23-11-2024 04:16 PM Jerusalem Timing

Un ayatollah nie en bloc les allégations de massacre commis contre les sunnites

Un ayatollah nie en bloc les allégations de massacre commis contre les sunnites

Dans une lettre spécialement adressée à al-Azhar en Egypte, le religieux irakien cheikh Bachir al-Najafi lui suggère de faire part à une commission d’enquête formée de sunnites, chiites et kurdes, pour enquêter sur place.

C’est la première fois qu’un religieux irakien décide de répondre à la campagne de désinformation féroce menée par la machine médiatique de certaines parties régionales, apparemment lésées par les succès réalisés par l’armée irakienne et ses supplétifs des forces de mobilisation depuis le lancement de l’offensive pour libérer les régions occupées par la milice wahhabite takfiriste Daesh.

Mais comme de l’Institution religieuse d’al-Azhar en Egypte s’est elle aussi menée à la valse, prenant à son compte des allégations sur de soi-disant actes de vengeance perpétrés par les volontaires des forces de mobilisation contre la communauté sunnite , une réaction devenait inévitable.

C’est un éminent religieux du rang de référence (marje’), l’ayatollah Bachir al-Najafi qui s’en est chargé, dans une lettre qu'il a adressée à l'institution égyptienne.
 
« Nous avons lu avec une grande inquiétude sur le site d’al-Azhar les assertions selon lesquelles la communauté sunnite fait l’objet d’une opération d’extermination durant l’opération menée pour nettoyer les villes irakiennes de Daesh », a-t-il débuté sa missive publiée sur notre site arabophone al-Manar.

Sur son site internet, al-Azhar avait écrit d'un ton accusateur : «  Le saint al-Azhar suit avec une grande inquiétude ce que les milices de mobilisation populaires chiites alliées de l’armée irakienne ont commis, comme égorgements et agressions contre des citoyens irakiens pacifiques, qui n’appartiennent pas à Daesh ou aux autres organisations terroristes ».

Et de pousuivre: «  le saint al-Azhar condamne avec force ce que commettent ces milices extrémistes comme crimes barbares méprisables dans les régions sunnites que l’armée irakienne est en train de contrôler, surtout à Tikrit et al-Anbar et les autres régions à majorité sunnites » en appelant la Communauté internationale et les organisations des Droits de l’homme à interférer au plus vite pour faite cesser les massacres.

Une décision à l'appel des sunnites

Or, déplore cheikh Najafi, "la source de notre inquiétude remonte au fait que les mensonges et la propagande de Daesh et de ses partisans soient  arrivés chez ceux qui refusent Daesh et ses actions et qu’ils se sont mis à reprendre à leur compte des faits comme s’ils étaient avérés,  alors qu’ils n’ont rien à voir avec la réalité ».

A cet égard, il a tenu à rappeler que la décision prise par les autorités irakiennes de libérer  Salaheddine et les autres provinces est intervenue en réponse à l’appel lancé par leurs habitants sunnites qui avaient souffert de la tyrannie de Daesh et ses destructions.

« Cette décision est d’ailleurs similaire  à cette adoptée par le gouvernement égyptien d’éradiquer les criminels terroristes … qui prennent pour prétexte des slogans religieux mensongers », a-t-il comparé, assurant aussi que les habitants sunnites des régions nettoyées ont accueilli avec grande joie la victoire réalisé contre leurs assassins et leurs tortionnaires sanguinaires.

 

Les forces de mobilisation: multi communautaires

Concernant le corps des volontaires qui assistent l’armée régulière dans sa besogne, et accusés de massacre par al-Azhar, le religieux irakien a indiqué qu'il est  formé d’irakiens de toutes les communautés, dont des Sunnites, des Chrétiens, et des Yazidites, en plus des Chiites.

Evoquant les causes pour lesquelles une telle mobilisation était désormais plus que nécessaire, l’éminent religieux a révélé que les forces internationales n’ont pas voulu aider l’Irak pour de bon. « Elles ont refusé de fournir au moment voulu les armes que l’Irak avait pourtant payées au préalable et elles n’ont pas œuvré non plus pour empêcher l’acheminement des armes à Daesh ».

«  Si les chiites étaient des vengeurs sans ambages, ils se seraient vengés de ceux qui ont tué plus de 4 millions de leurs jeunes, après la chute de Saddam Hussein. Mais le fait que ceci n’ait pas eu lieu semble avoir séduit les terroristes, de sorte que le nombre des voitures piégées déposées dans les marchés des chiites a atteint les 20 par jour, sans que personne ne bronche ni n’exprime aucune condamnation , ni de votre part d’ailleurs, ni des autres, ou a la rigueur des positions qui puissent être à la hauteur des crimes affreux commis contre les Chiites croyants musulmans », a-t-il déploré, en s’adressant directement à al-Azhar.

Et cheikh Najafi de rappeler : «  il y a eu aussi les assassinats à la carte d’identité (c’est dire contre les adeptes d’une religion), les insultes proférées contre les Ahl al-Beit (les membres de la famille sainte du prophète Mohamma –s-) pour provoquer les Chiites sans qu’aucune réaction n’émane de la part des Chiites ».


Vengeance contre Daesh: éventualité non exclue


Evoquant des cas de vengeance de la part des combattants volontaires contre des membres de Daesh, comme certains médis ont fait part, cheikh Najafi n’a pas exclu cette éventualité : «  nous ne pouvons nier que des actes de  représailles aient été réalisés par nos frères des forces de mobilisation populaire contre des éléments de Daesh , sachant aussi qu’un décret religieux (fatawa) émanant de votre part a autorisé ce genre de riposte, comme de crucifier les daeshistes, voire de couper leurs mains depuis qu’ils ont brûlé la martyr al-Kassasbeh , au motif qu’ils sont des gens de guerre et des corrompus sur terre. … »

Le religieux irakien a assuré que l’Institution religieuse  de Najaf surveille de près ce qui se passe sur le terrain et a constaté que le gouvernement irakien veille aux civils et leur garantit tous les moyens pour sortir  sains et saufs des zones de conflit.

« Ces cris communautaires … servent à couvrir les crimes contre l’humanité commis par Daesh qui est le seul à se permettre de tuer sur des critères communautaires mêmes ses semblables parmi les sunnites et les partisans de la doctrine des Ashaera, pour la simple raison qu’ils ne sont pas d’accord avec eux de point de vue doctrinal », a aussi accusé la référence irakienne.


Une proposition: une commission d'enquête

Après avoir mis en garde al-Azhar contre « l’influence que peuvent exercer des personnes infiltrées  dans les cercles de décision pour œuvrer en faveur de Daesh,  avec pour mission finale de détruire tous les Etats Musulmans, cheikh Najafi lui a proposé d’envoyer une commission d’enquête au gouvernement irakien, de sorte qu’elle contienne a parts égales sunnites, chiites et kurdes, pour enquêter sur place.

«  Quoique les chiites qui sont majoritaires ont admis un partage à trois  du pouvoir, dans le but de repousser les accusations de communautarisme qu’ils pourraient subir, ils ne sont pas épargnés pour autant », a-t-il regretté.
Appréhendant « en réaction à ces cris communautaristes, que le gouvernement irakien et les forces de mobilisation populaire n’en viennent à quitter les régions sunnites, pour laisser faire Daesh à sa guise contre les sunnites  restants », cheikh Najafi a conseillé à al-Azhar de bien lire les communiqués très précis publiés par les références religieuses de la ville sainte de Najaf pour mieux être au courant des recommandations dictées pour préserver la vie des Musulmans innocents et pour les délivrer de l’oppression qu’ils sont subie »…