Des milliers de partisans de Mouammar Kadhafi ont prié vendredi sur la Place verte à Tripoli, appelant à la mobilisation pour combattre les "forces croisées" et à libérer les villes occupées par les rebelles.
Des milliers de partisans de Mouammar Kadhafi ont prié vendredi sur la Place verte à Tripoli, appelant à la mobilisation pour combattre les "forces croisées" et à libérer les villes occupées par les rebelles.
Des imams relayés par des SMS exhortaient depuis jeudi les Tripolitains à participer massivement en ce lieu symbolique à la prière collective.
Celle-ci a été suivie par une manifestation au cours de laquelle ont été scandés des slogans à la gloire du "Guide de la révolution", le colonel Kadhafi, qui, contrairement à ce qu'il avait fait une semaine auparavant, le 1er juillet, ne s'est pas adressé cette fois-ci à la foule.
"L'heure du jihad a sonné", s'est écrié l'imam dans son prêche, appelant les fidèles à "marcher" sur les cités prises par les insurgés pour les libérer.
"Notre pays a été envahi par des forces croisées aidées par des traîtres, marchez sur eux" a dit l'imam.
"Nous voulons Mouammar Kadhafi pour toujours", "le peuple veut Mouammar le colonel", ont-ils crié en allusion à un slogan qui a marqué le Printemps arabe : "le peuple veut la chute du régime".
Dans son prêche, l'imam a souligné la nécessité d'"éviter la guerre civile et les effusions de sang" des Libyens. S'adressant aux Libyens de Benghazi et des autres régions de l'Est du pays sous le contrôle des rebelles, il les a invités à "rejoindre leurs frères à Tripoli" pour faire face à la "sédition".
"Méfiez-vous des traîtres, ils veulent vendre le pays aux croisés et aux ennemis de dieu. Ne leur faites pas confiance et tirez les leçons de l'invasion de l'Irak" par les Etats-Unis en 2003.
"Ne reconnaissez par le soi-disant Conseil national (le Conseil national de transition, l'organe politique des insurgés reconnu par plus de 20 pays, ndlr).
Ses membres sont une poignée de traîtres", a encore dit l'imam.
Ces appels sont intervenus au moment-même où les rebelles, soutenus par des frappes de l'Otan, poursuivaient leur progression vers Tripoli à partir des montagnes du sud et de l'enclave côtière de Misrata, au troisième jour de leur offensive contre les forces loyales au régime.
La rébellion avait affirmé dimanche se préparer à repousser la ligne de front davantage vers la capitale.
Le 1er juillet, le dirigeant libyen était intervenu par haut-parleurs devant plusieurs milliers de ses partisans réunis sur cette même Place Verte, menaçant l'Europe et appelant à "marcher sur les régions occupées par les rebelles".
La Libye est en proie à un conflit armé depuis la mi-février à la suite d'un soulèvement sans précédent contre Mouammar Kadhafi, au pouvoir depuis 42 ans.
Le conflit a fait des milliers de morts et poussé à l'exode des centaines de milliers de personnes, selon les agences de l'ONU.