Les rapports indiquent que les États-Unis font pression sur l’Australie et la Corée du Sud pour qu’elles ne rejoignent pas l’AIIB
Passant outre la censure des États-Unis, le Royaume-Uni a annoncé sa décision de rejoindre la Banque Asiatique d’Investissement dans les Infrastructures (AIIB) promue par la Chine, devenant le premier « grand pays occidental » à faire acte de candidature.
« Je suis très heureux d’annoncer aujourd’hui que le Royaume-Uni sera le premier grand pays occidental à devenir un potentiel membre fondateur de la Banque Asiatique d’Investissement pour les Infrastructures, qui a déjà reçu un soutien important dans la région, » a déclaré, jeudi, le ministre britannique des Finances George Osborne.
« Rejoindre l’AIIB à l’étape fondatrice va créer une occasion unique pour le Royaume-Uni et l’Asie d’investir et de grandir ensemble », a-t-il ajouté.
Dans un acte qui sera gravé dans l’Histoire, 21 nations de l’Asie dont la Chine et l’Inde, en octobre l’année dernière, ont signé la création d’une nouvelle banque d’investissement pour les infrastructures qui pourrait rivaliser avec la Banque mondiale. La nouvelle banque compte avoir un capital de plus de $ 100 milliards.
Les gouvernements du Bangladesh, Brunei Darussalam, Cambodge, Chine, Inde, Kazakhstan, Koweït, République démocratique populaire du Laos, Malaisie, Mongolie, Myanmar, Népal, Oman, Pakistan, Philippines, Ouzbékistan, Qatar, Singapour, Sri Lanka, Thaïlande, Ouzbékistan, Vietnam, ont signé en tant que membres fondateurs de la nouvelle Asie Infrastructure Investment Bank (AIIB) à Pékin.
« Le Royaume-Uni se joindra aux discussions ce mois-ci avec les autres membres fondateurs, » a indiqué un communiqué du gouvernement britannique jeudi.
Washington a réagi à l’annonce du Royaume-Uni en manifestant ses doutes au sujet de savoir si l’AIIB aurait des normes suffisamment élevées sur la gouvernance et sur les garanties environnementales et sociales.
« Nous espérons et attendons que le Royaume-Uni utilisera sa voix pour pousser à l’adoption de normes élevées, » a déclaré Patrick Ventrell, porte-parole du Conseil de sécurité nationale du président Barack Obama
Le capital autorisé de l’AIIB est de $ 100 milliards et le capital social initial devrait se situer autour de $ 50 milliards. Le ratio versé sera de 20 pour cent.
L’AIIB sera une institution intergouvernementale de développement régional en Asie et Beijing sera la ville hôte du siège de l’AIIB.
L’AIIB va étendre la portée de la Chine et rivaliser non seulement avec la Banque mondiale, mais aussi avec la Banque asiatique de développement, qui est largement dominée par le Japon.
La Chine et les autres économies émergentes, dont les BRICS, protestent depuis longtemps contre leur voix limitée dans d’autres banques multilatérales de développement, y compris la Banque mondiale, le Fonds Monétaire International et la Banque asiatique de développement (Bad).
La Chine se retrouve dans le bloc de vote « Catégorie II » à la Banque mondiale et, à la Banque asiatique de développement, la Chine avec une part de 5,5 % est loin derrière les Etats-Unis (15,7 %) et le Japon (15,6 %).
La Bad a estimé que, au cours de la prochaine décennie, les pays d’Asie auront besoin de $ 8 trillons en investissements dans les infrastructures afin de maintenir le taux de croissance économique actuel.
L’universitaire chinois Asit Biswas à la Lee Kuan Yew School of Public Policy, Singapour, qualifie « d’enfantines » les critiques de Washington envers la Banque dirigée par la Chine.
« Certains critiques soutiennent que l’AIIB réduira les normes environnementales, sociales et d’approvisionnement dans une course vers le bas. C’est une critique puérile, surtout parce que la Chine a invité les autres gouvernements à contribuer au financement et à la gouvernance », dit-il.
« Les rapports indiquent que les États-Unis font pression sur l’Australie et la Corée du Sud pour qu’elles ne rejoignent pas l’AIIB. Mais comme l’a dit un jour Hedley Bull, éminent professeur d’Oxford, « les gens ont des amis mais les pays n’ont que des intérêts ».
Source : The Brics Post ; traduit par Réseau International