15-11-2024 06:24 PM Jerusalem Timing

Vente de chars à l’Arabie: de "bonnes raisons" de garder le secret

Vente de chars à l’Arabie: de

Les députés du Bundestag ont déposé un projet de motion enjoignant le gouvernement d’annuler cette autorisation d’exportation.

La chancelière allemande Angela Merkel a défendu vendredi le silence de Berlin sur la possible vente de chars à l'Arabie saoudite, estimant qu'il y avait de "bonnes raisons" de garder le secret sur ce type de transactions.

"Les débats et les décisions du Conseil fédéral de sécurité (qui doit donner son aval à la vente d'armes lourdes à l'étranger) sont confidentiels pour de bonnes raisons", estime la chancelière dans un entretien au quotidien bavarois Mittelbayerische Zeitung.

Merkel prétend en outre que le Parlement est suffisamment informé avec "le rapport annuel sur les exportations d'armes allemandes" qui détaille les ventes d'armes et de munitions.

La presse allemande s'est fait l'écho depuis le week-end dernier de la vente imminente de 200 chars de combat Leopard 2 à Ryad, sans que l'information ne soit confirmée côté allemand.

Ces informations ont déclenché une polémique menée par l'opposition mais aussi par certains membres du parti conservateur de la chancelière, qui y voient une violation de la politique habituelle de l'Allemagne qui ne vent pas d'armes lourdes à des dictatures, et encore moins dans cette région du Golfe déjà instable.

Les députés du Bundestag devaient se saisir de la question vendredi après-midi, car les trois partis d'opposition (sociaux-démocrates du SPD, Verts et la gauche radical Die Linke) ont déposé chacun un projet de motion enjoignant le gouvernement d'annuler cette autorisation d'exportation.

 Ils craignent que cette transaction ne sert à la répression de la population appelant à des réformes politiques.

Le responsable parlementaire FDP des Affaires étrangères, Rainer Stinner, a ainsi estimé que "cela (nuisait) au gouvernement et cela (nuisait) à l'Allemagne quand seules des voix critiques sont audibles", dans le journal Rheinische Post.

 "La chancelière et les ministres concernés ne peuvent plus seulement se réfugier de façon caricaturale derrière le +bouclier+ du secret", a-t-il ajouté.