« Évidemment, il y a toujours des risques à extraire beaucoup de pétrole des fermes du Nebraska et d’autres régions du pays », a-t-il affirmé.
Le président américain Barack Obama n’est pas tendre envers le pétrole canadien. Il a déclaré vendredi que la manière dont le pétrole est extrait au Canada en fait un pétrole exceptionnellement sale, ce qui explique pourquoi les écologistes sont si nombreux à s’y opposer.
« Évidemment, il y a toujours des risques à extraire beaucoup de pétrole des fermes du Nebraska et d’autres régions du pays », a-t-il affirmé lors d’une rencontre avec des citoyens américains en Caroline du Sud.
Le président américain semble de plus en plus critique à l’égard de l’oléoduc Keystone XL. Il répète depuis plusieurs mois que les bénéfices du projet seraient beaucoup plus grands pour le Canada et moins pour les États-Unis.
Ses déclarations au collège Benedict se distinguent toutefois de ses précédentes puisqu’il a visé ici l’industrie tout entière.
Le président a déclaré que sa décision d’opposer son veto à un projet de loi sur l’oléoduc n’est pas le dernier mot dans ce dossier et qu’il n’a pas encore pris de décision définitive. Il répondait alors à la question d’un étudiant qui l’avait chaleureusement remercié de s’être engagé à contrecarrer le projet de construction.
Obama a toutefois ajouté qu’il ne donnerait pas le feu vert à un oléoduc qui profite à une compagnie étrangère, à moins qu’on puisse démontrer qu’il est sécuritaire et qu’il ne contribue pas aux changements climatiques.
Le gouvernement canadien martèle de son côté que l’oléoduc pourrait contribuer à émettre moins de gaz à effet de serre que le transport ferroviaire.
« Cela reflète ce que certains groupes d’intérêt lui disent. Nous l’encourageons à regarder les faits dans ce dossier et à travailler avec nous — Albertains et Canadiens — pour devenir des chefs de file en protection de l’environnement », a plaidé Rob Merrifield, l’envoyé spécial de l’Alberta aux États-Unis.
Il regrette que l’Alberta ait une si mauvaise réputation en environnement malgré tous ses efforts pour diminuer les émissions par baril. Il a rappelé que la province a été le premier État en Amérique du Nord à imposer un prix sur le carbone afin de mettre l’argent dans un fonds pour les technologies vertes.
L’année dernière, le département d’État des États-Unis évaluait que le pétrole canadien produisait 17 % plus d’émissions de gaz à effet de serre que le baril moyen aux États-Unis en 2005.
M. Merrifield reconnaît qu’il reste encore beaucoup de travail à faire. « Nous n’y sommes pas arrivés. Nous n’avons jamais dit que nous y étions arrivés. Mais nous sommes premiers dans plusieurs secteurs et nous travaillons fort pour continuer à nous améliorer », a-t-il expliqué.
Source: Le Devoir