le signe d’un embarras américain face aux avancées de l’armée irakienne et des forces de mobilisation populaire.
En visite en Irak, au moment où l’armée régulière mène une campagne de grande envergure contre Daesh (Etat Islamique) pour reprendre Tikrit, le plus haut gradé américain le général Martin Dempsey s’est prononcé contre l’intensification par la Coalition internationale dirigée par son pays des raids aériens.
Le chef d'état-major interarmées américain a tenu cette position dimanche à bord du porte-avions français Charles de Gaulle, engagé dans la coalition anti Daesh depuis fin février. Il y a aussi plaidé pour « une patience stratégique » dans la lutte contre Daesh en Irak et en Syrie.
Selon lui, "larguer un tapis de bombes sur l'Irak n'est pas la solution".
La position de Dempsey est perçue par certains observateurs comme le reflet d’une position américaine latente qui vise à prolonger la lutte contre Daesh, pour justifier et perdurer la présence et l’envoi de forces dans cette terre qui regorge de ressources d'hydrocarbures en énormes quantités.
Embarras américain face aux avancées
Le militaire américain a aussi souligné que la fréquence des bombardements aériens dépendait des capacités de l'armée irakienne sur le terrain, qui n'est selon lui pas encore en mesure de mener un effort de plus grande envergure.
Cette sous-estimation des forces locales cachent derrière elle un embarras face aux avancées réalisées ces derniers jours par les forces pro-gouvernementales irakiennes qui ont lancé il y a une semaine leur plus grande offensive anti-Daesh à ce jour, afin de reprendre Tikrit, cette ville située à 160 km au nord de Bagdad.
Au terme de 6 jours, l’armée irakienne et ses alliés, principalement des forces kurdes, chiites et des tribus sunnites, ont libéré les localités d’Al-Dour, Bou-Ajil et Al-Alam dans la province de Salaheddine et se trouvent désormais aux portes de Tikrit, à partir de 3 axes.
Selon le journal libanais assafir: "les images des hélicoptères russes de type MI-24 utilisés par l’armée irakienne et celles des missiles iraniens remodelés recourus par les forces de mobilisation populaires semblent avoir gêné le chef d’état-major américain dont les déclarations reflètent l’embarras des deux commandements politique et militaires américains."
Selon l'ONU, près de 30.000 personnes ont été déplacées par les combats autour de Tikrit, certains rejoignant des camps à Samarra, l'autre grande ville de la province de Salahedine.
Daesh sera battu
A Bagdad, le général Martin Dempsey s'est entretenu avec de hauts responsables irakiens pour faire le point sur les opérations militaires qui impliquent plus de 20.000 hommes. "Daesh sera battu", a-t-il assuré en conférence de presse.
La semaine dernière, il avait indiqué que la défaite de l'EI à Tikrit n'était qu'une question de temps car selon ses propos "quelques centaines de jihadistes y font face à environ 23.000 soldats et combattants irakiens".
Grâce à l'appui des raids de la coalition, l'armée irakienne et ses alliés, principalement forces kurdes, miliciens chiites et combattants de tribus sunnites, ont récupéré une petite fraction du terrain perdu mais Tikrit est
leur objectif le plus ambitieux, a écrit l'AFP.
Une description qui se veut accorder à la coalition un rôle quelconque dans la dernière bataille.
Bataille kurde à Kirkouk
La visite du plus haut-gradé américain militaire coïncide aussi avec le lancement par les forces kurdes d'une offensive au sud et à l'ouest de la ville pétrolière de Kirkouk, destinée à accroître la pression sur les derniers bastions daesh à l'est du fleuve Tigre.
Dans cette province de Kirkouk (nord), l'EI a exécuté ces derniers jours 20 personnes qui voulaient s'enrôler dans les rangs des combattants contre Daesh, selon les autorités locales. Leur mise à mort dans la ville de Hawijah a été illustrée par une série de photos très crues diffusées sur internet, indique l’AFP.
Avec AFP, as-Safir, al-Manar.