Le Pentagone a estimé que la Chine avait consacré en 2012 entre 135 et 215 milliards de dollars (de 120 à 192 milliards d’euros au taux actuel) pour son Armée populaire de libération.
Le budget chinois de la Défense devrait augmenter d'"environ 10%" cette année, a indiqué mercredi un haut responsable du Parlement, une nouvelle hausse à deux chiffres témoignant des vastes ambitions militaires de Pékin.
Cette estimation a été avancée par Mme Fu Ying, porte-parole de l'Assemblée nationale populaire (ANP), chambre d'enregistrement législative du régime communiste qui a rappelé que le chiffre précis sera officiellement annoncé jeudi.
"Dès à présent, je peux vous donner une idée générale. La hausse proposée pour les dépenses militaires en 2015 dans le budget prévisionnel sera de l'ordre de 10% environ", a déclaré Mme Fu lors d'une conférence de presse.
Désireux de conforter son statut de puissance sur la scène politique mondiale et en Asie, Pékin augmente de façon accélérée ses dépenses militaires, qui avaient déjà bondi de 11,2% en 2012, de 10,7% en 2013, puis de 12,2% l'an dernier.
Si le chiffre précis annoncé jeudi est en-deçà des 12,2% de l'an dernier, il pourrait néanmoins marquer une légère pause.
Le budget de la défense chinoise est le deuxième plus élevé du monde après les Etats-Unis, mais les experts occidentaux se disent convaincus que les dépenses réelles de Pékin dépassent très largement les montants officiels.
Le Pentagone a estimé que la Chine avait consacré en 2012 entre 135 et 215 milliards de dollars (de 120 à 192 milliards d'euros au taux actuel) pour son Armée populaire de libération (APL), la plus grande du monde avec 2,3 millions de soldats.
Même en s'en tenant aux montants officiels, la Chine consacre trois fois plus de fonds à sa défense que l'Inde -- et davantage que le Japon, la Corée du Sud, Taïwan et le Vietnam réunis.
Les relations entre Tokyo et Pékin en particulier se sont sérieusement dégradées depuis 2012 en raison d'une querelle de souveraineté sur des îles inhabitées en mer de Chine orientale, administrées par le Japon mais revendiquées par la Chine.
La Chine, elle, met en avant sa volonté de "rattrapage" après les "humiliations" infligées par les puissances occidentales puis le Japon, au XIXe siècle et dans la première moitié du XXe siècle.
"Notre pays achèvera sa modernisation, et la modernisation de notre appareil militaire en constitue une part importante --ce qui justifie un certain budget--", a-t-elle ajouté.