Une trentaine de chiites de l’ethnie hazara avaient été enlevés le 23 février dernier
Les talibans afghans ont affirmé vendredi ne pas être impliqués dans l'enlèvement, la semaine dernière, de 30 membres de la minorité musulmane chiite par des hommes armés dans le sud de l'Afghanistan.
Une trentaine de chiites de l'ethnie hazara, que leurs traits asiatiques rend facilement repérables par les extrémistes sunnites, avaient été enlevés le 23 février dernier par des hommes armés ayant stoppé leurs autobus sur une grande route du sud du pays.
Les talibans afghans, qui contrôlent une partie du sud de l'Afghanistan, ont soutenu vendredi ne pas être impliqué dans ce rapt. "Nous jugeons nécessaire de dire à nos concitoyens que ce kidnapping n'a rien à avoir avec nos combattants, que nous ne sommes pas impliqués dans ce rapt", a affirmé dans un courriel transmis aux médias, le porte-parole de la rébellion islamiste, Qari Yousuf Ahmadi.
L'enlèvement, qui n'a pas été revendiqué, pourrait avoir été perpétré par des coupeurs de route exigeant une rançon, voire d'une milice locale, au moment où des responsables craignent la propagation de l'organisation Etat islamique (EI), et de son programme antichiite, dans la région.
Islam Gul Siyaal, le porte-parole du gouverneur de la province de Zaboul, où le kidnapping a eu lieu, a indiqué vendredi que les autorités avaient demandé à des chefs de tribus de s'impliquer dans des négociations afin de libérer les otages qui sont toujours "en vie".
Des habitants ont quant à eux affirmé que des drones américains survolaient depuis deux jours le secteur, alors que des conditions météorologiques difficiles compliquaient sur le terrain le travail des forces de sécurité pour localiser les otages. "Mais nous allons reprendre sous peu les opérations", a assuré Ghulam Jelani Farahi, numéro deux de la police provinciale.
Les membres de la minorité chiite hazara sont régulièrement visés dans la région par des attaques, plus fréquentes toutefois au Pakistan voisin qu'en Afghanistan. En 2013, près de 200 chiites hazaras avaient été tués dans deux attentats à Quetta, la capitale de la province pakistanaise du Baloutchistan, frontalière de l'Afghanistan.