Raison pour laquelles certains Etats arabes envisagent une armée arabe commune.
Après avoir inspecté dimanche le porte-avions français Charles de Gaulle, le général Martin Dempsey, chef d’état-major interarmées des États-Unis, s’est rendu à Bagdad.
Il s’est entretenu avec le Premier ministre irakien al-Abadi et d’autres responsables irakiens sur l’offensive mené par 30 000 soldats vers Tikrit, capitale de la province de Salah ad-Din, aux mains des jihadistes de l’État islamique. Au même moment, les combattants kurdes ont lancé une offensive au sud et à l’ouest de la ville pétrolière de Kirkouk ; une dizaine de villages ont déjà été libéré.
Lors d’une conférence de presse commune entre M. Dempsey, le ministre de la Défense du pays, Khaled Al-Obaïdi, a souligné l’aide précieuse que l’Iran a fournie dans la lutte contre l’État islamique, en armant et conseillant les milices irakiennes chiites :
« Lorsque Daesh a occupé certaines villes d’Irak, l’armée irakienne se trouvait dans une situation difficile. Voilà pourquoi nous avons demandé de l’aide à nos amis. »
Des propos qui n’ont pas dû réjouir le haut-gradé étasunien, qui voit d’un mauvais œil l’influence grandissante de Téhéran dans la région, à l’image du royaume saoudien, qui s’en est inquiété auprès du secrétaire d’État, John Kerry, en déplacement à Ryad la semaine dernière afin d’informer son homologue arabe de l’avancée des négociations sur le nucléaire iranien. Le régime saoudien souhaite également que la Turquie rejoigne l’axe anti-chiite et aurait sollicité le président turc Recep Teyyep Erdogan à cet effet.
Ces tentatives font écho avec l’annonce faite par le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil Al-Arabi, qui, lors d’une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays membres au Caire, a émis le souhait que soit mise en place une « force militaire arabe » :
« Il y a un besoin pressant pour la création d’une force militaire arabe commune, qui soit multifonction, (...) capable d’intervenir rapidement pour lutter contre le terrorisme et les activités des groupes terroristes, et d’aider dans les opérations de maintien de la paix. »
Cette proposition sera étudiée les 28 et 29 mars à Charm El-Cheikh lors du sommet annuel de la Ligue. D’après le président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, qui soutient cette initiative, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Koweït et la Jordanie seraient d’accord pour fournir hommes et matériel.
Source: Egalité et Réconciliation