Selon le ministre de l’Energie et de l’eau, le Liban ne renoncera ni à ses droits pétroliers ni à ses frontières
Traduction Nada Raad
Les préparatifs israéliens pour délimiter les frontières maritimes économiques s’accélèrent de plus en plus, dans le but d’acquérir le plus vite possible une reconnaissance internationale de ses frontières.
Entretemps, le gouvernement israélien ratifiera pour la première fois dimanche ses frontières maritimes, après que le Liban eut commencé officiellement à essayer d’octroyer des prérogatives pour le forage du gaz et du pétrole dans les eaux maritimes économiques, et ce, après avoir chargé une société norvégienne d’effectuer une recherche sismologique.
Côté israélien, la décision de délimiter les frontières maritimes économiques est un prélude à déposer des documents sur ces frontières aux Nations Unies.
Selon les médias israéliens, cette mesure survient en réponse à la remise par le Liban d’un document aux Nations Unies qui délimite ses frontières maritimes. Autrement dit, l’entité sioniste compte contester officiellement les frontières maritimes fixées par le Liban, dans le but de priver ce pays de son droit au forage du gaz et du pétrole présents juste à la frontière nord de la Palestine occupée.
La presse israélienne a souligné que le document présenté par le Liban comprend une partie du champ « Levitan » dont les premières estimations faites sur les quantités de gaz varient entre 300 et 600 milliard m³.
Le projet de résolution qui sera adopté par le gouvernement israélien considère que « l’absence de réponse israélienne aux mesures prises par le Liban pourrait être interprétée par des instances judiciaires comme une approbation implicite ».
« Israël » considère toutefois que la réaction libanaise sur les documents qu'il compte livrer à l'ONU « pourrait être utilisée comme un prétexte à la poursuite de la résistance, en particulier pour les responsables du Hezbollah, qui allègueront qu'Israël a annexé unilatéralement des zones maritimes et des ressources naturelles libanaises ». Et d’ajouter que cette position avait déjà été annoncée par le Hezbollah et avait reçu le soutien du gouvernement et du Parlement libanais.
Si le Liban avait déjà approuvé l'an dernier une loi sur les ressources pétrolières dans les eaux maritimes, sans entrer dans le stade de la mise en œuvre effective, « Israël » l’avait dépassé concrètement en chargeant de grandes entreprises de commencer à creuser pour le forage et l’extraction du gaz.
Parmi ces sociétés, « Noble Energy et ses partenaires» qui a annoncé avoir foré un puits dans la région «Levitan», considéré comme le plus grand champ de gaz naturel au monde dans la dernière décennie.
Bassil : « Nous ne renoncerons pas à nos frontières ni à nos droits »
A ce sujet, le ministre de l’Energie et de l’eau Joubrane Bassil a qualifié cette affaire de « scientifique, soumise à la loi internationale », espérant que chaque partie réalisera ses intérêts, afin de favoriser la stabilité nécessaire à de grands investissements.
« Le Liban ne renoncera ni à ses droits ni à ses frontières maritimes, et il faut insister que la ligne de délimitation est claire, qu'il s'agisse du point de départ maritime ou terrestre. La marge d’erreur est très minime. Le Liban a envoyé au Conseil de sécurité les documents concernant ses frontières. Quant à Chypre, ses frontières sont très claires, à l’exception de l’erreur que Chypre lui-même doit fixer », a dit Bassil au quotidien Assafir.
A la question de savoir comment le Liban allait confronter une possible violation israélienne, le ministre de l’énergie a dit : « Evidemment nous allons empêcher toute violation. Toutefois, en cas de violation, « Israël » ne sera pas la seule partie endommagée, mais aussi les grandes entreprises qui coopèrent avec lui. Nous, au Liban, respectons les droits des autres, et nous ne voulons transgresser les droits des autres, mais en même temps, nous refusons que quelqu’un nous agresse, et nous allons poursuivre cette affaire. Sachant qu’il s’agit d’une clause principale dans la déclaration ministérielle du gouvernement ».
Et de conclure : « Personne n’a intérêt à provoquer un problème. J’assure qu’Israël joue avec le feu en cas de violation et d’agression contre les frontières maritimes du Liban et ses droits pétroliers. Nous serons alors face à un grand problème, surtout que le Liban ne renoncera ni à ses droits ni à ses frontières ».
Source: Journal Assafir