"En raison de ses intérêts économiques tentaculaires dans la région".
L'ex-Premier ministre britannique Tony Blair devrait voir son rôle d'émissaire du Quartette (Nations unies, Union européenne, Etats-Unis et Russie) pour le Proche-Orient révisé cette semaine à cause de ses mauvaises relations avec l'Autorité palestinienne, selon le Financial Times lundi.
Tony Blair a discuté de son poste avec le secrétaire d'Etat américain John Kerry et la chef de la politique étrangère de l'Union européenne Federica Mogherini, affirme le quotidien économique britannique qui ajoute que l'annonce de son rôle amendé pourrait intervenir dans la semaine.
"Sa décision intervient dans un contexte de profond malaise de certains à Washington et à Bruxelles en raison de ses mauvaises relations avec des responsables de l'Autorité palestinienne et de ses intérêts économiques tentaculaires" dans la région, y compris avec des gouvernements, écrit le Financial Times.
Son rôle devrait devenir plus régional même s'il devrait continuer à travailler sur l'économie palestinienne.
Une porte-parole de Tony Blair, interrogée par l'AFP, a refusé de commenter ces informations.
Tony Blair a été nommé à ce poste en juin 2007 pour organiser l'aide internationale aux Palestiniens et guider des initiatives visant à soutenir l'économie et les institutions palestiniennes en préparation de l'éventuelle création d'un Etat palestinien.
Il n'a aucun rôle formel dans les négociations entre « Israël » et les Palestiniens mais l'absence de progrès sur ce sujet a conduit ses détracteurs à remettre en question son travail depuis huit ans tandis que sa proximité supposée avec « Israël » a suscité de la frustration chez les Palestiniens.
Tony Blair est également vivement critiqué au Royaume-Uni où il doit faire face à une impopularité persistante pour avoir engagé le pays dans la guerre en Irak en 2003.
Mi-janvier, un député britannique a lancé une campagne pour le forcer à révéler l'origine de ses revenus issus du travail de conseiller qu'il aurait notamment exercé en Azerbaïdjan et au Kazakhstan.
La presse britannique rapportait ainsi que la société Tony Blair Associates aurait touché 7 millions de livres (9,2 millions d'euros) par an pour conseiller le président kazakh Noursoultan Nazarbaïev.
Mi-février, il a été engagé comme conseiller par le gouvernement serbe pro-européen pour l'aider à mener à bien des réformes.