Il est bien probable que la Cité blanche ou la Ciudad Blanca soit un mythe archéologique créé dans la première moitié du XXe siècle.
La revue National Geographic a révélé que des archéologues auraient trouvé la mythique Cité du dieu singe au milieu de la jungle du Honduras, écrit vendredi le quotidien Novye Izvestia.
Les archéologues ont découvert des têtes sculptées de singes datées du Xe au XIVe siècles mais les fouilles n'ont pas encore débuté. Les chercheurs américains et honduriens n'ont pour l'instant fait que documenter leurs trouvailles: 52 sculptures en pierre sortant de la terre. Ils n'ont pas non plus évoqué le lieu exact du site pour prévenir l'ingérence de personnes malveillantes qui pourraient tenter d'en tirer profit.
D'après les experts, le sol de ce site cache beaucoup d'autres sculptures et artefacts, et il ne sera donc possible de prouver la découverte de la Cité du dieu singe ou de la Cité blanche qu'après le lancement des fouilles.
On sait que la Cité blanche se trouve au milieu de la jungle épaisse de la région de la Mosquitia, dans l'est du Honduras. Cette terre montagneuse regorge de rivières et de marais, mais reste toujours très peu peuplée. C'est pourquoi la Mosquitia est très prisée par les trafiquants de drogue qui transportent la cocaïne vers les États-Unis. Le site pourrait donc être menacé non seulement par les trafiquants et les archéologues illégaux, mais aussi les fermiers. Les pâturages de ces derniers se trouveraient à seulement 20 kilomètres de la cité.
Dmitri Beliaïev, expert du Centre de recherches mésoaméricaines Knorozov après de l'Université d'État des sciences humaines de Russie, nuance cette découverte unique dans la jungle hondurienne:
"Cette histoire illustre la tendance qu'a la presse moderne, qui exagère n'importe quel élément même si ce dernier est important pour comprendre l'histoire, notamment l'histoire d'une région si peu connue comme l'est du Honduras. D'autre part, cette histoire n'est pas aussi sensationnelle que le laissent entendre les médias occidentaux".
Il est bien probable que la Cité blanche ou la Ciudad Blanca soit un mythe archéologique créé dans la première moitié du XXe siècle. Des histoires concernant des villes perdues au milieu d'une jungle impénétrable sont assez fréquentes pour l'Amérique centrale et du Sud. Il suffit de se rappeler de la légende la plus connue, celle de l'Eldorado.
Par ailleurs, le mot "cité" n'est pas dans ce cas-là très exact car il n'a jamais existé dans l'est du Honduras aucune cité dans sa forme moderne, c'est-à-dire avec des places, des rues et des dizaines de milliers d'habitants. La Cité blanche ne fait pas exception à cette règle. Les tribus de cette région du pays parlaient une langue différente de celle des Mayas, mais n'avaient pas d'écriture. Il s'agit de la périphérie de la Mésoamérique qui n'intéressait pas vraiment les Espagnols.
Il existe peu d'informations sur ces tribus et leur histoire. La découverte de la Cité blanche pourrait donc éclaircir la situation. Mais il ne faut pas toutefois exagérer son importance et son caractère sensationnel. Il reste à lancer les fouilles, et les archéologues reviendront à la Cité blanche l'année prochaine: tous les travaux de ce genre dans la région s'effectuent d'habitude en janvier-mars à cause de la saison des pluies.
Sputnik