t-il assuré en marge d’une réunion des partis au pouvoir à Porto (nord).

 Dans une tentative de rectifier le tir, Athènes a réagi aux propos durs des dirigeants de la péninsule ibérique.
 
« Le gouvernement grec ne classe pas les pays et les citoyens de l’Europe en amicaux ou en rivaux, il ne cherche pas d’ennemis à l’extérieur mais des solutions sur un niveau paneuropéen via le dialogue et la coopération des peuples et des gouvernements », a indiqué une source gouvernementale ayant requis l’anonymat.

  « Toute mauvaise interprétation des propos du premier ministre grec n’aide pas au dialogue », a-t-elle ajouté.

  Samedi, lors d’un discours devant le comité central de son parti Syriza, réuni après le compromis conclu récemment à Bruxelles pour prolonger l’aide européenne à la Grèce, Alexis Tsipras a accusé l’Espagne et le Portugal d’être « en tête des forces conservatrices en Europe qui voulaient conduire son pays à une asphyxie financière » lors des négociations.

  « Ces puissances ne souhaitaient pas que l’exemple grec ait une influence sur d’autres pays, surtout dans la perspective des élections en Espagne » prévues pour novembre, et en septembre ou octobre au Portugal, a déclaré Tsipras.