Interview exclusive de Bouthayna Chaabane, la conseillère politique et médiatique du président syrien Bachar alAssad avec notre site alManar.
La conseillère politique et médiatique du président syrien Bachar al-Assad, Bouthayna Chaabane a affirmé que "le changement dans les positions internationales de certains pays envers la Syrie n’est qu'un changement médiatique", soulignant que "ce qui est exigé c’est un changement sérieux dans la lutte contre le terrorisme, à commencer par certains pays de la région qui financent ce terrorisme en passant par la Communauté internationale».
S’exprimant lors d’une interview en exclusivité avec notre chaine al-Manar, Bouthayana Chaabane a ajouté : " Il est nécessaire de faire appliquer les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU concernant la lutte contre le terrorisme".
1. Quatre ans après le début de la guerre sur la Syrie ... Comment évaluez-vous la place de la Syrie aujourd'hui tant au niveau de la résistance qu’au niveau de son rôle?
B-C : « La Syrie a vécu quatre pénibles années à travers lesquelles le peuple syrien a offert des sacrifices immenses. Parce qu’il était une cible dans son unité, dans son patrimoine, son histoire, son identité, et sa vie commune.
En visant la Syrie, il s’agissait de viser l'identité de toute la région. Ce complot a commencé avec l'occupation américaine de l'Irak en 2003. L'objectif principal de ce ciblage était de diviser les Arabes et de consacrer à l’entité sioniste un rôle régional et international unique en tant qu’ Etat juif entourée par des États ethniques et sectaires.
Nous avons constaté comment ces divisions au Soudan, en Libye, en Irak, en Syrie et au Yémen ont été nourries par des conflits et des guerres superficielles financés et armés par des puissances étrangères, voire par l'exploitation d'outils locaux, tels les mercenaires ou les milices. Et donc, la résistance de l'armée et du peuple était essentielle pour la poursuite de la lutte contre ce plan dangereux et aussi pour fournir un modèle aux autres pays arabes, un modèle syrien de surcroit, pour ne pas baisser les bras. Cette bataille qui a lieu aujourd'hui dans plus d'un pays arabe est existencielle. Et donc la résistance est une condition sine qua non à la poursuite de notre existence et à la lutte contre le sionisme et le colonialisme afin que les pays arabes puissent résoudre le conflit israélo-arabe au profit de l'identité arabe de la Palestine et pour réaliser la victoire des Arabes dans tous leurs pays ».
2. Comment expliquez-vous la relation entre les takfiristes et l'ennemi israélien à la frontière sud?
B-C : « Nous avons vu que la relation entre l'ennemi israélien et les terroristes en Syrie est une relation organique. Ils servent d'outils pour l'ennemi. Par conséquent, nos pays ont été entrainés dans de féroces guerres contre ces outils qui n’ont pas été détectés rapidement, c’est pourquoi nous vivons des guerres dangereuses. Surtout que ces outils sont en train de détruire le patrimoine et l'identité culturels de nos sociétés, la structure économique de nos pays dans un plan bien réfléchi et systématique afin de voler à ces pays leur capacité de vie et à jouer un rôle régional et international ».
3. Après quatre années sanglantes, qui profite aujourd'hui de la poursuite de cette guerre en Syrie?
B-C : « Le bénéficiaire de cette guerre contre la Syrie est en premier lieu l’ennemi sioniste et derrière lui tous ceux qui partagent avec lui son hostilité envers les Arabes, sans compter ceux qui cherchent à s’approprier nos richesses et nos ressources ».
4. Il y a un changement dans les positions internationales Syrie .. Comment voyez-vous ce changement?
B-C : « Aujourd'hui, le changement dans les positions internationales n’est que médiatique, pour qu’il soit sérieux il faut faire cesser le financement et l'armement des terroristes qui continue d’affluer en Syrie.
Le véritable changement n’aura lieu que lorsque les pays régionaux cesseront de financer et d'armer les terroristes et de faciliter leur passage. Mais aussi, il est nécessaire que la communauté internationale prenne une position forte pour la mise en œuvre des résolutions du Conseil de sécurité dans la lutte contre le terrorisme, qui prévoit des sanctions contre les pays ou les parties qui financent ou arment ou facilitent le transit des terroristes ».
5. Quel est le rôle de la Turquie, de l'Arabie saoudite et du Qatar .. Y-a-t-il des changements en faveur de la Syrie?
B-C : « Le rôle de la Turquie, de l'Arabie saoudite et du Qatar est le même, et il est essentiel dans le soutien au terrorisme qui frappe la Syrie et le peuple syrien. Tant que la communauté internationale n'exercera pas de pression pour faire appliquer les résolutions du Conseil de sécurité, ce rôle se poursuivra contre le peuple syrien et ira à l’encontre des intérêts de la stabilité de la région et de la paix et de la sécurité internationales » .
6. Quels sont les Etats et les parties qui vous soutiennent principalement?
B-C : « Nos alliés dans la région qui sont des alliés de la paix et de la sécurité internationale ont soutenu la Syrie face à ce terrorisme abominable. Nous rappelons en particulier le soutien de la République islamique d'Iran et le Hezbollah dans la bataille menée contre le terrorisme mais aussi la Russie pour son soutien initial envers la Syrie et sa position contre le terrorisme.
Bref, les Etats et les parties qui ont soutenu le peuple syrien dans cette bataille sont ceux qui croient en la paix et la sécurité et en la mise en œuvre de la légitimité internationale. Nous savons que la paix et la sécurité dans tous les pays du monde est une question qui implique tout le monde , et donc aucun pays ne peut vivre sur une île sure quand tout ce qui est autour de lui est en feu. Par conséquent, la lutte contre le terrorisme en Syrie est une lutte contre le terrorisme dans le monde, et la défense de la sécurité et de la stabilité de la Syrie est la défense de la sécurité et de la stabilité de la région et du monde ».