23-11-2024 07:01 AM Jerusalem Timing

La Suède fait primer les droits de l’Homme sur la stratégie en Arabie saoudite

La Suède fait primer les droits de l’Homme sur la stratégie en Arabie saoudite

L’Arabie saoudite a montré son mécontentement en rappelant son ambassadeur à Stockholm.

Le gouvernement de gauche suédois a mis fin, au nom des droits de l'Homme, à la coopération militaire de la Suède avec l'Arabie saoudite, qui a montré son mécontentement en rappelant mercredi son ambassadeur à Stockholm.

Au nom de ses principes, la Suède a annoncé mardi soir qu'elle ne renouvellerait pas cet accord de coopération signé en 2005, qui avait permis à l'époque au Suédois Saab de vendre des radars à Ryad, partenaire stratégique des Occidentaux.

Ryad a aussitôt rappelé son ambassadeur tandis qu'un porte-parole du ministère saoudien des Affaires étrangères, cité par l'agence officielle de presse SPA, accusait la ministre suédoise des Affaires étrangères Margot Wallström d'"ingérence flagrante dans les affaires intérieures du royaume" saoudien.

Elle avait agacé Ryad en dénonçant les "méthodes moyenâgeuses" de la justice saoudienne, au point que lundi les Saoudiens ont obtenu qu'elle ne prononce pas un discours prévu devant la Ligue arabe au Caire.

Le gouvernement suédois a été avare en explications sur la non-poursuite de la coopération militaire, le Premier ministre Stefan Löfven, en visite en Ukraine, n'en fournissant aucune.

"C'est une question grave qui doit être traitée avec sérieux", a-t-il dit aux médias suédois à Kiev.

Son ministre de la Défense, Peter Hultqvist, a estimé que mettre un terme à cet accord s'imposait, "en partie parce qu'il ne génère pas d'activité, en partie parce qu'il n'y a pas de soutien" au sein de la coalition gouvernementale.

"C'est devenu un symbole pour ce que nous défendons en tant que gouvernement, il s'agit de développement démocratique, de parité et des droits des femmes", a affirmé le chef de la diplomatie suédoise à l'agence de presse TT.

"Ce n'est pas surprenant en vérité après un débat aussi passionné. Ce qui m'avait surpris c'est la signature de cet accord il y a 10 ans, quand l'Arabie saoudite passait plus ou moins pour un pays normal", explique à l'AFP Thord Janson, chercheur en science politique de l'université de Göteborg.

 

Avec AFP